Les variations périodiques des glaciers des Alpes. Neuvième rapport | Club Alpin Suisse CAS
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Les variations périodiques des glaciers des Alpes. Neuvième rapport

Remarque : Cet article est disponible dans une langue uniquement. Auparavant, les bulletins annuels n'étaient pas traduits.

Par le Prof. Dr. F.Â. Forel à Morges ( Section des Diablerets ). Neuvième rapport. 1888XXXIII. Les variations des glaciers et la période des taches solaires.

Une des belles découvertes que nous devons an professeur R. Wolf, de Zurich, est la loi de variation de l' activité solaire; elle constate des variations dans le nombre, la grandeur et la position des taches du soleil; celles-ci subissent un cycle périodique dont la durée est de onze ans environ, le dernier maximum ayant eu lieu vers la fin de 1883.

Cette variation de l' activité solaire agit sur plusieurs phénomènes de notre globe; son action est démontrée sur le magnétisme terrestre et sur les aurores boréales. On cherche depuis longtemps, et d' ex auteurs croient trouver des relations analogues entre la période de Wolf et d' autres phénomènes variables, la température atmosphérique, les chutes de pluie, les orages, les chutes de grêle, l' abondance des produits du sol, la production de la vigne, l' époque des vendanges, les récoltes de blé, les famines, etc., etc. Le plus ingénieux et le plus actif parmi les investigateurs de ces relations, M. le professeur H. Fritz, de Zurich, s' est attaché, il y a longtemps déjà, à la recherche de telles coïncidences entre les variations des glaciers et la période de 11 ans des taches solaires; dans un mémoire important 1 ), le premier qui ait tenté de généraliser les faits des variations glaciaires, il croyait pouvoir en indiquer la probabilité. Dans un mémoire récent 2 ), il revient sur cette question et n' admet pas la justesse de la proposition que j;avais émise dans mon VIe rapport: „ Je n' ai jamais pu reconnaître trace, dans les glaciers, d' une période de 11 ans analogue à celle des taches solaires. Les variations des glaciers sont de périodicité irrégulière et beaucoup plus prolongée. "

Je me permettrai de lui répondre et trouverai ainsi l' occasion d' étudier la durée de la période des variations glaciaires.

Tout d' abord, je déclare que je n' avais aucune idée préconçue sur la question, et quand, au début de mes recherches, fai lu le mémoire de 1878 de M. Fritz, j' étais tout dispose à lui donner raison. Nous connaissons en effet l' origine solaire de la température atmosphérique; nous comprenons fort bien l' influence que peut avoir l' activité plus ou moins puissante du soleil sur le régime de l' humidité et de la température, aux variations desquelles nous devons attribuer les variations des glaciers; aucune notion générale ne nous paraît s' opposer à ce que, s' il y a des variations dans l' activité du soleil, elles se traduisent en variations dans la grandeur des glaciers. A priori, j' aurais volontiers cherché la coïncidence que M. Fritz croit avoir reconnue.

Mais les faits ne se sont pas développés en faveur de cette hypothèse. A mesure que nous avons réuni plus de dates, anciennes et modernes, sur les variations périodiques des glaciers, à mesure que pour un plus grand nombre de glaciers nous avons pu établir la durée de leurs périodes et des phases de. ces périodes, nous avons pu constater la prédominance d' une périodicité beaucoup plus prolongée que celle des taches solaires. Aucun des glaciers sur lesquels nous avons des dates précises ne nous montre un retour des maximums successifs an bout de 11 ans.

Faisons une revue rapide des faits les plus certains des principaux glaciers des Alpes. Je donnerai dans le tableau suivant le dates approximatives du début et fin des phases de crue ou décrue, et la durée que j' en tire pour les dites phases, qui ne sont que la moitié des périodes complètes. J' indique par la lettre p avant le chiffre la durée plus grande d' une 343 F.A. Forel.

phase qui n' est pas encore terminée, par la lettre a avant le chiffre le début d' une phase à une date antérieure à celle que donne le chiffre. D signifie décrue, C crue.

Glacier.

Phase.

Début.

Fin.

Durée de la phase.

Rhône décrue 1856 P 1888 D>32 ans Aletsch 7] a 1870 P 1888 D>17 n Alpes vau- doises.

n 1860 P 1888 D>26 r> Allalin 7 ) 1820 1835 D 15 n crue 1835 1849 C 14 n décrue 1849 1881 D 32 r> crue 1881 P 1888 C> 7 » Fée...

décrue 1860 1881 D 21 n crue 1881 P 1888 C> 7 n Gorner 1830 1865 C 35 n décrue 1865 P 1888 D>23 n Zinal..

n 1845 P 1888 D>43 n Ferpècle.

n 1868 P 1888 D>20 n Arolla..

n 1855 P 1888 D>33 n Zigiorenove n 1852 1879 » ) D 27 rt crue 1879 P 1888 C> 9 n Otemma.

décrue a 1856 P 1888 D>32 n Trient..

crue 1878 P 1888 C>10 r> Les Grands décrue 1840 1882 D 42 V crue 1882 P 1888

C> 6

Glacier.

Phase.

Début Fin.

de la phase Argentière.

décrue 1854 1883 D 29 ai crue 1883 P 1888 C > 5 „ Les Bois.

décrue 1854 P 1888 D > 34 „ Bossons n 1853 1875 D 22 „ crue 1875 P 1888 C > 13 n Brenva..

décrue 1819 1842 D 23 „ crue 1843 1847 C 4 7!

décrue 1847 1878 D 31 „ crue 1878 P 1888 C > 10 „ Rosenlaui.

décrue 1860 1880 D 20 „ crue 1880 P 1888 C > Grindelwald supérieur décrue 1885 1881 D 26 „ crue 1881 P 1888 C > 7 „ Pour les Alpes orientales, on admet généralement que la dernière époque de maximum a été 1856; depuis lors, tous les glaciers sont en décrue, décrue qui dure encore actuellement. Pour quelques glaciers, nous avons des dates plus précises pour le début de la décrue: Vernagt 1848, Obersulzbaeh, Gosau 1850, Gliederferner 1854, Suldm 1857, etc. Cela ne change guère la moyenne, qui est, pour la dernière phase de décrue, de > 32 ans.

Si je résume les chiffres donnés pour les glaciers des Alpes occidentales, je trouve:

que la phase de crue a duré de 4 à 35 ans, la moyenne étant > 10,5 ans; que la phase de décrue a duré de 15 à > 43 ans, la moyenne étant > 27,4 ans.

Plus de IO12 années pour la durée moyenne de la phase de crue, plus de 27,4 années, plus de 32* années pour la durée moyenne de la phase de décrue, plus de 38 ans en moyenne pour la durée de la période composée des deux phases: ces chiffres-là, sont assez considérables pour que je sois justifié dire qu' il n' y a pas, dans les variations périodiques des glaciers, apparence de la périodicité de 11 ans.

Irai-je jusqu' à dire que cette périodicité de 11 ans n' existe pas? Une telle affirmation n' aurait den de scientifique. Il est possible que la périodicité de 11 ans que cherche M. Fritz existe; mais si cela est, les observations que nous possédons nous prouvent qu' elle est masquée par d' autres actions périodiques.‘ de plus longue durée et de plus grande intensité j elle n' apparaît pas dans le phénomène des variations périodiques des glaciers tel qu' il se développe devant nous.

Peut-être que des observations plus méthodiques et plus précises arriveront un jour à la mettre en évidence. Pour le moment, les faits connus ne permettent pas de la donner comme démontrée, pas même comme étant indiquée.

XXXIV. Valeurs numériques de la rédaction de » glaciers en décrae.

Il peut être intéressant d' avoir quelques données approximatives sur la grandeur de la réduction que subissent les glaciers en phase de décrue.Voici quelques chiffres tirés d' un mémoire de MM. Finster- Glacier.

Année.

Limite.

Superficie maximale.

Hectares.

Reduction.

Auteurs.

N Longueur Mètres.

. Superficie. Hectares. ] Volume. Will, de m3.

es vari Gliederferner.

. 1887 névé 393 806 47 29 Finsterwalder.

atiot Hornkees.. Alpliner..

. 1884. 1886 2400 m 2600 m 497 720 350 200 17 46 34 40 Diener. Pfaundler.

is pêriodiqtt 650 Sulden...

. 1886 2600 m 953 1350 68 50 Finsterwalder.

g- Obersulzbach. 1880 2400 " » 1570 500 46 65 Richter.

Co Gepatsch..

. 1887 névé 2200 460 72 129 Finsterwalder.

S}'Pasterze..

. 1882 2400 m 3015

s de, Vernagt..

. 18832092 158 — Richter.

00 Rhône..,. 1880 .r ,__ 175 Gösset.

Des.

walder et Schunckx ) que je complète par quelques autres valeurs analogues.

J' indique pour chaque glacier l' année où la réduction a été appréciée, la ligne qui a servi de limite supérieure pour les calculs de la surface et du volume, la superficie du glacier au-dessous de cette ligne à l' époque du maximum au milieu du siècle, la diminution de longueur exprimée en mètres, la diminution de superficie exprimée en hectares, la diminution de volume exprimée en millions de mètres cubes. ( Voir à la page précédente. ) XXXY. Chronique des glaciers des Alpes, 1888.

I. BASSIN DU RHONE.

Vallée de Conches. J' ai retrouvé les notes suivantes intéressant l' histoire du glacier du Rhône.

En juillet 1834, la porte du torrent était à 250 toises ( 487 m ) du front du Rhône, lequel était à peu près dans le même point que le front actuel ( M. Rey2 ). De là, je tire les mesures suivantes:

En 1834, la porte du Rhône était à 320 m en arrière de la moraine de 1818, à 255 m en arrière de la moraine de 1856, à 240 m en avant de la porte du Rhône de 1871.

Le même auteur nous dit que le glacier était en 1834 en crue depuis trois ans; la crue aurait ainsi commencé en 1831.

En 1856, d' après Ed. Collomb, le glacier était aussi en état de crue * ).

Les mesures faites par M. l' ingénieur L. Held au glacier du Rhône dans l' été de 1888 ont donné les résultats suivants:

Le front du glacier a mis à découvert depuis l' année précédente 6950 m2 de moraine profonde.

Dans les années antérieures ce raccourcissement s' exprimait par:

18855675 m2 18866300m2 18877125"2 Eien dans la succession de ces chiffres n' indique que nous arrivions prochainement à la fin de la phase de décrue.

Vallée de la Massa. Glacier d' Aletsch. Dans le dernier volume de l' annuaire, M. Ph. Gösset* ) publie une importante étude sur les évacuations du lac Märjelen, qui se vide à intervalles de périodicité irrégulière par dessous le grand glacier d' Aletsch. Je voudrais poser une question qui intéresse nos recherches actuelles: Y a-t-il une relation entre ces évacuations et les crues ou les décrues du glacier?

Une telle relation est évidente pour d' autres phénomènes analogues; les catastrophes dues à l' éconle 2 ) Ed. Collomb, Mémoire sur les glaciers actuels. Paris, 1857.

. ' ) Jahrbuch des S.A.C., XXIII, 340. Bern, Ì888.

23 F.Â. Forel.

ment des lacs du Giétroz, d' Allalin ou du Vernagt, les grandes avalanches des glaciers comme celle du Bies- gletscher, qui occasionne les catastrophes de Randa, les grands envahissements du Defdoraki, sont liés des états de crue maximale. En est-il de même pour les évacuations du lac Märjelen?

En complétant par quelques dates la statistique de Gösset, nous avons les faits connus de l' évacua du lac Märjelen en août1813 juillet1820 1822 1828 automne 1840 avant le 18 août. 1848 1858 1859 juillet1864 1871 1872 1873 ( à demi rempli ) 1874 id.1875 id.1876 18 juillet 1878 9 et 10 juin... 1882 janvier1883 août1884 Gösset, Venetz, id.

Desor, Ed. Collomb, T. G. Bonney, A. de Torrente, E. Cathrein, J. Imboden, Bonney, E. Cathrein, id.

A. de Salis, Nouvelliste Vaudois,E. Cathrein, Gösset, id.

4 septembre... 1887 Le phénomène a lieu généralement en été, dans les mois de juin à septembre. Une seule fois, en 1883, l' évacuation a été observée en hiver, au mois de janvier.

Quant à l' histoire des variations du glacier dans ce siècle, elle est très incertaine.Voici les faits à moi connus:

Le glacier était en crue:

en 1826... d' après Venetz, en 1841... „ Escher de la Linth, de 1853—1867. „ Huber, en 1856... „ Ed. Collomb. D' une autre part, la grande décrue, qui est incontestable de 1873 à nos jours, aurait commencé: en 1854.. d' après Fritz, en 1860.. „ Tyndall, avant 1869. „ Grad, qui trouva le glacier très affaissé, vers 1870.. „ Im Hasli, de Fiesch, en 1873.. „ E. Cathrein. Dix-neuf ans d' écart entre 1854 et 1873, dates extrêmes des divers auteurs et observateurs pour le début de la phase actuelle de décrue! Cette incerti-. tude est déplorable, et elle montre la nécessité urgente d' observations plus précises.

Voici cependant comment j' interpréterai les faits: Le glacier aurait été en crue jusque vers 1855; de 1855 à 1870, il aurait été stationnaire en état de maximum; à partir de 1870 ou 1873, il serait entré en période de décrue, laquelle continue jusqu' en 1888, d' après M. W. A. B. Coolidge, de Cambridge, qui a observé de 1887 à 1888 un affaissement de la glace à l' extrémité inférieure. Cette phase de décrue va bientôt cesser, car M. Gösset confirme les observations données dans notre rapport précédent d' un gonflement du glacier dans sa région supérieure.

Si cette interprétation est exacte, nous pouvons comparer ces périodes dans la variation du glacier avec les époques d' évacuation et constater:

1° Qu' il y a eu de nombreuses évacuations dans la phase récente de décrue; onze évacuations de 1871 à 1887.

2° Qu' il y a eu quelques évacuations dans cette période de 1855 à 1870, à laquelle nous attribuons un état stationnaire de maximum du glacier: évacuations de 1858, 1859, 1864.

3° Pour ce qui regarde les phases de crue, nous n' avons pas d' observations assez exactes pour préciser les époques où de telles phases ont commencé et fini1 ). Nous devons donc renvoyer à l' étude de la prochaine phase de crue la constatation de la coïncidence des évacuations du lac Märjelen avec la crue du glacier d' Aletsch.

Il résulte de ces faits qu' il n' y a probablement aucune relation entre les évacuations du lac Märjelen et les variations périodiques du glacier.

Vallée de Saas. Glacier A' Allalin. En 1866, M. Ch. Gradsignalait le glacier comme barrant le lac Mattmark et menaçant la vallée inférieure d' une inondation analogue à celles de 1633, 1680 et 1772. L' ingénieur Venetz faisait exécuter une galerie pour l' écoulement du lac; il a réussi à parer au danger.

Glacier de Fee inférieur. M. Ad. Reverdin de Genève a mesuré l' avancement du front de ce glacier, qui est en crue rapide, et il a constaté, du 8 au 27 août 1888, un allongement de 0,62 m, soit de 35 mm par jour- Vallée de St-Nicolas. Glacier du Gorner. D' après M. Ch. Grad, qui a réuni les notes du curé Engelhard et du député Clemenz, tous deux à Zermatt, le glacier aurait été en crue de... 1830 à 1862, stationnaire de... 1862 à 1865, en décrue depuis. .1865.

Clemenz a mesuré l' allongement du glacier. Le front s' est avancé:

en 1851 de17 m » 1852 „ 19 » „ 1853 „ 22 m „ 1854 „ 11 » 1855 „ » 1856 „ 31857 „ 3Ch. Grad, Observations sur les glaciers de la Viège. Paris, 1888.

Ed. Collomb confirme qu' en 1856 le glacier était en état de crue.

Quant à la décrue, qui a commencé en 1865, elle dure encore; nous n' avons du moins pas reçu de nouvelles d' un allongement actuel de ce glacier.. Le glacier de Zmutt était stationnaire en 1856 ( Ed. Collomb ).

Celui de Finde.len aurait été en crue de 1848 à 1866 ( Ch. Grad ). Ed. Collomb l' indique bien comme étant en crue en 1856.

Vallée d' Anniviers. M. Marshall-Hall confirme les rapports précédents. „ Le glacier de Zinal me paraît plus retiré, moins large, moins épais; le glacier de Moming avance. Je crois qu' il en est de même du glacier du Weisshorn. "

Vallée de Bagnes. Je trouve quelques notes rétrospectives sur les allures du glacier du Mont-Du-rand 1 ).

De 1871 à 1872, raccourcissement de 91872 „ 1873,12 " » „ 1874 „ 1875,1 "

D' après M. H. Correvon, de Genève, dans l' été de 1888 tous les glaciers de la vallée étaient en décrue. Cependant deux guides, chasseurs de chamois, affirment qu' ils commenceraient à se gonfler dans les régions supérieures. Ce dire est confirmé par le guide Vuinier d' Evolena.

Le glacier i' Otemma est encore en décrue à son front terminal; mais, dans les parties supérieures, on voit des prodromes d' une crue prochaine ( H. Correvon ).

Val Ferret. D' après les rapports conformes de tous les habitants de la vallée, la généralité des glaciers sont actuellement en état de crue ( H. Correvon ).

Vallée du Trient. M. J. Guex, de Vevey, a continué les observations qu' il poursuit sur le glacier du Trient depuis l' époque du minimum, soit en 1878. Cette année 1887188 le glacier a présenté un élargissement et un épaississement considérables de la calotte terminale; l' allongement moyen a été de 20m au moins Tous les points de repère de M. Guex, un seul excepté, ont été recouverts par le glacier.

Note rétrospective: De 1871 à 1872, le glacier du Trient a montré un raccourcissement de 21 m 1 ).

Glacier des Grands. Les mensurations exactes faites par M. F. Doge, de la Tour de Peilz, en 1888, ont donné pour l' allongement du front depuis l' année précédente:

repère I-j~ 3 m „ II + 5-„ IV+ 9- Ce dernier repère est dans Taxe du glacier et indique l' allongement maximal. Ces chiffres sont à peu près de moitié moins forts que ceux de l' année 1886/87. jjComme l' année passée, 1887 ", ajoute M. Doge, „ le glacier continue à s' étaler à droite et à gauche; le front du glacier semble moins accentué qu' en 1887; la région des séracs augmente au con- traire d' une manière appréciable, et l' activité de cette partie est grande, comme le prouvent les nombreuses masses de glaces et de pierres tombées sur la partie inférieure. "

D' après le dire des montagnards, le glacier des Petoudes aurait été moins actif en 1888 qu' en 1887; les chutes de pierres étaient plus rares; le glacier a avancé dans une proportion plus faible ( F. Doge ).

Vallée de l' Arve. M. J. Tairraz, de Chamonix, a continué et complété la belle série de vues photographiques, dont nous avons parlé l' année dernière, consacrées à l' étude des variations des glaciers 1 ). Il a ajouté quelques notes aux renseignements donnés par les photographies.

Le glacier du Tour est en accroissement, de même que le glacier d' Argentière.

Le glacier des Bois est toujours stationnaire à son extrémité terminale. Mais la pression des régions supérieures avance et se fera prochainement sentir au front du glacier.

Le glacier des Bossons s' est légèrement allongé dans l' été de 1888, tout en s' affaissant un peu dans sa langue terminale. Des masses considérables de glace descendent dans les régions moyennes, et le glacier ne tardera pas à montrer une reprise de l' al longement, qui est devenu très faible dans les dernières années ( J. Tairraz ). Il semblerait donc que pour ce glacier il y ait eu, les années dernières, un temps d' arrêt, ou de ralentissement, dans la phase de crue: mais que celle-ci va probablement reprendre de plus belle.

Glaciers du Dauphiné. Notes de M. Ch. Roderon, guide de Ire classe à St-Christophe en Oisans.

Tous le glaciers du Pelvoux sont en décrue.

Glacier Blanc ou glacier de l' Encula, au pied des Ecrins. S » chute inférieure se raccourcit toujours, et les séracs de sa chute supérieure sont bien moins volumineux qu' il y a dix ans; les moraines latérales ressortent beaucoup plus.

11 en est de même du glacier Noir.

Ces deux glaciers, qui se soudaient autrefois par leurs langues terminales ( en 1855, voir VIIIe rapport P.A. F. ), s' éloignent de plus en plus l' un de l' autre.

Le glacier de la Pilate n' a pas de chute bien marquée dans sa partie inférieure; mais les séracs du cirque, à la base des Bans, sont moins considérables qu' il y a dix ans; la porte du torrent recule constamment, et est moins belle qu' autrefois.

De même pour le glacier du Sélé.

Le glacier de la Selle envoyait jadis une grande coulée au-dessous de la plateforme inférieure; elle n' existe plus. C' est un raccourcissement de 600 à 700 m au moins.

Le glacier de la Meije, seul de la région, est en état de crue. Situé au pied des escarpements septentrionaux de la Meije, ce glacier aboutissait, il y a quelques années, à une cassure frontale brusque au-dessus d' un à-pic de rochers. Mais depuis quelque temps, les masses de glace qui s' en éboulent ont fini par garnir le bas du vallon; les blocs de glace se soudent entr' eux et reforment un glacier ( glacier remanié ) qui, en augmentant d' épaisseur, finira par rejoindre le glacier supérieur. Il y a évidemment poussée plus forte des masses supérieures ( Ch. Roderon ).

Les glaciers Blanc et Noir sont plus éloignés l' un de l' autre en 1888 qu' en 1885. La belle chute de glace qu' on voyait, il y a 8 ou 10 ans, du Pré de Mme Carle, est réduite à quelques langues de glace dominant des rochers escarpés. La diminution est énorme depuis 1870, où je l' ai vue pour la première fois ( W. A. B. Coolidge d' Oxford ).

II. BASSIN DE L' AAR.

Hasli. Les deux glaciers de 1' Aar étaient en crue en 1856 ( Ed. Collomb ).

Gadmenthal. Le glacier de Stein est en crue en 1888; il se rapproche de la petite auberge de Stein.. alp ( Coolidge ).

Vallée de la Lütschine. Le glacier supérieur de Grindelwald est en allongement constaté de septembre 1887 à janvier 1888 et à juin 1888. Ce glacier prend des dimensions énormes et est actuellement d' une grande beauté ( Coolidge ).

11 était en crue en 1856, ainsi que le glacier inférieur de Grindelwald ( Ed. Collomb ).

III. BASSIN DE LA REUSS.

Maderanertal. Les observations de M. E. Krayer-Ramsperger, de Bâle, ont été continuées cette année sur les deux glaciers de la vallée. La grande abondance des neiges de l' hiver et du printemps n' a pas permis de voir le front du glacier avant la fin d' août 1888.

Le glacier de Hüfi n' a pas montré de raccourcissement dans l' année 1887/88. Sa largeur est cependant diminuée, et la glace s' est affaissée de 2 m environ. La hauteur de la voûte du torrent n' était que de 5 m.

Le glacier de Brunni a fait voir, dans l' année 1887/88, un raccourcissement de 5 m. La voûte du torrent avait une hauteur de 4 m.

IV. ALPES GLARONNAISES.

M. le prof. A. Heim, de Zurich, a observé un enneigement considérable des Alpes pendant Pete froid et humide de 1888.

Au Segnespass, entre Elm et Flims, il avait vu, en août 1886, le petit glacier sur le versant sud, à 100 m au-dessous du col, complètement dégarni de neiges, fortement crevassé et difficile à franchir. En août 1888, le névé recouvrait le tout et masquait tellement les crevasses qu' on pouvait estimer à 3 ou 5 m au moins l' épaisseur de la neige qui recouvrait la glace; le passage était partout facile. Le névé s' étendait depuis le col jusqu' à moitié chemin de Segnes-Sut.

Au Kistenpass, entre les vallées de Frisai et de Linththal, le 20 août, il y avait encore beaucoup de neige à la Cavordia, par 2400 mètres d' altitude; à 2500 m, sur les pentes ensoleillées, il y avait plus de neiges que de roches à nu; au Kistenband, 2524 à 2727 m, il y avait plus des */ » de neige. Sur le versant nord, la neige descendait jusqu' à la Muttenalp, et le Muttensee, encore pris par la glace, était enseveli sous la neige. Au commencement d' août 1887, l' état était fort différent; il y avait quelques flaques de neige seulement entre la Muttenalp et le col, 2500—2727 m; sur le Kistenband, la neige avait presque entièrement disparu; il n' y en avait plus du côté sud vers Cavordia.

Les alpes Rüthi et Biferten sur le flanc nord du Tödi, par 2100 et 2200m, étaient, dans les premiers jours d' août 1888, encore entièrement sous la neige, tandis qu' à la même saison en 1887, il y en avait à peine quelques flaques.

En somme grand enneigement dans les Alpes glaronnaises pendant l' été de 1888; les neiges de l' hiver n' ont pas fondu et persistaient fort bas à la fin d' août, bien plus bas que la ligne moyenne des neiges.

On voyait partout dans les Alpes de grands restes des nombreuses avalanches de l' hiver 1887/88 ( A. Heim ).

V. GLACIERS DES GRISONS.

En 1770, à la suite de plusieurs années peu riches en neige, on remarqua que, malgré ce défaut d' ali mentation, les glaciers ne diminuaient pas ( Brügger, Naturchronik der Schweiz ).

VI. ALPES ORIENTALES.

Le Dr Ed. Richter, professeur à Graz, a publié en 1888 un livre d' un grand intérêt sur les Alpes autrichiennes 1 ). Il donne une énumération très complète de tous les glaciers, répartis entre les divers massifs de montagnes, avec une description rapide de la structure et des grandeurs de chaque glacier, tous les faits connus de leurs variations périodiques, et enfin l' étude de la limite des neiges pour chaque groupe. C' est bien là le modèle parfaitement réussi du Gletscher-Buch que le Club alpin suisse réclame depuis longtemps; espérons qu' il se trouvera un jour dans notre pays un émule de Richter, qui saura suivre son exemple et nous donner la liste, la description et l' histoire des glaciers des Alpes suisses.

Je renvoie simplement à ce livre ceux qui auraient à chercher des détails sur les variations périodiques des glaciers des Alpes orientales. Je me borne à constater que, d' après les faits qui y sont développés, l'on peut affirmer d' une manière définitive ce que nous avons déjà bien souvent répété, à savoir l' état actuel de décrue générale et sans exception des glaciers de toute la partie orientale de la chaîne des Alpes.

Le livre de Richter donne essentiellement des dates historiques et résume les recherches déjà publiées. Voici en outre quelques travaux récents intéressant les variations des glaciers.

Oetzthal. Le Gepatschferner i ) a été étudié avec soin par MM. S. Finsterwalder et H. Schunck, de Munich, en 1886 et 1887, pour l' établissement d' une carte spéciale au 1:10,0002 ). Une ligne de pierres a été posée sur la glace à l' altitude de 2270 m.

Le dernier maximum de ce glacier a eu lieu quelques années avant 1856, car, à cette date, le front était déjà en arrière de la moraine frontale. Depuis cette époque, le glacier s' est raccourci de 460œ, soit environ Vio de la longueur de la langue terminale jusqu' à la ligne du névé, celle-ci comptée à l' altitude de 2800 m.

Au-dessous de cette ligne, la superficie du glacier, qui mesurait à l' époque du maximum 369 hectares, en a perdu 72, soit 3,4 0/o. La diminution de volume est de 120 millions m8.

Pfitschthal. Le Gliederferner, petit glacier de 2km de long, 500 m de large, a été étudié en 1885 par MM. S. et G. Finsterwalder, qui ont levé une carte au 1:10,000 de la partie terminale3 ).

Depuis l' époque du dernier maximum ( 1854 ?), le raccourcissement du glacier a été de 806 m, soit 25,2 m par an; la surface de la moraine mise à nu de 58,37ha. La diminution de volume est de 28,700,000 m3.

Dans les deux dernières années, 1885-1887, la décrue a été beaucoup moins forte que dans les années précédentes. Le raccourcissement en longueur n' a été que de 22 m, soit llm par an; la diminution en surface de 0j75ha; la diminution en volume de 480,000 m3; la diminution d' épaisseur de 3,4 m, soit 7' par an.

Massif du Glockner. Karlingergletscher dans la vallée de Kaprun. M. Ed. Richter en a' levé une carte au 1:10,000 en 1880; il y est retourné en 1886, et il donne actuellement les résultats de son étude ] ).

Ce glacier, qui s' était allongé d' environ 300 m de 1840 à 1860 ( Sonklar ), était en 1869 en pleine décrue ( C. Hoffmann ). Cette décroissance a continué, et en 1880 la porte du torrent était à 510 m en arrière de ce que l'on peut supposer être les rester de la moraine frontale.

De 1880 à 1886, le recul du front a été de 60 m pour la porte du torrent, de 90 m pour la langue de gauche, de 120™ pour la langue de droite.

Pasterze. M. Seeland public le neuvième rapport sur ses études et mensurations 2 ). La réduction du glacier est encore très remarquable; elle est pour les différents repères de:

a. Freiwand5,lm b. Pfandlbach7,2 m c. Margaritze5,0 m d. Elisabethfels

e. Bord oriental du glacier.. .6,2 m f. Hofmannshütte3,8 " » g. Franz-Josephshöhe5,3 m En moyenne, la réduction est de 5,5 m; elle est de 2,lm plus forte que l' année précédente.

Massif des Tauern occidentaux. L' Obersulzbach, qui avait été en 1882 le sujet d' une étude importante de M. Richter ( voir IVe rapport ), a été visité et mesuré de nouveau par lui en 1885 et 1887x ). L' auteur nous donne sur une carte au 1: 5000 les positions du glacier en 1880, 1882, 1885 et 1887. La décrue a continué en exagérant son intensité. En voici les chiffres résumés:

En longueur. En superficie. 1882-188545 m5,88 » » 1885—1887230 m4,2 " » La surface de moraine mise à découvert par le glacier a été:

de 1880 à 188614,32h » depuis le dernier maximum à 1886 60,25ha En se retirant, le glacier a laissé apparaître un petit lac, peu profond, de l,45ha de superficie. M. Richter n' a pas de peine à montrer combien peu cet étang peut être invoqué comme un argument en faveur du creusement des lacs par érosion glaciaire.

RÉSUMÉ.

L' année dernière, notre liste de glaciers en état de crue déclarée portait 41 noms. Cette année, nous n' avons à y ajouter que le glacier de Stein dans le Gadmenthal, d' après les notes de M; Coolidge.

Cela porte à 42 le nombre des glaciers qui ont terminé plus ou moins récemment leur grande phase de décrue, et qui ont commencé une nouvelle période en se mettant en crue.

La grande majorité des glaciers des Alpes occidentales et centrales, et l' unanimité de ceux des Alpes orientales, sont encore stationnaires ou en état de décrue.

XXXV. Glaciers des Pyrénées.

Nous avons à signaler deux travaux sur les glaciers des Pyrénées.

Le premier est de M. Michelier, ingénieur en chef des ponts et chaussées 1 ) à Tarbes; il contient une étude considérable sur l' écoulement des glaciers et une théorie nouvelle de cet écoulement, qui est traité au point de vue mathématique.

Le deuxième 2 ) de M. J. Vallot, de Paris, s' occupeM. Michelier, Etude sur les variations des glaciers des Pyrénées. Ann. du Bureau central météorologique de France. Année 1886. Vol. I, p. 35 ) J. Vallot, Etudes pyrénéennes, III. Oscillations des glaciers des Pyrénées. Paris, 1887.

24 plus spécialement des variations au point de vue historique.

J' en résume les faits qui intéressent nos recherches.

Massif du Pic de Campbieil. M. Michelier s' est attaché surtout aux glaciers du Néouvieille, du Pic Long de l' Estaragne; il montre que ces glaciers se sont considérablement réduits depuis 1856 à l' année 1883. Plusieurs glaciers et névés ont disparu entre ces deux époques.

Le glacier du Pic Long aurait, dans cette période,, subi une diminution en longueur de 120™, en volume de 8400 mille m8, la superficie totale du glacier étant actuellement de 240,000 m2 seulement.

L' auteur semble indiquer l' existence d' une période de crue de 1812 à 1818, un état stationnaire dea glaciers de 1818 à 1855, une décrue depuis cette dernière époque. Mais ces dates paraissent tirées en grande partie des données de J. de Charpentier sur les glaciers des Alpes, et il me semblerait imprudent de les appliquer sans autre aux glaciers des Py-Ténées.

M. Michelier estime qu' une variation climatérique importante a commencé en 1855, caractérisée par une diminution subite des chutes d' eau et de neige.

Massif du Mont-Perdu. Le glacier du Gabietou, au-dessus du cirque de Gavarnie, montrait des aiguillea de glace de 60 m de hautil y a quelques vingt ans. En 1885, ces aiguilles ne dépassent pas 10ra.

Le glacier de Tuquerouye avait, d' après la description de Ramond, en 1797 une pente très inclinée.

60°; celle-ci n' est plus, en 1885, que de 40°; c' est l' indice d' un affaissement considérable de la glace. Le glacier a tellement diminué depuis huit ans ( 1877 à 1885 ) que l'on peut monter pendant tout l' été au lac Glacé par l' éboulis, sans mettre le pied sur la neige.

Les glaciers du Marboré sont en grande réduction. Le glacier de la Cascade avait en 1865 une pente générale de 50° ( H. Russell ); en 1885, la pente est de 35° au tiers inférieur, de 40 et de 45° en remontant du bas en haut ( J. Vallot ).. Massif du Vignemale. Grande diminution générale des glaciers.

Le glacier nord du Vignemale a reculé de plusieurs centaines de mètres dans les 25 dernières années.

Le glacier de Montferrat ou glacier oriental du Vignemale, le seul glacier d' écoulement des Pyrénées, de 3—4km de long sur lkm de large, a dû présenter, d' après l' état de ses moraines et les notes historiques connues, des variations importantes.

Vers 1790 à 1798, le glacier était beaucoup plus étendu qu' aujourd. Il a décru considérablement jusque vers le milieu du siècle, époque où il a eu une crue lente et continue. La décrue actuelle a commencé vers 1860; elle a été rapide et considérable.

En comparant la carte de l' état de 1850 avec celle de M. Wallon de 1884, on peut évaluer le raccourcissement du glacier entre ces deux époques à 400 m pour sa longueur et 200 m pour l' altitude de l' extrémité terminale ( J. Vallot ).

Dans l' Annuaire du Club alpin français de 1887 ' ), le Comte R. de Bouille donne deux croquis de la villa Russell sur le Vignemale, du 6 août 1885 et dû 16 août 1886. On y voit fort bien le gonflement considérable du névé ( voir rapports précédents ).

XXXYI. ülaciers da Groenland.

L' immense calotte de glace qui recouvre tout l' intérieur de cette terre congelée, Y Inlandsis, envoie à la côte des coulées qui sont de véritables glaciers d' écoulement, soumis comme les nôtres à des variations périodiques. Ils sont étudiés actuellement avec toute l' attention que mérite la grandeur énorme du phénomène et le fait qu' ils sont le meilleur type, encore abordable, de ce qu' était le centre de l' Eu à l' époque glaciaire. A ce titre ils ont droit à notre intérêt.

Les dernières recherches scientifiques des Danois au Groenland ont été résumées dans deux revues par MM. H. Rink2 ) et Ch. Rabot8 ). Nous en extrayons ce qui se rattache de près ou de loin à nos études sur les variations périodiques.

La vitesse journalière de quelques glaciers a été mesurée par Hammer et Steenstrup en 1880 et Ryder et Bloch en 1886; elle dépasse tout ce que nous connaissons dans les Alpes.

J' indiquerai partout la vitesse d' écoulement en 24 heures.

Glaciers d' écoulement de l' Inlandsis.

Mètres par jour.

Jakobshaven15,6 Itiodliarsuk8,8—14,4 Grand Karajak7,8 — 11,9 Torsukatak7,8 Angpadlartok10—31 Petits glaciers indépendants.

Petit Umiartorfik0,13 — 0,25 Grand Umiartorfik0,10 — 0,14 Asakast0,09 — 0,16 Sermiarsut0,08 — 0,16 Serfarfik0,05 — 0,08 II y a là une différence considérable entre les grands et petits glaciers. Ces derniers ont des allures à peu près semblables à celles de nos glaciers. Quant aux grands glaciers, la masse de glace qu' ils amènent à la mer est énorme.Voici quelques évaluations de ce volume, indiquant le débit annuel probable; les dimensions sont données par les auteurs en milles danois de 7400 m; aussi l' approximation en elle très peu serrée. Chaque année, les glaciers poussent dans la mer un cube de glace de:

pour le Jakobshaven de'/s mille de large, Va mille de long et 300 m d' épaisseur, soit un cube de 3—4 milliards de m8; le Torsukatak est plus large, 1 mille environ, et son débit doit atteindre à 7 milliards de m8; le Karajak 3—4 milliards de m3; le Itiodliarsuk 3 milliards; VAngpadlartok 7 milliards de mètres cubes.

Ces cinq glaciers réunis suffiraient pour remplir en 3 ou 4 ans le cube formé par le volume actuel du lac Léman.

Quant aux variations de longuenr, elles sont aussi énormes. En voici un exemple saisissant tiré du glacier de Jakobshaven:

de 1850 à 1875 décrue en longueur de 3800 m „ 1875 „ 18792800 » automne 1879 à mars 1880 crue „ 1000«1 mars 1880 à juillet 1880 décrue2400 m Ainsi d' après Steenstrup le front du glacier aurait reculé de 8 kilomètres de 1850 à 1880.

Depuis lors, il s' est mis en allongement, et M. Ch. Kabot1 ), qui l' a visité en 1888, a vu son front à 3 kilomètres en avant de la position qu' il occupait en 1878 d' après les données du lieutenant Hammer.

Nature XXXIX, 138. London, 1888.

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