Le Zugerberg à ski. Petite fugue hors de la ville | Club Alpin Suisse CAS
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Le Zugerberg à ski. Petite fugue hors de la ville

Le Zugerberg à ski

Le Zugerberg, un espace de détente proche de la ville, est intéressant été comme hiver. La montée à ski au Wildspitz et au Gnipen est une course particulièrement charmante. Elle allie de façon idéale une traversée paisible et une montée sportive à une descente grisante jusqu' à Goldau.

Lorsque le Plateau est recouvert d' une couche de neige, même mince, de nombreuses possibilités de randonnées à ski se présentent directement aux portes de nos villes. On peut par exemple monter au Zugerberg par le train, le bus et le funiculaire et commencer là une jolie course à ski.

Wildspitz Le Zugerberg est aujourd'hui synonyme d' écoles privées – après l' avoir été de service militaire – comme en témoignent les gamins anglophones qui remplissent le petit train et parmi lesquels nous nous sentons un peu déplacés avec nos skis et nos sacs à dos. Arrivés en haut, nous échappons rapidement à la cohue. A nous, le silence et les grands espaces sauvages!

Un coup d' œil sur la carte montre qu' il y a différentes possibilités de suivre la crête du Zugerberg en direction sud-est. Au début, c' est une vraie promenade à ski sur de grands espaces dégagés avec vue sur le Plateau, le Jura, le Pilate, le Rigi et, tout en bas, le lac de Zoug. Puis on emprunte des chemins forestiers, on pénètre dans le royaume des arbres enneigés et ce paysage est si féérique qu' on ne serait pas surpris de voir un esprit de la forêt surgir de derrière un tronc. Au sud du Grossmattstolle, il faut prendre le chemin d' Unteralpli. Près de cet alpage, on franchit un premier gradin raide où

La neige rend possible la présence de pingouins dans les forêts suisses Vue splendide sur les hauteurs du Zugerberg, ici en direction du Rigi et du Pilatus Pho to s: Ve ronik a M ey er LES ALPES 11/2004

on se sent un peu perdu au fond d' un grand trou. On rejoint Oberalpli d' où l'on peut, par beau temps, monter tout droit au Gnipen, à condition d' attaquer la descente avant que le soleil ne rende la neige lourde, même en plein hiver. Nous nous tournons vers l' est, entrons de nouveau dans la forêt et nous transpirons passablement pour venir à bout des 200 derniers mètres de dénivellation. Mais quelques conversions ne font-elles pas partie de toute vraie randonnée à ski? On arrive sans transition en terrain dégagé et l'on peut admirer les sommets de Suisse centrale tout scintillants. Seuls quelques pas nous séparent du point culminant de la Wildspitz, 1580 m. La vue panoramique est incroyable, on a l' impression de voir la moitié de la Suisse: de l' Alpstein aux Alpes bernoises, les montagnes se succèdent les unes aux autres et, dans notre dos, le Plateau est comme un livre ouvert.

Gnipen Le restaurant d' altitude sur la Wildspitz est presque toujours ouvert. Sur la terrasse, il fait bon boire un bouillon et s' amuser à identifier les montagnes. Mais il vaut mieux ne pas trop s' attarder si l'on veut profiter d' une belle descente. On pourrait certes descendre directement de la Wildspitz au sud, vers Steinerberg ou à l' est, vers Sattel. Mais nous ne voulons pas manquer la pente sud du Gnipen. C' est pourquoi nous revenons vers l' ouest jusqu' à ce sommet, d' altitude presque identique à celui de la Wildspitz, à savoir 1567 m. On peut encore y voir la zone d' arrachement du puissant éboulement de 1806 qui a enseveli Goldau en quelques minutes sous une immense masse de débris. Le « toboggan » géant qui plonge vers la vallée est encore bien visible, semé de blocs de rochers.

Vient ensuite une descente spécialement jolie. On se dirige d' abord vers l' ouest en traversant une pente sommitale aux proportions plus généreuses qu' on ne s' y attendait, puis en direction de l' arête ouest-sud-ouest, enfin à partir du P. 1383 vers le sud. Ce versant peu large est superbe et mène tout droit à Goldau. Quelques clôtures tentent de nous gâcher le plaisir et dans les fermes du bas, un chien aboie quelquefois, surpris par ces passants pressés. Mais avec une carte et un peu de « jugeotte », l' itiné est aisé à trouver et les maisons du village sont en vue bien trop tôt. Des routes déblayées nous obligent à porter les skis pour finir, mais au bout d' un quart d' heure déjà, nous atteignons la gare de Goldau. C' est le terminus idéal d' une randonnée pour usagers des transports publics car les trains partent d' ici dans toutes les directions.

Sur la pente sommitale du Gnipen avec le lac de Zoug et le Jura à l' horizon Au P. 1383, il faut tourner à gauche vers les parois sud du Gnipen. Vue vers le Rigi Pho to s: Ve ronik a M ey er LES ALPES 11/2004

Informations Accès: Par les CFF à la gare de Zoug, puis par le bus n o 11 – on peut aussi monter aux arrêts de Landis&Gyr ou de Metalli West – jusqu' au terminus à Schönegg. De là, prendre le funiculaire du Zugerberg. Horaire/dénivellation/descente: Au total 4 à 7 heures selon qu' on est pressé ou non. Du Zugerberg à la Wildspitz: 650 m de dénivellation, de là au Gnipen, environ 50 m de plus. Descendre à l' ouest du terrain de l' éboulement ( Spitzibüelalp ) jusqu' au village de Goldau, 1000 m de dénivellation. Cartes/guides: CN 1: 25 000, feuilles 1131 Zug et 1151 Rigi. Auf der Maur Willy, Alpine Skitouren Zentralschweiz-Tessin, Editions du CAS, 2002 a

Veronika Meyer, St-Gall ( trad. ) Vue depuis le Wildspitz sur le Lauerzersee et les Alpes uranaises, de Schärhorn au Bristen Le couloir d' éboulement de Gnipen à Goldau Lors de la descente, il est parfois nécessaire de tenir compte des fils barbelés. A l' arrière, les Mythen

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