Erhard Loretan: un «petit» parmi les grands
Claude Remy, Vers l' Eglise VD
Erhard Loretan au sommet de l' Everest ( 8848 m ) L' homme avance, il enfonce dans la neige presque jusqu' au ventre, laissant derrière lui une profonde tranchée. Sa taille, modeste, semble ici encore plus petite. Sans marquer d' arrêt, son regard cherche un repère dans ces immensités démesurément inhumaines... Rien. Là-haut seulement, très haut et si loin, une invisible ligne qui sépare terre et ciel: « une sorte de bout du monde ».
D' interminables heures d' effort plus tard, il débouche au sommet. Fatigué? Un mot exclu de son vocabulaire, tout comme celui de difficulté. Une grande paix intérieure l' enva. Quelques perles roulent sur ses joues, face au paysage grandiose.
Respectant ce silence d' intense émotion, ses deux compagnons ( avec lesquels il s' est tout de même relayé pour effectuer la trace ) arrivent a ses côtés. Ils se demandent comment il est possible qu' un être possède de telles capacités pour progresser si vite et si longtemps. Pourtant ces deux gaillards sont plutôt des « solides »; ils font partie du gratin de l' alpinisme international: le Polonais Woytek Kurtyka et le Suisse Jean Troillet. D' autres alpinistes réputés qui ont également côtoyé « le petit homme », tels Pierre Beghin, Stéphane Schaffter, Eric Escoffier ou André Georges, se sont posé les mêmes questions... restées sans réponse.
En ce moment, le trio, pour revenir à lui, est au sommet du Cho Oyu ( 8202 m ), après la première ascension de la face sud-ouest. Douze jours plus tard, la même équipe réussit une autre voie nouvelle, dans la face sud du Shisha Pangma ( 8046 m ). Ainsi, Erhard Loretan - c' est bien sûr de lui qu' il s' agit -compte, à la fin de 1990, onze sommets de plus de 8000 m à son actif. Tous gravis sans oxygène et en technique alpine légère et rapide. Mais pour Erhard, le palmarès importe peu. Ce qui compte le plus pour lui, c' est l' amitié, la sincérité qui le lie à ses compagnons d' aventures.
En toute modestie et discrétion Notre bonhomme parle peu et s' en excuse dans un sourire embarrassé: « Oh, je n' ai rien à dire! » Et il ajoute d' un air entendu: « Allez, viens, aujourd'hui il fait grand beau, tu as vu ce qu' il est tombé cette nuit? » Et de bondir, parapente au dos et surf sous le bras, de son balcon dans 30 cm de neige poudreuse afin de dévaler, dans un nuage de poussière lumineux, les pentes sous son chalet, confortablement installé face aux Préalpes fribourgeoises.
S' asseoir autour d' une table tranquille, selon le protocole habituel, pour interviewer l' homme qui gravit les plus hautes montagnes du globe plus vite que son ombre... Impossible. Il n' y a qu' une manière: cavaler avec lui, dans le décor qui lui est cher, les montagnes.
Parfaitement équilibré, Loretan ne sent ni l' envie ni la nécessité de « brasser de l' air » pour signaler ses performances. Pour lui, une fois la course achevée ( réussie ou non ), il est tout heureux de rentrer dans sa Gruyère natale et de travailler dans l' un de ses métiers, guide ou menuisier-ébéniste, afin d' économiser les sous du prochain rêve.
« Cela me permet d' être absolument libre de mes choix et de mes actes », dit-il. « Et puis, avoir un boulot assure une certaine qualité de vie et en même temps entretient une sacrée envie de partir en course! » Eléments de biographie Erhard Loretan est né en 1959 à Bulle, dans le canton de Fribourg. En 1970, à l' âge de 11 ans, il reçoit le premier « choc » d' une enfance vécue dans une famille tranquille, avec son frère Daniel. Lors d' une excursion, le voilà au sommet de la Dent de Broc, qui do- mine le village natal. « Ce fut un flash dans ma vie », se souvient Erhard.
L' année suivante, il monte à la cabane du CAS Fründen, en dessus de Kandersteg, comme aide de son cousin Fritz Loretan, guide et gardien des lieux. Cinq saisons successives ( pendant les vacances scolaires ) passées dans les Alpes bernoises vont lui apprendre à connaître et aimer la montagne. Et comme dans un rêve, lors de ses moments libres, il s' initie seul à la pratique de l' alpi. Son cousin, surchargé de travail, lui donne des conseils qu' Erhard complète par la lecture d' ouvrages techniques. Ainsi, dans les alentours de la cabane, il pitonne les rochers, et sur le glacier proche, il découvre l' utilisation des crampons et du piolet. C' est bien sûr accompagné qu' il aborde ses premières grandes courses, des ascensions mixtes dans les faces nord et est du Doldenhorn.
En 1975, il est en tête de cordée avec des camarades aussi jeunes que lui. Il parcourt des voies classiques à Chamonix, telle la traversée des Aiguilles du Diable. Tandis que sur le massif proche de chez lui, les Gastlosen, véritable berceau de son évolution de grimpeur, il commence à ouvrir des voies nouvelles, sur des parois verticales jusqu' à 300 mètres de hauteur. C' est l' époque de la « bricole », des pitons foireux et des cordelettes pourries et mal ficelées - lorsque ce n' est pas du fil de fer-, des grosses chaussures et des cotations floues du 6e degré « trompe-la-mort ».
Il évolue surtout avec une bande d' amis exceptionnelle, extrêmement soudée: les « dzodzets », surnom donné aux Fribourgeois. L' équipe est toujours prête à faire la « brin-gue » jusqu' au petit matin, après quoi elle est « mûre » pour partir n' importe où. Parmi eux, Jean-Maurice Chapallay, Bernard Balmat, dit « Canard », Gérard Spycher, Vincent Charrière, Jean-Claude Sonnenwyl ( qui, jusqu' à son accident fatal à ski dans la face nord du Dolent, en 1983, fut l' égal d' Erhard ), sans oublier Pierre Morand, surnommé « Pom-melle », ainsi que Nicole Niquille, amie d' Er pendant plus de dix ans.
Rétrospectivement, on a pu mesurer que le jeune Erhard de l' époque s' est exposé dans du 6b sur l' une ou l' autre de ses voies à la face nord-ouest de la Waldeckspitze. C' est la lecture des livres de Bonatti, Desmaison et surtout du fameux 7e degré de R.M.essner qui lui fera prendre conscience du haut niveau.
Les grandes courses alpines Entre les années 75 et 80, il forge son expérience sur les plus dures escalades de Suisse romande, et lorsque le temps le permet, il file en auto-stop à Chamonix. Le rocher, c' est bien, mais pour être pleinement satisfait, il lui faut de grandes dimensions, du terrain mixte, de la glace. Sans sourciller, sans trop d' information, sinon le fait de savoir que quelques cordées sont passées avant lui et ses compagnons, il réalise des voies de référence: Super-couloir au Tacul, Couloir du Dru, et il ouvre une nouvelle voie dans la face nord des Droites.
Pierre Morand, son plus fidèle ami de ces années folles, résume ainsi Erhard: « Lorsque nous autres, ses seconds, nous avons tout donné, c' est là seulement qu' Erhard commence à grimper et à s' amuser. Que ce soit dans les pires conditions, de nuit, face à l' im, il garde invariablement son sang-froid et, avec une facilité déconcertante, découvre le bon itinéraire et les mouvements justes. Il ne doute de rien, on dirait qu' il est animé par une force invincible et invisible qui fait de lui un personnage hors norme. » A propos de personnage hors norme, il en est un autre qui, par l' une de ses ascensions et son livre, fascine Erhard: Hermann Buhl au Nanga Parbat. A 18 ans déjà, c' est là qu' il veut aller!
Vers les géants d' Asie Désireux d' obtenir des renseignements sur l' Himalaya, il prend rendez-vous avec Yannick Seigneur à Chamonix. Mais celui-ci se montre décourageant face à ces « gamins » qui osent le déranger. Dans un premier temps, les dzodzets remettent à plus tard leur projet sur les plus hautes montagnes, et décident pour 1980 d' une mini-ex-pédition en Amérique du Sud, au Pérou. Réussite totale, surtout pour de si jeunes alpinistes: cinq 6000 sont gravis, dont trois par des nouveaux itinéraires. Et ce n' est qu' un prélude.
En 1982, sur un coup de téléphone de Joos Norbert, Erhard répond sans hésitation, mais avec « une émotion à se faire sauter le cerveau »:
-Oui.
Il part pour le Nanga Parbat: l' incroyable devient vrai.
D' emblée, Erhard est à l' aise dans le versant Diamir; le sommet, 8125 mètres, est atteint sans problème. Alors, les projets les plus insensés se bousculent dans sa tête...
Repartir! Et en 1983, c' est un véritable projet de fiction qui prend naissance: gravir trois 8000 d' affilée! Trop colossal pour que quiconque y ait songé!
Partie le cœur léger, l' équipe des Fribourgeois, sous la houlette de Stéphane Wörner, va d' abord subir un mois de tempête. Puis, en 17 jours seulement, les cordées autonomes attaquent chacune de son côté et gravissent au Pakistan le Gasherbrum II ( 8035 m ), le Hidden Peak ( 8068 m ) et le Broad Peak ( 8047 m ). Chaque sommet est avalé par Erhard Loretan, Jean-Claude Sonnenwyl et Marcel Rüedi dans l' horaire stupéfiant de 2 jours aller-retour! Technique légère et alpine, sans masque à oxygène, telle est l' une des clefs de cette inimaginable réussite, par laquelle la fiction devient une sidérante réalité. Relevons que même après un pareil exploit les Fribourgeois sont restés eux-mêmes, ne cherchant ni à remplir les magazines ni à jouer les vedettes; et pourtant...
Après cela, Erhard passe encore un mois seul au camp de base du K2; mais la tempête empêche toute approche du sommet. Néanmoins, le ton est donné. Erhard a trouvé un terrain à sa pleine mesure. La suite? Une succession de nombreuses et extraordinaires performances et innovations. Quelques faits parmi les plus marquants:
En automne 1984, en compagnie de J. Norbert, il réalise la première grande traversée de l' Annapurna ( 8091 m ), soit 7,5 km entre 7000 et 8000 mètres. Une aventure de six jours, particulièrement éprouvante et dangereuse, surtout lors de la descente à travers de continuelles avalanches.
En 1985, après avoir gravi le K2 ( 8611 m ), il s' adjuge ( toujours en technique légère et rapide ) la première hivernale de la face est du Dhaulagiri ( 8167 m ), avec Pierre-Alain Steiner et Jean Troillet.
L' année 1986 est une grande année. En compagnie d' André Georges, avec qui il s' entend comme larrons en foire, il se lance dans un projet à travers les Alpes, si utopique, une fois de plus, qu' ils ne prévoient aucune structure: la traversée hivernale de la « Couronne impériale » reliant Grächen à Zi- nal. Il s' agit d' escalader 38 sommets, dont 30 dépassent 4000 m d' altitude! C' est en 19 jours seulement que la folle mais superbe aventure est réalisée.
La plus grande surprise de l' opération, selon les protagonistes: « D' abord, de réussir, puis d' observer qu' un important appui médiatique s' est mis en place. » L' Everest Mais déjà Erhard est reparti, pour le plus haut sommet du monde, l' Everest ( 8848 m ), en compagnie de Jean Troillet.
Après six semaines d' attente au camp de base, ils abordent la montagne avec des chances de réussite quasi nulles. Cependant, les deux alpinistes vont faire des merveilles. D' autres illustres prétendants à la même ascension tentent en vain de suivre ces deux irrésistibles mécaniques qui vont si vite, bien qu' ils brassent la neige et cherchent leur chemin. Les deux Suisses ne laissent derrière eux qu' une profonde signature... et des alpinistes devenus observateurs impuissants et abasourdis.
Quarante et une heures après leur départ du camp de base à 5800 m, les deux compères sont de retour. Ils avouent que pour la descente ils ont effectué des glissades sur fond de pantalons! Ce qui n' explique qu' une partie de l' incroyable rapidité avec laquelle ils ont signé un exploit historique, aux antipodes des « exploits » organisés à l' avance pour les besoins médiatiques.
Douloureux revers Bouillonnant de vie et de force, Erhard envisage, dans la foulée, d' enchaîner l' Everest et le Lhotse. Finalement, il décide de tenter, en compagnie de P.A. Steiner, la première ascension de la face ouest du Cho Oyu ( 8202 m ). Mais la chute mortelle de Pierre-Alain met un terme au projet et à la carrière d' un alpiniste talentueux. Pour Erhard, qui pendant trois jours a veillé son ami brisé et agonisant, jusqu' à son dernier souffle et sans l' espoir d' aucun secours, cet événement reste l' un des plus noirs de sa vie.
E. Loretan dans la paroi de la Tour de Trango Hélas, la malchance s' obstine: deux accidents successifs frappent durement Erhard: graves fractures de la colonne vertébrale et paralysie momentanée des membres inférieurs. Sa remise sur pied, qui tient du miracle, il l' effectue dans le même style que ses ascensions: « système express »! Au grand effroi des médecins, il accroche parfois son corset au piton, lorsqu' il le gêne!
Et c' est reparti!
En 1988, au Pakistan, il renoue avec les plus grandes voies rocheuses extrêmes. Il réalise avec Woytek Kurtyka, en 14 jours, la première ascension de l' élégante face est de la Tour de Trango ( 6250 m ), immense obélisque s' élevant droit au ciel, sur 1200 mètres. En 1989, second important enchaînement dans les Alpes: en 13 jours de janvier, A. Georges et E. Loretan gravissent successivement 13 importantes faces nord de l' Ober bernois, dont celle de l' Eiger. Bien que réalisée par une météo superbe, ce type d' aventure nécessite un sacré moral; plus qu' un 8000, affirme Erhard.
De vive voix Claude Remy: Quels sont tes meilleurs souvenirs?
Erhard Loretan.Tout est bon.
C.R.: Est-ce que tu t' astreins à un régime et à un entraînement?
E.L.: Sincèrement, je ne pratique aucun entraînement, sinon que je vais souvent sur les hauteurs. Autrement, j' adore tellement la fondue, le chocolat et la bière que j' en prends même en expé! Il paraît que ce n' est pas très diététique, surtout à haute dose!
C.R.: L' aspect financier, la sponsorisation?
E.L.: Oh, il faut s' organiser. Il y a toujours eu le travail, et puis, pour nos premières expés, la vente de divers produits ( bouteilles de vin, cartes postales, habits ) qui nous a bien aidés, ainsi que des amis de la région. Mais il ne faut pas se leurrer: la sponsorisation équivaut à un travail. Dès 1985, le Bon Dieu s' est penché sur moi, il m' aide pour partir une à deux fois par an. Si je l' avais cherché, je ne l' aurais pas trouvé.
C.R.: Comment expliques-tu tes prodigieuses capacités?
E.L.: Disons que ce sont les autres qui me jugent ainsi. Je me sens plutôt normal. Ce qui étonne, c' est que je suis un petit gabarit. 1,68 m pour 58 kg, soit un ensemble léger. Doté d' un excellent métabolisme et d' un physique de marathonien, je m' adapte très vite à la haute altitude. Plus je monte, mieux je me sens, et je ne me suis jamais rien gelé!
C.R.: Comment fais-tu pour être quasi toujours en pleine forme?
E.L: Là, j' ai un truc: je dors peu mais vite!
C.R.: Quelles sont les difficultés que tu rencontres en Himalaya?
E.L.: D' abord, on ne peut pas comparer les Alpes et l' Himalaya. Là-bas, tout est plus grand, plus coûteux et plus complexe. Il faut plus de temps et de moyens; tout dépend aussi de sa forme et de ses capacités, qui sont en général diminuées à cause d' un environnement inhabituel. Mais techniquement parlant, les 8000 n' offrent à ce jour rien d' ex. Ce qui est rapporté est souvent déformé.
C.R.: Quels sont les plus grands exploits en Himalaya?
E.L.: Ils sont nombreux, et chacun a ses appréciations. De plus, comment comparer J. Troillet et M. Badiola sur l' arête terminale du Makalu W. Kurtyka à quelques mètres du sommet du Cho Oyu ( 1990 ) les époques? Disons Reinhold Messner en 78, lors de son solo autonome au Nanga Parbat par une voie nouvelle, c' était un acte visionnaire; et plus récemment, Torno Cesen au Jannu et au Lhotse, où il a fait un pas de géant en introduisant la performance sportive et engagée.
C.R.: Et la course des 8000?
E.L.: Elle ne m' intéresse absolument pas, même pour de l' argent. Si un jour j' arrive à gravir les quatorze 8000, tant mieux, mais je ne vais pas m' y forcer. Pour l' instant j' ai d' autres projets, tels des voies dures, avec des passages rocheux en haute altitude. Soit des sacrés points d' interrogation qui excitent ma curiosité.
L' enchaînement de tous les 8000 en une saison n' est pas utopique. Cependant, la performance n' est pas en proportion avec la nécessité d' une logistique démesurée et les implications financières.
Les réussites exceptionnelles et exemplaires de Tomo permettent d' entrevoir d' autres choses, de fabuleux enchaînements autonomes tels la face sud du Lhotse, suivie d' une bonne glissade pour atteindre le pied sud de l' Everest, à faire dans la foulée par la voie anglaise.
C.R.: Quels sont tes contacts avec les autres alpinistes?
EL: Tu sais, perdu dans l' action, je n' ai pas trop le temps d' y penser, à part ceux avec qui je pars en course. Ceux-là sont donc de vrais amis sur lesquels je sais que je peux compter à 100 %. Et j' en suis... très heureux et fier.
Reinhold Messner est fort dans tout ce qu' il fait, et il réussit; avec son sale caractère, il a osé secouer le monde alpin. Je l' ad aussi car il n' est pas « gonflé »; tout le reste à son sujet n' est que jalousie et médi-sance. Je trouve également fabuleux, pour ne pas dire plus, les réalisations des alpinistes des pays de l' Est. Comparés à nous, ils sont démunis, et pourtant, dans bien des cas ils nous dépassent!
*1> J *v^VV^;(
C.R.: Comment vois-tu le futur en Himalaya?
E.L.: C' est celui des expés rapides, légères et autonomes. Les expés lourdes n' ont plus aucune raison d' être à notre époque.
C.R.: Que t' ont apporté tes grandes ascensions?
E.L.: Beaucoup, vraiment beaucoup. Une meilleure connaissance de moi-même, de mes amis et du monde. Un meilleur bien-être...
C.R.: Par là-bas, as-tu vu le yèti?
E.L.: Hélas non, mais j' aimerais bien le rencontrer; les sherpas m' ont dit qu' il est sympa!
E.R.: Pourquoi es-tu si discret et modeste?
E.L.: C' est mon caractère, je n' ai pas le style de l' idole. Dans tous les cas, si tu vas haut, tu retombes un jour de haut. Je parle peu et mène la vie qui me convient. Un jour je redescendrai, le choc sera moins rude. De toute façon je ne suis pas à l' aise avec les médias, les meetings. Je préfère les copains.
J. Troillet et le regretté P.A. Steiner dans la face est du Dhaulagiri ( hiver 1985 )