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«Ce camp d’escalade, c’est vraiment cool» Lorsque les enfants de la montagne rencontrent les petits citadins

A Pontresina, les cadres des associations débattaient de l’avenir des sports de montagne. Pendant ce temps, ceux qui portent cet avenir se rassemblaient au Tessin: visite aux membres des OJ qui grimpaient à Arcegno et Ponte Brolla en octobre.

Campo Pestalozzi, Arcegno. Sous les grands châtaigniers, un groupe de bungalows abritant des dortoirs et des chambres doubles. Tout n’est que verdure dans les collines dominant Ascona. Un clic de manille, une seconde, deux secondes… et Claudio est soulevé dans les airs, le dos arqué, pour disparaître 5 ou 6 mètres plus haut dans la canopée. Le mélange d’adrénaline et d’enthousiasme le prend aux tripes. «Génial!», s’exclame-t-il en frottant l’endroit où le baudrier l’a éraflé. Entraînement aux chutes pour grimpeurs avancés.

Montagnards et enfants des villes

Les membres de la section Tödi ne sont plus des adolescents, ils en ont terminé avec la scolarité obligatoire. Ils grimpent du 6 à vue et font régulièrement des courses de montagne. Ici, ils quittent le Campo Pestalozzi tôt le matin et ne rentrent que peu avant le repas du soir. Claudio, Ueli, Dominique, Gina et Joan font partie de la relève du CAS. Sous la conduite du guide de montagne Sämi Lenzinger, qui joue ici plutôt un rôle d’entraîneur, ils prennent du plaisir à l’entraînement. Ils sont au bout de la chaîne que forme le Base Camp: eux, ce sont les alpinistes.

A l’autre extrémité de cette chaîne, les teenagers citadins. Agé d’à peu près 14 ans, Nele grimpe depuis six ans. Surtout en salle et très peu à l’extérieur, elle l’avoue. Autre exemple, Loris est déjà un grimpeur talentueux à 13 ans. Il faudra veiller sur lui, car il oublie d’assurer quand il a faim. Pour Christian Frischknecht, responsable du domaine Sports de montagne et Jeunesse, c’est un défi: «Il faut aussi parfois se montrer autoritaire lorsque les jeunes prennent leur responsabilité à la légère. Mais lorsqu’ils ont compris ce que signifie l’assurage, c’est une leçon qui leur servira pour toute la vie.»

Arrangement avec la responsable

Le vrai héros du Base Camp est Miral, âgé de 13 ans. Il est extraordinairement doué pour jouer sur son téléphone portable. Comme il a tendance à l’avoir toujours en mains, il a dû conclure un arrangement avec Barbara, une des responsables: «Je surveille son portable jusqu’au soir, dit-elle, sans quoi Miral perd son combat contre l’instrument. Et il le sait aussi.»

C’est la deuxième fois que Miral participe au camp: «J’aimerais grimper un degré supplémentaire de difficulté à chaque camp. Maintenant, j’en suis au degré 4.» Barbara, qui suit Miral de très près, dit qu’il a fait d’énormes progrès: «Il a réalisé un 4b en tête. Le deuxième jour, il est allé grimper avec les grands et il en est très fier.»

Dans la voie, Miral semble être arrivé au bout de ses possibilités. La prise de la main gauche est terriblement petite, l’autre main doit aller chercher bien loin. Et la crampe gagne ses jambes quand tout le poids repose sur ses orteils. Mais Miral apprend à se dominer. Dans sa tête, il a vaincu la peur et poursuit l’escalade. Récompense de l’effort, il termine et sourit à la caméra: «Ce camp d’escalade, c’est vraiment cool.»

Nouveau réseau CAS

Christian Frischknecht explique le principal effet de la grimpe sur les jeunes: «Ils découvrent ce qu’ils sont capables de faire. Il y a une très grande différence entre le danger réel et le danger perçu. Ici, ils ne courent aucun risque, mais ils apprennent à surmonter leur peur. C’est ce qui les aide à mûrir.»

Avec le Base Camp, l’Association centrale fournit aux jeunes une plate-forme de réseautage. Le chef du secteur Sports de montagne et Jeunesse précise: «De même que les jeunes, ceux qui en sont responsables dans les sections trouvent ici l’occasion de se rapprocher. On voit grimper ensemble des enfants qui n’auraient jamais eu l’occasion autrement de se fréquenter. Je trouverais super que ce camp soit organisé régulièrement.»

Impressions

Pour la première fois depuis quelque 50 ans, le CAS a organisé un camp regroupant les OJ de différentes sections.

www.sac-cas.ch → Jeunesse → Jeunesse du CAS → BaseCamp 2013

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