Les accidents dans les Alpes de 1935-1938 | Club Alpin Suisse CAS
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Les accidents dans les Alpes de 1935-1938

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

( Résumé de l' article de Rudolf Wyss.

Nous pensons intéresser nos collègues romands en leur présentant auj ourd' hui un résumé de l' article paru dans le n° de septembre des Alpes 1939 ( pp. 336-351 ) sur les « accidents dans les Alpes » de 1935 à 1938.

De 1923 à 1934 cette rubrique fut traitée par notre regretté collègue Walter Siegfried de Berne qu' une grippe nous enleva ran passé. Notre collègue Rudolf Wyss a été chargé de continuer l' œuvre de Siegfried.

Comme précédemment ne sont relatés que les accidents ayant causé la mort d' alpinistes ou de simples touristes. Par contre ne figurent pas dans cette liste les accidents arrivés aux usagers de la montagne ( bûcherons, pâtres, etc. ). D' autre part ne sont rapportés que les accidents survenus en Suisse et dans les zones du Mont Blanc et du Salève. Les détails sont extraits des rapports des stations de secours du C.A.S., des coupures de journaux recueillies par l' Argus suisse de la Presse et de renseignements personnels. Enfin les considérations ont pour but de chercher à mettre en garde contre les accidents.

La statistique de 1935 comprend 75 accidents ( 25 en hiver et 50 en été ) avec 99 morts ( 40 en hiver et 59 en été ). En 1936 — 53 accidents ( 12 + 41 ) avec 62 morts ( 12 + 50 ). En 1937 — 50 accidents ( 10 + 40 ), avec 68 morts ( 16 -f- 52 ). En 1938 — 67 accidents ( 15 + 52 ) avec 83 morts ( 20 + 63 ). Soit un total ( 1935-1938 ) de 245 accidents avec 312 morts.

Accidents d' hiver. Dans la période 1935-1938, les avalanches et les planches de neige ont coûté dans 29 cas la vie à 52 personnes. Les chutes dans les crevasses de glaciers ont causé la mort de 5 personnes ( toutes non encordées ).

Il n' y eut que 2 cas de chute avec corniches, ce qui paraît étonnant. Le mauvais temps, tempête de neige et froid, occasionna 7 accidents avec 10 morts dont 7 touristes solitaires et 3 élèves d' école; ces derniers avaient enfreint les ordres de leurs maîtres et s' étaient séparés de leurs camarades: Un exemple de plus pour montrer aux chefs des jeunes qu' ils doivent maintenir dans leurs groupes la discipline la plus stricte.

Accidents d' été. De 1935 à 1938 dans le Jura 3 accidents avec 3 morts, dans les Préalpes 91 accidents avec 96 morts; en haute montagne 89 accidents avec 125 morts. Si les accidents au Jura sont rares, ceux survenus dans les Préalpes sont, au contraire, nombreux, plus nombreux même qu' en haute montagne, ce qui prouve qu' il ne faut pas sousestimer les dangers que l'on court dans les Préalpes. La plupart des accidents ont eu lieu dans les montagnes situées, pour ainsi dire, aux portes des villes: au Salève, aux Rochers de Naye, aux Mythen, au Säntis, et pour la plupart les victimes sont des varappeurs. En haute montagne les 2/3 des accidents ont eu lieu dans le rocher.

LES ACCIDENTS DANS LES ALPES DE 1935—1938.

Ici entrent moins en ligne de compte les difficultés de la varappe que la tension et l' effort corporel et spirituel dans une altitude inhabituelle, ou encore le mauvais temps, ou la perfidie des changements dans le rocher, la glace et la neige, ou le danger grandissant des chutes de pierres, la difficulté de trouver la bonne route. Les solitaires sont les plus exposés aux accidents et aussi les jeunes qui, eux, pèchent par inexpérience. Là aussi les O. J. ont une belle tâche. Il y eut 3 chutes de corniches. Les chutes dans les crevasses ont cause la mort de 11 personnes. Les pentes de glace et de névé et les plaques de neige ont été fatales à 13 caravanes. Deux fois des caravanes ont été atteintes mortellement par la chute de masses de glace.

20 personnes ont perdu la vie par la cause de mauvais temps, dont 9 à l' Eiger. La connaissance du temps devrait faire partie de l' équipement des alpinistes. C' est une folie de vouloir défier la haute montagne par le mauvais temps, et il vaut mieux battre en retraite dix fois trop tôt qu' une fois trop tard. Dans toutes les grandes excursions on doit suivre la maxime: Partir de bonne heure, monter et descendre rapidement.

Secours dans les accidents. Le C.A.S. possède 114 stations de secours et 202 postes d' appel en cas d' accident de montagne. On peut se faire une idée de l' activité des stations de secours d' après les rapports qu' elles envoient au C. C. du C.A.S.

Frais Année Actions Sauvés Cadavres ramenés Tota] Moyenne Montant Montant par action TninÎTTnnm TnaTJnmTn Fγ.

Fγ.

Fγ.

1935..

59 29 51 16,652.

50 282.25 40 1054 1936..

38 17 28 13,861.

30 364.75 63 2090 1937..

39 14 36 9,161.

20 234.90 41 721 1938..

56 34 42 22,267.

— 397.60 60 2021 Notre collègue Wyss termine son exposé en faisant ressortir l' utilité des stations de secours et en disant combien l'on doit être reconnaissant aux hommes qui sont toujours prêts à partir et à exposer leur vie pour secourir les caravanes en danger. Il émet l' idée qu' une médaille pourrait être créée pour récompenser les services rendus par ceux qui maintes fois ont exposé leur vie pour sauver d' autres vies. Il montre également l' utilité de l' Assurance dents du C.A.S.

R.

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