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Nouveaux crampons à pointes profilées en étoile

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

Par Adrien Voillat

Avec 2 illustrations ( 112, 113La Chaux-de-Fonds ) Les pointes sont les éléments ayant la fonction principale à remplir, elles sont en somme la raison d' être des crampons. Le reste, tout en ayant aussi de l' importance, ne devrait servir qu' à les maintenir à une place définie. Sur la pointe, logiquement, se sont concentrées en premier lieu mes recherches. Son efficacité est déterminée par le rapport entre la surface axiale qui s' oppose à la pénétration ( que nous nommerons, pour simplifier, surface portante ) et les ou la surface latérale qui s' oppose au dérapage ou glissement ( que nous nommerons surface de freinage ).

Anciennement, certains constructeurs ont amélioré ce rapport, donc l' efficacité, en allongeant les pointes tout en conservant la même base. Malheureusement, le remède fut pire que le mal. Des pointes trop longues rendent la marche fort pénible, c' est en somme comme si nous étions sur de petites echasses. Le pied instable, et l' effort sur les articulations que cela provoque, deviennent vite insupportables dans les marches de biais sur glace vive.Vu que la nature nous a doté d' articulations sous la cheville, situées ordinairement entre 40 à 60 mm. au-dessus de la plante du pied, la construction de ces articulations est naturellement dimensionnée pour marcher avec ce bras de levier sans trop de fatigue. Le talon du soulier, plus des pointes de crampon d' environ 30 mm ., doublent pour le moins ce bras de levier lorsque ces pointes ne se plantent que peu. C' est donc une cote qu' il ne faut pas dépasser.

Des pointes plus nombreuses et de sections plus petites améliorent aussi l' efficacité dans certains cas particuliers. Les principaux inconvénients de cette solution sont les suivants: Etant plus nombreuses, elles pénètrent moins bien dans la glace vive ou névé très dur -la diminution de la hauteur des « echasses » n' est donc qu' illusoire. Les pointes d' avant et d' arrière ( les plus sollicitées ) de sections plus faibles « freinent » moins. Ces pointes sont plus frêles. Par neige fondante sur glace, ces crampons « bottent » plus tôt.

Une autre solution réside dans une forme mieux appropriée de la pointe, qui, tout en facilitant la pénétration, conserve la surface de freinage intégralement, dans l' axe du crampon et aussi transversalement. Après avoir éprouvé longuement, en montagne, et par des neiges en différentes conditions, de nombreux profils, ce sont les pointes coniques et à profil progressif en étoile à quatre branches fraisées hors d' un carré de 10 mm. de côté qui ont donné finalement le meilleur résultat général - compte tenu naturellement des résultats particuliers; de chaque profil essayé par différentes conditions de neige et glace, de la probabilité de fréquence où l'on rencontre ces conditions, de leur degré d' influence sur la sécurité de la cordée ( en considérant l' état probable du psychisme au point où les diagrammes de ces composants se croisent ). Pour rendre ces crampons moins fatigants à l' emploi, ils sont doublement articulés et les pointes sont fixées sous les principaux points d' appui du pied ( sur deux pièces en forme de U opposées par leur base ). Deux brides montées rotativement sur lesdites bases les fixent l' une à l' autre de façon amovible par le moyen d' une extrémité de bride en fer de lance. Engagée dans une ouverture triangulaire de l' autre bride, cela permet, quand elles sont décrochées, de rabattre ces dernières, puis de superposer les parties des crampons et diminuer ainsi l' encombrement total. Des sangles en nylon spécialement larges fixent solidement ces crampons aux souliers. Ces sangles hydrophobes ne durcissent pas au gel. Elles sont montées sur les crampons au moyen de boucles triangulaires munies de garnitures tabulaires. Ces garnitures contribuent grandement à régulariser la tension de la sangle sur tout le soulier, ce qui diminue la fatigue localisée et les risques de pieds gelés. Quoique plus lourdes que des crochets, dont j' ai fait les essais, ces boucles permettent de dégager les sangles en toutes conditions.

Dans leur emploi, pratiquement les avantages de ces nouveaux crampons, comparés aux ordinaires, se traduisent par: La quasi suppression de la fatigue supplémentaire ( nous les avons eus aux pieds, par exemple - mon épouse comme moi-même - de nombreuses fois qu' à 14 heures consécutivement ). Chaque pointe est plus efficace d' un quart, ce qui est très important dans les pentes raides où toutes les pointes ne « mordent » pas; à la descente les 4 pointes du talon « freinent » comme 5; à la montée les pointes avant « mordent » de même, ce qui permet de se contenter de degrés plus petits. Dans la neige collante, ces 8 pointes « bottent » moins que 10 ou 12. En outre les pointes trempées en surface et malléables au centre sont moins cassantes 1.

Comparés techniquement aux nouveaux crampons, les ordinaires, en résumé, présentent approximativement les désavantages suivants: La surface portante sur toutes les pointes est au sommet de 25 %, soit du quart supérieure ( 10-8 ), et à la base de 33environ 640-480 mm2 ), soit d' un tiers. Pour une pointe, par contre, elle n' est que de 6 % supérieure ( environ 64-60 mm2 ). Quant à la surface de freinage totale sur toutes les pointes, elle est semblable ( 1200-1200 mm2 ), mais pour une nouvelle pointe, elle est de 25 %, soit du quart supérieure aux ordinaires ( 120-150 mm2 ). Le poids des crampons ordinaires est environ le double des nouveaux, et l' encombrement d' un tiers supérieur.

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