Commentaire explicatif destiné à faciliter l'interprétation du questionnaire | Club Alpin Suisse CAS
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Commentaire explicatif destiné à faciliter l'interprétation du questionnaire

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

destiné à faciliter

destiné à faciliter

l' interprétation du questionnaire

adressé aux membres du Club Alpin suisse par le Bureau d' Etat général.

Par un officier du corps d' Etat.

Questionnaire. /. Désignation du chemin parcouru: de—par—à.

1. Jusqu' où le chemin est-il carrossable? ( pentes, largeur des parties les plus étroites ) 2. Jusqu' où est-il praticable aux bêtes de somme? ( pentes ?) 3. Etat de la partie du chemin qui n' est ni carrossable, ni praticable aux bêtes de somme.

4. Où y a-t-il des défilés, en quoi consistent-ils, comment pourraient-ils être rendus impraticables, être élargis ou tournés?

5. Où y a-t-il des ruisseaux à traverser? forment-ils des obstacles et dans quelle saison? Ponts, leur état, où et comment pourrait-on en établir rapidement?

6. Quelles sont les parties qui sont exposées aux avalanches?

7. Quels sont les derniers villages habités en hiver?

8. Premiers alpages, période où ils sont habités.

9. Nombre de pièces de bétail qui les occupent. 10. Le passage peut-il être rendu carrossable ou praticable aux bêtes de somme dans toute sa longueur? en quelle saison? et quelle somme de travail serait nécessaire pour effectuer cette correction?

//. Longueur du passage en heures de marche pour le touriste en tenant compte des haltes les plus indispensables.

1. Depuis — jusqu' au sommet du col.

2. Depuis le sommet du col jusqu' à — 3. Temps nécessaire pour parcourir certaines parties du chemin.

III. En quel endroit des troupes qui ne pourraient faire ce chemin en une journée pourraient-elles le mieux passer la nuit?

1. Y trouve-t-on des logements? de quelle nature et pour combien d' hommes en cantonnements très serrés?

1. Y trouve-t-on du bois?

3. Y trouve-t-on de bonne eau potable?

4. Quelle est pour un touriste la distance entre deux gites d' étape consécutifs?

IV. Quelle est la nature du col9 a. Altitude ( au-dessus du niveau de la mer ).

b. Longueur et largeur en mètres ( approximativement ).

1. Est-il encaissé ou peu marqué en combe ora formant plateau?

2. Surface: pâturage? rocailles? neiges? glace?

3. Dans quelle saison le col est-il libre de neiges?

4. Longueur du champ de tir depuis le col dans-la direction de la montée ( en arrière ) ou de la descente ( en avant )? Angles morts?

5. Les hauteurs qui entourent immédiatement le col peuvent-elles être occupées par des troupes?

a. Y arrive-t-on depuis le col?

b. Ou depuis le chemin qui mène au col? à quelle distance du col faut-il quitter le chemin?

c. A-t-on un bon champ de tir depuis les hauteurs latérales et dans quelle direction?

6. Peut-on trouver sur le col des logements pour les troupes? de quelle nature? et comment pourraient-ils être établis éventuellement?

7. Trouve-t-on de l' eau et du bois dans les environs du col? Indiquer les endroits.

8. Quels sont les sentiers par lesquels le col peut être tourné?

9. Quels sont les cols voisins, les sommités dégagées ou les points saillants situés en arrière que l'on peut voir depuis le col ou depuis se » environs immédiats, de manière à pouvoir établir entre ces points un réseau de signaux optiques?

Observations.

Commentaire.

Le questionnaire ci-dessus n' est pas adressé par le Bureau de l' Etat général au C.A.S. avec l' intention de lui demander de coopérer, comme société, à un nouveau travail; il est uniquement adressé à ceux de ses membres qui, par suite de leurs aptitudes naturelles, se sentent du goût pour la rédaction de rapports de reconnaissance. Le but de ce questionnaire est d' attirer l' attention sur les points qui ont une importance particulière au point de vue militaire, de donner aux rapports l' uniformité voulue et de les rendre faciles à consulter.

L' idée émise par certains membres du C.A.S. de faire profiter la défense du pays des observations recueillies par les clubistes dans leurs excursions est on ne peut plus heureuse et cette innovation doit être regardée comme éminemment pratique. Les clubistes incorporés dans l' armée trouveront dans la rédaction de ces rapports une occasion de plus d' appli leurs connaissances militaires et l' attrait de leurs courses de montagne ne pourra qu' en être augmenté.

Le Bureau d' Etat a déjà reçu par cette voie de précieux renseignements et cet heureux commencement nous fait bien augurer de l' avenir.

Ayant toutefois remarqué que les différentes rubriques du formulaire distribué étaient un peu laconiques et que les questions étaient rédigées dans un style dont les personnes étrangères au métier des armes pouvaient avoir de la peine à saisir toute la portée, nous croyons rendre service à Messieurs les membres du Club Alpin en donnant ici un commentaire explicatif.

Observations générales. Tout d' abord, nous ne saurions assez recommander aux clubistes la lecture du Manuel sur l' Etude du terrain, publié sur l' ordre du département militaire fédéral par le bureau d' Etat. Ils y trouveront une foule de renseignements utiles et l' indication de la marche à suivre dans les reconnaissances.

Nous ajoutons ici quelques données pratiques destinées aux commençants et s' appliquant plus spécialement aux reconnaissances en pays de montagne.

En indiquant la carte qui a servi à la rédaction d' un rapport, il ne faut jamais omettre de mentionner le titre exact de la dite carte, son échelle et la date de sa publication. Si l'on y a remarqué des lacunes ou des inexactitudes, il est bon de les relever et de les corriger, surtout pour ce qui encore les voies de communication en général.

Ad I, 1—3. La classification des routes et chemins au point de vue purement militaire exige passablement d' habitude et un coup d' œil exercé; aussi ne la regardons-nous pas ici comme absolument nécessaire: Une telle appréciation ne peut être faite que par des hommes du métier. Les indications des clubistes étrangers à l' armée peuvent néanmoins nous apporter les renseignements les plus précieux. Il suffit pour cela d' indiquer tout simplement de quelle manière un chemin est réellement utilisé.

Si l'on entre dans le domaine de l' appréciation, il faut en général se garder de voir les choses trop en beau et, dans les cas douteux, il vaut toujours mieux prononcer un jugement plutôt pessimiste.

Désire-t-on se renseigner sur la praticabilité d' un chemin en questionnant les indigènes, il vaut mieux leur demander de quelle manière le chemin en question est utilisé que de chercher à obtenir d' eux des données positives en leur posant des questions sur la largeur, les pentes, l' entretien, etc.

En général, il faut avoir soin dans les rapports d' étabir une distinction bien marquée entre les données recueillies de visu et celles qui proviennent de renseignements recueillis. Ces dernières doivent toujours être faites en citant à l' appui la source à laquelle elles ont été puisées. ( Guide, Syndic, Cure, Notable, indiquer les noms et les adresses ).

Par chemin carrossable nous entendons une voie permettant au moiris la circulation de petits véhicules à 4 roues attelés d' un cheval. Il est bon d' indiquer si les voitures peuvent croiser et en quels endroits.

Les chemins praticables pour de petits chars à deux roues et à un cheval ne peuvent être regardés comme carrossables, mais l'on devra néanmoins les mentionner.

L'on mentionnera également les portions de chemin où l'on effectue des transports de bois à l' aide de traîneaux ( Schlitten ) et l'on donnera si possible un croquis de ces intéressants véhicules.

A moins de posséder des connaissances très spéciales, il est quelquefois difficile de juger si un chemin est ou n' est pas praticable pour les bêtes de somme.

Aussi fera-t-on bien de se borner à dire si les bêtes de somme y passent oui ou non.

Il faut se garder de croire qu' un sentier où passe le gros bétail puisse être suivi par des animaux portant le bât; l'on risquerait de commettre une très grave erreur.

S' agit de reconnaître un sentier de montagne, il ne faut pas oublier de mentionner les points où le passage peut être rendu dangereux par les hautes eaux ( torrents traversés à gué ), les amas de glace ( en automne et au printemps ) et enfin les chûtes de pierres. Ce dernier danger n' est certes pas le moindre, surtout s' il s' agit de faire passer des colonnes d' une certaine longueur et si le sentier forme des lacets successifs.

Ad I, 4. Dans le langage militaire, l'on entend par défilé une portion plus ou moins longue de chemin qui se trouve étranglée entre deux obstacles infranchissables, tels que parois de rochers, précipices abrupts, nappe d' eau ou rivière d' une certaine profondeur, etcobstacles qui rendent impossible à une troupe de se déployer à droite ou à gauche du chemin. Un pont, un chemin encaissé, une route au flanc d' un coteau très escarpé sont autant de défilés. Un chemin flanqué d' un obstacle infranchissable d' un seul côté constitue également un défilé.

Ad I, 5. Un ruisseau dans la haute montagne constitue un obstacle soit comme ravin, par suite de son encaissement, soit comme cours d' eau, par suite du volume d' eau qu' il charrie et de sa vitesse. Il faudra indiquer si possible dans laquelle des deux catégories un ruisseau doit être classé.

Même lorsqu' un torrent est à sec, il est aisé de se rendre compte d' après l' aspect de son lit et de ses abords des ravages qui' l est capable d' exercer.

S' agit de jeter un pont sur un tel obstacle, il est indispensable d' en indiquer l' emplacement et de mentionner si l'on peut se procurer dans le voisinage le bois et les matériaux nécessaires.

Ad I, 6. Est-il question d' exécuter un passage en hiver ou surtout au printemps, il faut s' inquiéter des avalanches, des accumulations de neige causées par le vent ou provenant des avalanches et en général de toutes les circonstances qui rendent alors le passage particulièrement dangereux. Un observateur expérimenté remarquera sans peine les endroits où les avalanches tombent régulièrement, mais il lui sera difficile de reconnaître si au cas particulier les avalanches rendent oui ou non le passage impossible. Les avalanches les plus dangereuses sont celles qui se renouvellent après chaque tombée de neige ou bien celles dont l' approche ne peut pas être prévue. Les parties de chemin exposées à de telles surprises sont généralement connues et sont le plus souvent baptisées en conséquence. S' agit d' un chemin tant soit peu pratiqué, les indigènes seront toujours à même de renseigner le touriste sur les dangers probables qu' il peut présenter dans ses différentes parties. Pour les passages moins fréquentés, dans les régions élevées de la haute montagne, il sera toujours plus difficile de se renseigner et l'on fera bien de consulter les guides de profession. Une donnée d' une importance capitale est la suivante: Le passage a-t-il été exécuté en hiver, l' est souvent, l' est régulièrement? Les accumulations de neige provenant du vent ou des avalanches méritent au plus haut degré d' at l' attention. Grâce à elles, des coupures infranchissables telles que des ravins ou des gorges profondes peuvent être comblées et complètement nivelées. Les ponts naturels ainsi jetés sur ces obstacles demeurent souvent solides et praticables jusqu' au milieu de l' été.

Ad I, 10. La question de savoir si tel ou tel passage peut être rendu praticable dans toute sa longueur pour les voitures ou pour les bêtes de somme exige pour être résolue un examen très attentif et des connaissances spéciales; aussi ne s' adresse qu' aux hommes du métier.

Ad IL Dans les indications du temps employé pour effectuer un passage, il est bon de mentionner la moyenne généralement adoptée par les touristes. Cette moyenne doit être indiquée à part et en outre des données relatives à la marche effectuée personnellement. Il est inutile d' indiquer le temps qu' em une troupe pour effectuer la même marche. Ici encore il est avant tout désirable d' avoir des données positives et non des appréciations.

Il est en outre très important de noter le temps nécessaire pour exécuter à la montée la partie du chemin que le touriste aura faite en descendant. Les données de notre carte d' étapes, que nous vou- drions contrôler et compléter, supposent toujours le trajet fait à la montée et les arrêts non comptés.

Ad III, i. S' agit de déterminer combien l'on peut loger d' hommes ou de chevaux dans une localité donnée, les indications suivantes serviront de base au calcul:

L' espace nécessaire pour un homme, sans compter les abords et couloirs, est de 210 om de long sur 65 à 750 m de large.

Pour un cheval on compte 270 à 300cm de long sur 125 à 150cra de large.

Les écuries doivent avoir 210om de hauteur, à la rigueur 190cm suffiront.

Dans la haute montagne les logements sont en général fort peu spacieux et il faudra mettre à profit non seulement les habitations, mais encore les étables, les greniers et tous les hangars.

Il est pratique d' indiquer combien de troupes ( hommes et chevaux ) l'on peut loger commodément dans une localité donnée, et combien au maximum, en utilisant toute la place et en mettant le bétail dehors.

Ad IV. Une description exacte du col et de ses abords immédiats est, au point de vue militaire, on ne peut plus intérçssante. Il est surtout important de savoir si le terrain est praticable en dehors du sentier et dans quelle mesure ( marais ), si le sol est formé de roche dure ou tendre ou même de terrain meuble facile à attaquer à l' aide d' outils ordinaires et permettant d' élever rapidement des re- trancheinents. Un profil en long et quelques profils en travers aideront beaucoup à indiquer la forme du col et montreront clairement les parties concaves et convexes du terrain.

Il est bien entendu que les cols qui sont pendant toute l' année recouverts de neiges ou de glaces ne sont nullement exclus des reconnaissances militaires: Les données relatives à ces passages seront au contraire doublement appréciées, vu le rôle important qu' ils peuvent être appelés à jouer.

Ad IV, 4. Par champ de tir, l'on entend le terrain situé sous le feu d' une position quelconque.

Si ce terrain est ouvert, c'est-à-dire s' il ne présente ni masques ni abris pour les troupes ennemies, le champ de tir est bon; la troupe occupant la position peut alors avec son feu balayer l' espace situé devant elle et au besoin le rendre complètement impraticable. Si, au contraire, les vues de la position sont masquées à petite distance et si l' espace en avant ne peut pas être partout commandé par le feu de la position, le champ de tir est mauvais, restreint ou nul.

Les parties cachées offrant aux troupes ennemies des abris où elles ne peuvent être atteintes par le feu de la position sont dites dans l' angle mort.

La hausse du fusil Vetterli est graduée jusqu' à 1600 m.

La portée efficace des pièces de campagne est en moyenne de 2500 m; celle des pièces de montagne est en moyenne de 1800 m.

Ad IV, 8. S' agit de la possibilité de tourner un col, il ne faut pas seulement se demander s' il existe des chemins ou des sentiers permettant de franchir la crête à droite ou à gauche; il faut savoir si un ennemi entreprenant peut oui ou non effectuer un tel mouvement par un ou plusieurs points et venir prendre la défense du col à revers. On indiquera soigneusement les points possibles en mentionnant le temps nécessaire.

Ad IV, 9. Quant aux points qui semblent favorables à l' établissement de stations de signaux optiques, il est pour nous d' un très grand intérêt de les déterminer d' avance, non pas seulement d' après la « arte, qui ne donne au cas particulier que des renseignements insuffisants, mais par des reconnaissances sur le terrain.

Etant donné un col, un passage dont la reconnaissance est le sujet d' un rapport, l'on devra mentionner tous les points dont l' ensemble peut constituer une chaîne de stations reliant le dit col au fond des deux vallées principales entre lesquelles il est placé. On choisira pour cela des points tels que depuis chacun d' eux l'on voie celui qui le précède dans la chaîne et celui qui le suit immédiatement. On admettra comme distance moyenne entre les stations 7 kil. et comme distance maximum 12 kil. et l'on s' efforcera, cela va sans dire, de réduire à un minimum le nombre des stations nécessaires.

Il ne faut pas perdre de vue qu' une station de signaux optiques peut être établie sur un col ou sur tout autre point dominant soit comme simple poste télégraphique faisant partie d' une chaîne reliant entre 20 elles deux vallées, soit comme poste d' observation destiné à renseigner le commandant supérieur sur ce qui se passe en avant dans le secteur que l'on domine. En général il y aura avantage à choisir l' em de la station optique sur la crête non loin du col plutôt que sur le col lui-même.

Toute station optique destinée à être en communication directe avec la troupe ( comme un bureau de télégraphe ) pour ila transmission des ordres et des rapports doit être établie à proximité du chemin ou sentier suivi par la troupe en question. Seules les stations intermédiaires constituant la chaîne peuvent être établies en des points d' un accès moins commode et loin de toute communication.

IV. Kleinere Mittheilungen.

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