Activités de sauvetage du CAS en 1996 | Club Alpin Suisse CAS
Soutiens le CAS Faire un don

Activités de sauvetage du CAS en 1996

Depuis 1992, le CAS enregistre tous les cas d' urgence en montagne qui ont nécessité un sauvetage aérien ou terrestre organisé, ainsi que toutes les urgences pour lesquelles des spécialistes des secours du CAS sont intervenus. Comme l' an dernier, nous présentons d' abord, dans ce numéro, les activités de sauvetage du CAS, tandis que l' analyse des urgences en montagne 1996, avec la statistique détaillée des accidents mortels en montagne, paraîtra dans le prochain numéro.

Vue d' ensemble Les sauvetages en terrain difficile exigent l' engagement de spécialistes. Ceux-ci ( guides de montagne, conducteurs de chiens d' avalanches, médecins, secouristes du CAS ) sont recrutés et formés par le CAS. Ils se répartissent dans 147 postes de secours dans tout le pays et, lorsque les conditions météo se prêtent au vol, ils se tiennent à la disposition des organisations régionales de sauvetage aérien ( Rega, Air-Glaciers, Air Zermatt ). Par Graphique 1: Sauvetages du CAS 1992-1996 de 70% consacrées à la recherche de disparus.

Les actions de recherche ont représenté en 1996 environ 55années précédentes: environ 40% ) de toutes les interventions de sauvetage du CAS et, une nouvelle fois, plus de 80% des disparus ont été retrouvés. Le coût moyen d' une intervention du CAS a été de 2840 fr. Quant à la nationalité des 428 personnes concernées, sa répartition correspond à peu près à celle de l' année précédente ( cf. graphique 3 ).

Sauvetages du CAS dans les montagnes suisses Comme les années précédentes, les organisations de secours aériens se sont à nouveau occupées d' environ 60% des cas d' urgence en montagne sans la collaboration du CAS; 30% des cas ont été réglés par les secouristes du CAS conjointement à l' aide héliportée, et 8% par le CAS uniquement, par voie terrestre.

Exemples Urgence étrangère aux sports de montagne: chute d' une montgolfière dans une paroi rocheuse Un ballon à air chaud occupé par cinq personnes se met en écharpe en raison de vents violents, chute et Sauvetage dans une gorge vient se coincer dans un raide couloir, dans le tiers supérieur d' une paroi haute de 400 mètres. Le lieu de l' acci est bordé d' un côté par un surplomb. Cinq guides du CAS sont déposés à proximité par un hélicoptère, à l' aide de la « longue ligne » ( 140 m ). Après une traversée d' une longueur de corde, ils atteignent la nacelle coincée - dont les cinq occupants sont morts -, qu' ils amarrent à la paroi grâce à des pitons à expansion. L' évacuation des cadavres et du ballon dure jusque tard dans l' après. L' arrivée d' un brouillard soudain empêche de récupérer les secouristes avant la tombée de la nuit. Grâce à un éclairage improvisé de la longue ligne, on parvient finalement à les tirer de la face, de nuit, par la voie des airs.

Recherche terrestre d' une excursionniste disparue Un soir, une jeune femme n' est pas rentrée d' une excursion pédestre. A 23 h, la colonne de secours locale du CAS est mobilisée et on entreprend un premier vol de recherche par hélicoptère. Le lendemain, la région est fouillée dans le détail et sur un plus grand rayon. Un total de 20 secouristes du CAS sont en action. La promeneuse disparue s' annonce d' elle le lendemain matin. Elle avait souffert d' une légère entorse et s' était éloignée de la zone des recherches.

Sauvetage par hélicoptère avec secouristes du CAS Une cordée de trois alpinistes fait une chute dans la descente d' un qua-tre-mille, tandis qu' un orage s' approche. Une autre cordée donne l' alerte par radio et assure les premiers secours. Par vent violent et tandis que le front de l' orage continue de s' approcher, un premier hélicoptère réussit à déposer des secouristes du CAS sur le lieu de l' accident. Un alpiniste est mort et deux sont grièvement blessés. Après les premiers soins médicaux sur place, on parvient de justesse à évacuer par hélicoptère les deux blessés avant l' orage. Tous les deux ont survécu à leur accident.

L' hélicoptère approche du Neu d' un accident Action combinée aérienne et terrestre En plein été, un promeneur asiatique s' éloigne du sentier marqué pour prendre une photo. Il fait une chute qui l' entraîne dans une profonde gorge rocheuse et il est emporté par le courant du torrent. Une première recherche effectuée à la longue ligne dans la gorge étroite, d' une profondeur de 100 m à certains endroits, reste sans succès en raison du niveau élevé des eaux. En octobre, répondant au désir des parents venus sur place, une nouvelle et vaste recherche est entreprise alors que les eaux sont plus basses. Pour cette action, la colonne du CAS est complé- Sauvetage dans un torrent Sécurité, médecine, sauvetage Q.

< tée par des secouristes de la police du lac. Après diverses manœuvres de descente à la corde, le cadavre est finalement repéré, coincé dans une grille de retenue du bois flotté. Il en est dégagé, non sans peine. Toute l' équipe des chercheurs est ensuite sortie de la gorge à la longue ligne et le fils décédé peut être remis à ses parents.

Commentaire En 1996, avec 318 interventions concernant 428 personnes, le nombre des actions de secours du CAS s' est à nouveau abaissé d' environ 30% par rapport à l' année précédente. Cette réduction est sans doute due aux bonnes conditions du terrain durant les périodes de beau temps. Il est également concevable que la récession dont souffre le tourisme ait contribué à ce résultat. Une fois encore, plus de 70% des heures d' engagement des colonnes de secours du CAS ont été consacrées à des recherches de personnes disparues, couronnées de succès dans 80% environ des cas.

Le fait s' est confirmé en 1996 que, année après année, les secouristes du CAS doivent s' occuper à raison d' un tiers de cas d' urgence étrangers aux sports de montagne ( accidents sur les pistes de ski, de la circulation, du travail et d' aviation ). Ces cinq dernières années, cette proportion est restée rigoureusement constante. Ainsi donc, un tiers de l' activité de sauvetage du CAS a lieu exclusivement dans l' intérêt public.

Dans 60% environ des cas, les intervention de sauvetage en montagne ont été prises en charge par les organisations de secours aérien sans l' aide du CAS. La collaboration de 1000 celui-ci avec ces organisation ( Rega, Air-Glaciers, Air Zermatt ) et avec les surveillants des pistes de ski est bonne. En terrain difficile, en particulier en haute montagne, des spécialistes des secours du CAS doivent être associés à l' équipage de l' hélicoptère, afin d' assurer la sécurité de l' action. Dans les régions frontière, en cas d' incertitude quant à la compétence, les responsables des interventions et les chefs des secours sont tenus d' accorder la priorité absolue à un secours aussi bon et aussi rapide que possible de la personne en détresse. A ce propos, l' introduction d' un numéro d' alarme indépendant et valable pour Graphique 3:

Sauvetages du CAS 1995 et 1996 - Nationalité des personnes concernées 400 350 I 300 J_ 250 200150 100 50 0

I

CHDFI li 19951996 NE GB Graphique 2: Activités de sauvetage du CAS 1992-1996 900 800 700 600

---1 I---

i 500

1

400

1

300

1

1

200

1

100

1

1

1992199319941995 Urgences en montagneAutres cas d' urgence 1996 toute la Suisse serait souhaitable à moyen terme.

L' analyse des activités de sauvetage de 1992 à 1996 montre que pour des interventions par mauvais temps, des recherches en terrain boisé, des actions en haute montagne, des accidents d' avalanche ou de crevasse, ainsi que pour le sauvetage de parapentistes en terrain difficile, les secouristes du CAS et leur savoir-faire spécialisé restent nécessaires. Le fait que les activités de sauvetage du CAS se sont déroulées ces cinq dernières années sans accident témoigne de l' efficacité et de la qualité suffisantes de la formation de nos secouristes.

Lors de chaque intervention, les risques liés au sauvetage doivent être déterminés en fonction de la nécessité médicale, afin d' agir dans un cadre raisonnable. Lorsque, en particulier, il s' agit manifestement d' aller récupérer un cadavre, les risques doivent être examinés dans le détail. L' estimation des risques d' un sauvetage ne peut cependant se faire que sur place, par l' équipe des secouristes.

L' organisation de sauvetage du CAS forme un maillon important de la chaîne suisse des secours et un complément absolument nécessaire au sauvetage aérien, ainsi qu' une condition indispensable du déroulement efficace des sauvetages dans le terrain.

Commission du secours en montagne du CAS, B. Durrer, R. Hassler, H. Jacomet, il. Mosimann, F. Tschirky ( trad. ) Autres

International Congress of Mountain Medicine François-Xavier Bagnoud

Interlaken ( Switzerland ), August 27-30,. " " .1997

Feedback