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Championne, une fois dans la vie. Compétition de ski-alpinisme au Flumserberg

Championne, une fois dans la vie

La compétition de ski-alpinisme, ce n' est pas l' affaire de chacun ni de chacune. Lorsqu' elle se passe de nuit, la plupart laissent leurs skis à la cave. Notre auteure impavide s' est laissé tenter.

« Quatre – trois – deux – un » – faux départ! Le speaker de la NightAttack, à Tannenheim am Flumserberg, ne voulait que tester le compte à rebours. Les premiers coureurs, déjà lancés, le prennent à la légère. Moi aussi. Après tout, de l' avis général, la course est plutôt décontractée, « un beau parcours », « sans problème pour toi », « juste un peu raide au départ et vers la fin ». Mais le profil m' inspire déjà quelques craintes, ainsi que son nom martial « NightAttack ». Cette compétition nocturne au Flumserberg, c' est ma première course depuis les jours de ski obligatoires d' il y a vingt-cinq ans. « Quatre – trois – deux – un » – hop, hop, hop! J' ai pris une bonne place au départ et me trouve dans les premières foulées aux côtés des coureurs de haut vol! Après quelques instants, ils seront hors de vue. « Un athlète de haut niveau avale un dénivelé de 1800 mètres en une heure à peine, et nous avons ici 720 mètres à monter, donc... » Mes calculs s' ar là, car me voici devant la première rampe. Au départ de Tannenheim, à 1220 mètres d' altitude, le parcours traverse d' abord la forêt de Mittenwald par la piste de luge. Suivent ensuite la piste de ski vers Geissbüel puis l' alpage de Prodalp à 1576 m, où se trouve le premier poste de ravitaillement.

Abandonner! Mais comment?

Je comprends maintenant pourquoi les skis de compétition ne pèsent qu' un cinquième du matériel normal de ski-alpi-nisme. Chaque gramme supplémentaire arrache au front quelques gouttes de sueur. Vite, ôter la veste, boire quelques gorgées, remettre en place la lampe frontale, vite, repartir. On me dépasse sans cesse, des gens qui discutent tranquillement. Je ressens quelque irritation et jette un coup d' œil derrière moi. L' homme serait-il en vue? J' avance de toutes mes forces en pensant que je devrais ralentir. Un cinquantenaire alerte me signale que le poste de ravitaillement n' est plus très loin. Lui aussi semble remarquer mon désespoir. J' essaie de haleter moins fort. La lampe frontale se balance maintenant à mon poignet. Abandonner? Oh oui! Mais comment? Et puis voilà: l' alpage de Prodalp est en vue et derrière, la moitié de la course! Quelque chose a changé en moi. A mon approche, des indigènes agitent des clarines au bord de la piste. Hommes et femmes, tous les coureurs ont droit à ce vigoureux accueil. Eh bien, si l'on n' est pas motivé par ce concert! L' ambiance est fantastique. Je bois avec délices le thé chaud que l'on me tend et j' observe avec étonnement que personne ne semble pressé. On rit, un haut-parleur diffuse de la musique. La plupart des 170 partici-pant(e)s sont des sportifs de l' endroit, mais on voit aussi des équipes venues de Slovénie et de Belgique pour cumuler Les coureurs sont encore groupés au départ de la compétition de Flumserberg. Mais peu après, les meilleurs vont se détacher. des points de la Coupe de ski-alpinisme. C' est ce que m' explique Sandra Riede-ner, membre du comité d' organisation.

Respirer calmement!

La confiance revient. Je fais signe de la main à mon mari et me remets en route. La deuxième et dernière partie de la course se déroule dans l' obscurité. Je découvre alors la pleine lune et les étoiles. Je monologue intérieurement: « Mon Dieu, quelle merveilleuse nuit » et progresse à marche forcée, comme si de ma vie je n' avais jamais rien fait d' autre. Mon rythme de respiration s' est aligné sur celui de la marche. Des lumières viennent à ma rencontre dans l' obscuri: les premiers coureurs sont déjà sur le chemin du retour. Certains encouragent les retardataires. Me voici seule au milieu de la nuit, seule sur une piste de ski à Les conditions difficiles ne découragent pas les concurrents.

Ces deux participants se préoccupent davantage de se faire plaisir que d' économiser sur le poids.

Photos: F ranz F eldmann

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