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Tour du Viso, le dernier géant

Mario Colonel, Chamonix

Suisses. Situé à quatre-vingts kilomètres de la Méditerranée, il domine la plaine du Pô. Les Romains l' avaient déjà remarqué et Virgile, le célèbre poète, l' évoque dans l' Enéide. C' était la montagne des mélèzes et des sangliers.

Deux mille ans plus tard, rien n' a réellement changé et ce sommet tient une place à part dans la longue litanie des montagnes. Loin des massifs importants du Dauphiné, du Mont-Blanc ou des hautes chaînes du Valais, c' est un repère. Sans doute parce que, de Turin, quand le beau temps balaye la pollution, c' est le seul grand sommet que l'on distingue précisément. Côté français, il se détache

Montée au refuge du Viso

avec moins d' évidence. Mais dès que l'on pénètre au cœur des vallons, ou qu' on atteint le bord des crêtes, il émerge d' un coup, comme une sorte d' île mystérieuse, destinée aux vagabonds des altitudes.

Culminant à 3841 m, six cents mètres au-dessus de tous les sommets environnants, il n' a pas de mal à s' imposer. Toutefois, le Viso n' est pas une course de ski-alpinisme. Sa carapace composée de basalte, de gabbro et de serpentine a vite fait de s' ébrouer, lorsque la neige veut bien s' y suspendre. Autant dire qu' on ne peut le gravir qu' en été. En hiver, il ne reste alors qu' à circuler autour, jusqu' à en effleurer la base et, surtout, à découvrir l' intimité de ses différents versants, plus surprenants les uns que les autres...

Cette pyramide posée puissamment dans les alpages et sur les contreforts a sculpté un paysage à son image. Les pentes bien structurées, sagement alignées, convergeant vers la plaine italienne ou le Queyras, se prêtent bien au ski de randonnée. Avant de partir, j' aurais pourtant dû savoir que chaque sommet a un revers, une mauvaise carte

abattue au dernier moment. Pour le Viso, c' est la météo et beaucoup l' appellent péjorativement la poubelle du Sud. C' est vrai que cette masse, qui nargue la mer toute proche, est un appel tout désigné aux éléments déchaînés. Dès que le mauvais temps déboule par le sud, s' acoquine aux dépressions du golf de Gêne, s' associe avec les retours d' est, le Viso se trouve aux premières loges pour l' accueillir. Et comme le sud semble flirter avec les dépressions et la neige, nous avons été gâtés.

En ce mois de mars 1996, ça faisait deux jours que nous attendions fébrilement une eclaircie au refuge du Viso. L' ambiance était austère,. " " .5°C en permanence dans le refuge. Enfoncés sous 5 à 6 couvertures, nous désespérions de passer le col de la Traversette. Le vent avait soufflé toute la nuit et les trente centimètres de neige tombés n' arran rien. Ça puait la plaque à vent. Nous étions une bonne équipe, bien partie pour réaliser cet itinéraire. Mais il fallait se rendre à l' évidence: ne pas

Pour l' alpiniste, le skieur et le randonneur

trop tenter le diable et s' en retourner sur la pointe des spatules vers Ristolas. La Lombarde, ce vent d' est, venait de ruiner nos dernières espérances. Sur les cartes, pourtant, tout paraissait évident.

Un peu d' histoire

Le col de la Traversette était l' un des grands passages des Alpes. Il existe toujours, en aval du col, une galerie qui permet de le traverser de part en part. Son histoire est étonnante. Dès le Moyen Age, des relations intenses s' étaient établies entre les vallées piémontaises et le Queyras. Pour les échanges, on utilisait ce col situé à 2950 m d' altitu. L' hiver, les liaisons étaient suspendues pendant six mois. Mais on s' était aperçu que le haut de la barrière était fort étroit. Le percer abrégerait le trajet et prolongerait de beaucoup la période des passages. Un accord intervint entre le marquis de Saluces, seigneur suzerain de la vallée du Pô, et le Parlement du Dauphiné. L' aménagement du passage ne fut pas une mince affaire à une époque où l' usage des explosifs était inconnu. La galerie dut être forée au pic et au ciseau. Elle fut achevée à la fin de 1480 et ouverte sur deux mètres de hauteur et deux mètres cinquante de largeur, de façon à permettre la circulation des mulets chargés. C' était le premier tunnel des Alpes.

Pendant un siècle, une grande partie du commerce de la région se fit par ce col. Mais vers la fin du XVIe siècle, le duc Charles-Emmanuel 1er de Savoie fit boucher la galerie. Par la suite, le passage fut rouvert, puis de nouveau fermé, on cessa même de l' entretenir. On le répara sous le Premier Empire puis, par intermittence, tout au long du XIXe siècle. En 1906, Henri Ferrand raconte qu' on ne pouvait y passer qu' à plat ventre sur plus de vingt mètres et que, malgré cela, bergers et habitants de ces hautes vallées effectuaient le trajet plusieurs fois par jour. En 1907, il fut de nouveau restauré, mais l' avène de l' automobile allait entraîner son déclin. La vallée resta à l' abri des grands réseaux autoroutiers, pour le grand bonheur des randonneurs. Aujourd'hui, cette haute curiosité historique n' est plus utilisable. Des blocs obstruent son entrée, réduite à la taille d' une chatière...

En descendant dans une neige dont la surface avait durci à souhait, abandonnant cet itinéraire parcouru par tant de pèlerins, je me fis la promesse d' y revenir. Et puis, à peine arrivés à Ristolas, alors que nous quittions le Queyras, l' évidence se confirma. Il faisait beau partout, même dans les Alpes du Nord. Seul le Viso semblait attirer les filaments nuageux, sortis du néant...

Deuxième tentative

Je n' attendis pas trop longtemps. A peine un mois. Le Viso était un trop beau défi. Loin des raids conventionnels, loin de ces caravanes qui rejoignent les refuges-hôtels en mouvements grégaires, cette montagne pyramidale dont je n' avais vu qu' un angle m' envoûtait. Il y a comme cela des formes qui intriguent et puis cette solitude un peu guindée m' attirait. Pierre avait deux clients qui marchaient fort, il me proposa de boucler le circuit un peu plus vite que prévu. C' était peut-être la bonne démarche pour conjurer le mauvais sort: un peu plus de 2000 m par jour. Cela te convient? Et pourquoi pas?

Alors, nous avons effectué un périple, une boucle que l'on réserve pour les grands jours. En ce début avril, la montagne voulait enfin nous sourire. L' aube était encore loin derrière nous. Dans la nuit la plus complète, nous reprenions ce chemin séculaire pour remonter la vallée du Guil. C' est toujours étonnant d' évoluer à travers la forêt en pleine nuit. Sans repères, sans horaire précis, le corps s' adapte simplement aux frottements des skis sur la neige. Les peluches qui s' accrochent sur ce tapis blanc donnent le ton. On a vite fait de suivre cette musi-que-là et généralement, alors que l' esprit cherche encore la tiédeur de l' oreiller, les muscles fonctionnent à plein rendement.

Quand le jour est venu taquiner le Viso, nous étions déjà haut. Presque au niveau du refuge, un décor qui nous était maintenant familier. La bâtisse était toujours là. Une présence rassurante, presque transfigurée par des lumières qui promettaient le meilleur. Et puis il a fallu repartir, replonger dans les combes, remonter la pente austère du couloir du Porc avant de pouvoir plonger. S' élancer dans l' ombre d' une pente. En quelques virages, nous étions définitivement en Italie. Seuls pendant deux jours, à peine quelques vieilles traces, le Viso nous appartenait.

C' est là que le raid devient un voyage. Quand la Lombarde sur une crête vous rattrape, quand le silence vous accompagne, alors on a vraiment l' impression d' échapper à tout, même à soi. Et puis, de temps à autre, il y a des bornes, un col, un refuge pour rappeler que l'on ne fait pas du surplace. Le nouveau refuge Quintino Sella me permit de souffler un peu. Juste à nos pieds, la plaine du Pô était noyée sous les nuages. Pas le Viso. Nous nous étions déjà amusés à jouer les petits poucets dans une casse, juste sous la face sud-ouest et maintenant, au pied du refuge, nous découvrions toute la lace sud-est de cette montagne. Des marches d' escaliers, po- La silhouette pyramidale du Viso est faite de trois faces presque symétriques. Elles délimitent trois bassins d' alimentation qui sont autant d' étapes importantes de l' itinéraire. A l' arrière, la face sud-est du Viso. C' est là que le Pô prend sa source sées pêle-mêle pour accueillir l' escalade d' un géant, ressauts et vires se complétant: c' était notre vision du moment. Et puis il a fallu repartir, comme si ces montagnes ne pouvaient nous appartenir que temporairement. Une nouvelle montée, des conversions, le souffle qui se fait court, le cœur qui s' affole et de nouveau un col...

Sur le versant italien

Mais la journée n' était pas terminée. Restait encore à louvoyer dans des forêts de pins cembros qui avaient peut-être déjà vu passer Hannibal. Cette forêt, située dans le val Varaita, était extraordinaire. Il ne manquait plus qu' un mouflon ou l' un des six cents chamois répertoriés dans le coin pour donner l' impression de pénétrer au coeur de cette nature sauvage.

Mais rien n' aurait été parfait sans une rencontre avec les hommes, dans ces villages piémontais dont les pierres se confondent avec le décor. Aucun signe ostentatoire. Ce pays construit à l' économie montre clairement le rôle modeste que doit tenir l' homme dans le décor. Assis sur un banc, face au sud, quelques paysans, aux manières un peu rudes, aux regards directs sous le bord de leur chapeau du dimanche, nous ont vtis arriver. Cela faisait un moment que des touristes n' étaient pas passés dans le village. Alors nous avons discuté avec ces cousins qui manient le français avec amour. Pour eux, les montagnes n' ont jamais été des obstacles et ils connaissent les moindres recoins de leur pays. Ils étaient même heureux de savoir que nous venions de Chamonix pour découvrir le Viso. Cette touche d' humanité complétait merveilleusement cette folle journée, tout comme le petit hôtel que nous avions déniché par hasard. Les montagnes du Sud nous dévoilaient leurs plus beaux atours.

La journée du lendemain fut du même acabit: précipitation dans l' action, l' obscurité du matin, la lente montée de l' aube. L' ascension du Pain de Sucre pour nous permettre de mieux contempler le squelette de pierre du Viso. Puis une belle descente sur Ristolas. Des heures confuses et joyeuses où l' effort, compensé par la beauté du paysage, se résume au bonheur d' être en montagne. Bien sûr, nous étions allés vite, un peu comme des hussards à la charge. Mais en partant délibérément bien avant l' horaire, nous nous étions imprégnés des frémissements de la montagne avant l' aube. Au Viso comme ailleurs, nous étions devenus des intimes d' une montagne qui avait bien voulu nous dévoiler ses charmes...

Pratique

Bien qu' évoluant sur des cols à presque trois mille mètres, bien que le Viso soit la citadelle dont on fait largement le tour, les différents circuits autour du Vers le passo S. Chiaffredo. La traversée pour atteindre le col est délicate en cas d' accumulations

Viso sont peu courus. En effet, en plein hiver les refuges n' y sont pas gardés, et au printemps les périodes d' ouverture sont assez aléatoires... Toutefois, cette montagne isolée et altière mérite largement le détour. Nous vous proposons donc de la découvrir par un circuit principal qui sera complété par une série de variantes, permettant de l' approcher sur une période plus ou moins longue.

Saison

Vu notre expérience et les données météorologiques, il semblerait que la meilleure période soit

mars-avril. Epoque où le manteau neigeux est généralement stabilisé. En plein hiver, de grosses accumulations sont à envisager avec des risques en conséquence.

Hébergement

- Refuge du Viso ( 2460 m ) dans la haute vallée du Guil. Michel Soisson, le gardien, peut éventuellement monter sur demande. Tél. 0033/4 92 46 75 66 ( domicile ) ou 0033/4 92 46 81 81. Quarante-huit

Pour l' alpiniste, le skieur et le randonneur "

places en été. Un réfectoire reste ouvert en hiver. Des couvertures et le matériel de cuisine sont disponibles, mais pas de gaz.

- Refuge Quintino Sella ( 2640 m ). Juste au pied de la face est et du grand lac, cent soixante-cinq places en été. En hiver, local de trente places environ avec matelas et couvertures. A priori, le refuge principal n' est pas ouvert en hiver, mais on ne sait jamais. Tél. 0039/0175 94 943.

-A Pontechianale, remontez jusqu' à Chianale et allez de notre part à l' Auberge Laghi Blu, tél. 0039/0175 950 189. Le responsable de l' hôtel peut venir vous récupérer au point d' arrivée du circuit et vous conduire le lendemain matin à l' en le plus haut, en fonction de l' enneigement, pour redémarrer votre tour. L' accueil y est très sympa et les prix sont corrects. Pour la demi-pension à l' hôtel et le taxi, compter environ 50 francs par personne. Mieux vaut réserver avant votre départ. Ravitaillement possible.

- Refuge Agnel ( 2580 m ), ouvert pratiquement tout le temps. Septante places. Gardien François Laget, tél. 0033/4 92 45 83 90 ( refuge ) ou 0033/4 92 45 83 96 ( domicile ).

- Refuge de Valante ( 2450 m ), gardé les week-ends d' avril, sinon tout l' été. Trente-quatre places l' hiver, nonante l' été. Tél. 0039/0175 95 183.

Bibliographie, cartographie

L' hébergement proposé à Chianale n' est qu' une possibilité parmi d' autres, vous trouverez d' autres adresses et numéros de téléphone dans le livre Gîtes et Refuges, d' Annick et Serge Mouraret, Guides la Cadole.

Quatre livres présentent un circuit autour du Viso:

- Faire sa trace Loin des pistes, de Jacques Rouillard, Editions D.M.I, 1992.

- 260 sommets des Alpes, de R. Klappert, Editions Franck Mercier, 1991.

- Autour du Mont Viso, de H. Gentil, Editions Orphys, 1993.

- Les Alpes du Sud à skis, J. Audibert, Editions Denoël, 1988.

Les cartes suivantes vous donnent un bon aperçu:

- Massif du Queyras et de la Haute Ubaye, Editions Didier Richard -MonViso, Instituto Geografico Centrale, Torino.

Mais ces cartes au 1:50000 sont imprécises, surtout si l'on doit progresser dans le mauvais temps en suivant des angles de marche.

Il vaut donc mieux les compléter par les cartes suivantes au 1:25000:

- Cartes IGN 3637 Ouest et 3537 Est et Ouest II existe aussi une carte italienne au 1:25000 de l' institut militaire que l'on trouve uniquement en Italie.

Accès Se rendre d' abord à Turin ( en venant par le Grand-Saint-Bernard ) pour passer le col du Mont-genèvre et rejoindre Briançon. De là, prendre la Nationale qui relie Gap à Briançon, accéder au Queyras en bifurquant sur la Départementale 902 au ni- Pour l' alpiniste, le skieur et le randonneur

veau de Mont Dauphin et Guillestre. Continuer en direction de Château Queyras, Aiguilles, Abriès. De là, tourner à droite vers Ristolas. On traverse cette localité pour venir se garer au départ des pistes de ski de fond, que l'on empruntera au début du parcours pour remonter en direction du refuge.

On peut aussi venir par l' Italie sur Chianale, mais les voies d' accès sont plus sûres, surtout par temps enneigé, par le versant français.

Itinéraire et variantes

Du haut de ses 3841 m, le Viso domine tout le sud des Alpes Cottiennes. Même si l'on rencontre encore quelques sommets de plus de 3000 mètres en descendant vers le golf de Gênes, c' est le dernier grand géant avant la Méditerranée. Le Pô y prend sa source. A vingt kilomètres à peine de la plaine du Piémont. La silhouette pyramidale du Viso est faite de trois faces presque symétriques qui délimitent trois bassins d' alimentation et qui sont autant d' étapes importantes de l' itinéraire.

Le sommet en lui-même n' est pas skiable, car trop escarpé. Reste alors à en effectuer une boucle

Arrivée à Chianale. Les villages piémontais sont construits à l' économie. Ils montrent clairement le rôle modeste que doit tenir l' homme dans le décor Le cinquième jour, montée au Pain de Sucre

que l'on peut rallonger en direction de l' Ubaye ou du Briançonnais. C' est de toute manière, une magnifique région relativement peu parcourue.

Le circuit proposé part de Ristolas et y revient. C' est la boucle la plus logique. Le Tour du Viso est assez facile, mis à part la traversée du col de la Traversette qui, en cas de fortes accumulations ou de vent, doit être abordé avec prudence.

La boucle vous est proposée de manière conventionnelle, pour des gens moyennement entraînés qui veulent surtout profiter du site. Il est possible de réduire considérablement le temps et d' effectuer ce circuit en deux à trois jours, pour des gens entraînés, prêts à avaler plus de 2000 mètres de dénivelée par jour. Nous vous indiquons aussi quelques variantes, soit pour rallonger ou raccourcir cette proposition, soit pour personnaliser un peu plus votre raid.

1er jour: Ristolas - refuge du Viso, aussi nommé refuge Baillif

Dénivelée: 770 m

Orientation: sud-est

Horaire: quatre heures

Difficulté: pour skieurs moyens De l' Echalp ( 1687 m ), partir par les pistes de ski de fond que l'on remonte jusqu' au pied de la Roche Ecroulée ( 1776 m ). Compter une heure trente. De là, quitter la boucle de ski de fond, venir couper les lacets de la route et, en traversée, passer sous la cime de la Lauzière. Rejoindre sans difficulté une bergerie vers 1969 m. Continuer, rive droite du Guil en suivant une courbe de niveau et rejoindre

ainsi le belvédère du Viso. Prendre en oblique à droite pour couper les grandes pentes juste sous le col de Sellière.. " " .Vers 2430 m, franchir une légère dépression et, en traversant sur un plateau suspendu, atteindre sans difficulté le refuge ( 2460 m ).

2e jour: refuge du Viso - col de la Traversette-refuge Quintino Sella

Dénivelée: 1100 m

Orientation: est puis sud

Horaire: cinq à six heures

Difficulté: pour bons skieurs Du refuge, partir vers le nord pour, en traversée ascendante, venir rejoindre des pentes soutenues qui louvoient au-dessus de petites barres rocheuses. Atteindre ainsi une cuvette suspendue vers 2580 m. De là, venir longer le pied des Aiguilles de la Traversette et par une dernière pente un peu plus raide, atteindre le col de la Traversette ( 2947 m ). S' enga dans une pente que l'on traverse vers la gauche au-dessus d' une barre rocheuse ( risque important en cas de plaques à vent ). Descendre direction sud jusqu' à 2750 m. Cent mètres plus bas, tourner vers le sud en direction d' une cuvette. Rejoindre ainsi une pente raide au pied de la Pointe de Marte qui, plein est, amène vers l' Albergo Pian del Rey ( 2000 m ). La source du Pô se trouve dans ce secteur au lago Fiorenza. De là, rechausser les peaux pour passer rive droite de ce lac. Un couloir puis une terrasse

Marche vers le col d' Agnel

que l'on suit vers le sud-ouest et ensuite vers l' est conduisent vers le lago Chiaretto ( 2261 m ). Remonter ensuite une pente douce qui mène au col du Viso et, en longeant le lac, rejoindre sans difficulté le refuge Quintino Sella ( 2640 m ).

Variante

Pour des bons skieurs, il est possible de passer directement par le couloir du Porc dont la descente nord-est, assez soutenue, est un régal. Pour cela, du refuge, partir au sud-est pour venir longer le pied de la Pointe de Venise. Là, on repère un mince couloir assez raide ( 45° ) que l'on remonte à pied et qui débouche sur une croupe neigeuse. Remonter qu' au pied du couloir, dominé par une corniche que l'on contourne par la droite.. " " .Vous êtes au col du couloir du Porc ( 2918 m ). De là, descendre dans le couloir pour atteindre, au pied de celui-ci, le refuge Losas ( 2739 m ). En diagonale, puis en descendant plein est, venir rejoindre la trace qui vient du lago Fiorenza, et qui passe juste au-dessus du lago Chiaretto. On gagne ainsi facilement une à deux heures sur l' itinéraire de base. A noter qu' en cas de neige instable ou de risque de plaques en versant est, il est plus sûr de passer par cet itinéraire pour tenter au moins de déclencher les plaques par le dessus, en cassant la corniche.

Pour l' alpiniste, le skieur et le randonneur

3e jour: refuge Quintino Sella - Pontechianale

Dénivelée: 200 m

Orientation: sud puis ouest

Horaire: trois à quatre heures

Difficulté: pour skieurs moyens Longue étape sans beaucoup de dénivelée qui permet de découvrir toute la plaine piémontaise. Du refuge ( 2640 m ), partir plein sud pour venir longer la Pointe Trente Une pente plus soutenue permet de rejoindre un premier col ( Passo Gallarino ) à 2727 m. De là, en traversée légèrement montante, partir plein ouest en gardant les peaux pour rejoindre le passo S. Chiaffredo ( 2764 m ). Dans cette traversée, se méfier en cas d' accumulations. De là, continuer par un plateau légèrement en direction du sud-ouest en traversant les lacs Lurgo et Bertin. Au bout de ce dernier, quitter les peaux. Descendre alors dans une gorge agréable, pour venir rejoindre de belles combes qui conduisent à l' entrée d' une superbe forêt de pins cembros, juste au-dessus du vallon de Vallanta. Rejoindre le hameau de la Grande Soulières pour traverser le pont qui enjambe la rivière. De là, se laisser glisser vers Castello ( 1608 m ). Puis rejoindre Chianale ( 1761 m ) en taxi, en stop ou en marchant, où se situe l' auberge. Compter une heure à pied.

4e jour: Chianale - refuge Agnel

Dénivelée: 1000 m Orientation: nord Horaire: quatre à cinq heures Difficulté: pour skieurs moyens

De Chianale, remonter sur la route, passer le poste de douane et, en suivant plus ou moins les lacets de la route qui est fermée en hiver, franchir un premier ressaut au pied de la Grande Ciais. De là, partir plein nord, en longeant des hameaux abandonnés. Quitter la route vers 2375 m et tracer à travers des pentes régulières qui conduisent à l' aplomb du vallon de Garius. Repartir vers l' ouest pour longer une petite barre rocheuse issue du col même et par une dernière conversion, rejoindre le col Agnel ( 2744 m ). Puis, en quelques virages, descendre de deux cents mètres pour rejoindre le refuge Agnel ( 2580 m ).

Variantes

Pour les gens qui veulent rejoindre Ristolas dans la journée, trois variantes sont possibles. Depuis ce premier itinéraire, au niveau du vallon de Garius, prendre nord-est vers le Pic d' Asti, pour franchir le col du même nom à 3145 m. Dernière pente assez raide. De là, pénétrer dans un beau vallon que l'on suit plein nord, sur environ deux cents mètres, avant de passer la brèche de Ruine. On retrouve alors la dernière étape décrite plus bas.

On peut aussi repartir de Castello et remonter le vallon de Vallante en restant constamment rive droite. Passer ainsi sous le refuge ( 2420 m ). Puis, plein nord, s' élever par des lacets jusqu' au col-frontière de Vallanta ( 2815 m ). De là, prendre en écharpe pour rejoindre le lac Lestio ( pente soutenue ), puis rejoindre le fond de la vallée du Guil que l'on suit jusqu' à l' Echalp ( 1200 m de dénivelée, cinq à six heures pour rejoindre Ristolas ).

Pour la troisième variante, depuis Chianale, s' enfoncer dans le vallon de Soustra vers 2700 m, au niveau d' un petit lac, monter au nord-est par une pente soutenue pour rejoindre le col de Soustres ( 2928 m ). Prendre en écharpe au sud-ouest pour passer au-dessus d' une barre rocheuse, juste sous la Rocca del Castello. De là, en continuant en biais ( se méfier dans cette première partie d' éventuelles plaques à vent ), rejoindre le vallon du Guil et plus bas, les pistes de ski de fond. Dénivelée: 1300 m, six à sept heures pour rejoindre Ristolas.

5e jour: refuge Agnel - le Pain de Sucre l' Echalp

Dénivelée: 700 m

Orientation: est puis nord

Horaire: quatre à cinq heures

Difficulté: pour skieurs moyens Bien que l' ascension du Pain de Sucre se fasse assez rarement, elle permet de découvrir le Viso sous un angle insolite. C' est aussi un sommet à ne pas manquer pour terminer ce petit raid en beauté.

Du refuge, partir plein est, passer au col Espagnol et venir rejoindre la crête issue de la frontière même. Monter le plus haut possible à ski, puis laisser les skis pour retrouver, dans les rochers, un sentier qui louvoie. Une dernière croupe assez raide permet d' atteindre le sommet ( 3208 m ). De là, reprendre les skis, descendre en direction du col Vieux et s' engager dans la grande combe au pied de la crête de la Taillante. Au niveau du lac Espergéou, passer le verrou rive gauche. Ne pas descendre trop bas, mais traverser à flanc, en se méfiant des couloirs

Bien que l' ascension du Pain de Sucre se fasse rarement, elle permet de découvrir le Viso sous un angle insolite

d' avalanche que l'on traverse, tout spécialement celui de la combe de la Muande. Rejoindre ainsi une vaste clairière qui amène à une belle forêt de mélèzes. Descendre en biais pour passer une barre rocheuse à l' aplomb des pistes de ski de fond. On rejoint alors sans difficulté l' Echalp.

Variante

II est possible pour compléter ce circuit de passer par les crêtes et par le Pic de Ségure. Pour cela, du col Vieux, suivre au mieux la ligne des crêtes, en quittant parfois les skis, venir ainsi rejoindre le col de l' Eychassier ( 2917 m ), puis continuer toujours sur cette ligne pour rejoindre le Pic de Foréant ( 3081 m ). Continuer sur la crête nord-ouest pour franchir une épaule qui domine les lacs Lacroix. De là, basculer versant nord et traverser au-dessus des barres rocheuses ( ne s' y engager que par conditions stables ), franchir un étranglement pour rejoindre la courbe de niveau 2500, juste à l' aplomb des lacs. De là, rechausser les peaux pour remonter sur le Pic de Ségure ( 2990 m ), une descente plein nord vous conduit directement à Ristolas. Dénivelée supplémentaire: 900 m. Compter trois à quatre heures de plus.

»rotection

le la montagne

a difesa dell' ambiente

marquées et, pour celles situées dans des zones protégées, on évoque des prises en compte et des mesures, sans rien préciser de concret.

Maudits hélicoptères?

L' hélicoptère est un fantastique appareil volant. En montagne, son usage pour certaines tâches n' est plus discutable - pensons simplement au sauvetage. Mais les vols des hélicoptères sollicitent aussi les ressources naturelles et l' environnement: combustion d' une précieuse énergie fossile, pollution de l' air, production de gaz générant l' effet de serre, source de bruit et d' agitation. Pour toutes ces raisons, il faut avoir recours aux hélicoptères de la manière la plus parcimonieuse et la plus intelligente possible. Et tout particulièrement dans les Alpes, qui est la première région naturelle et la première aire de loisirs d' Europe. C' est pourquoi le CAS doit se demander quel genre d' interventions en hélicoptère il convient de préconiser.

Cabanes du CAS et hélicoptères

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