Expéditions mineures dans l'Himalaya entre 1932 et 1935
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Expéditions mineures dans l'Himalaya entre 1932 et 1935

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entre 1932 et 1935

Par Marcel Kurz.

Ces notes forment la suite de l' article paru en allemand dans Die Alpen de janvier 1936. Les abréviations sont les mêmes que dans le tableau chronologique de la page 233.

Après les expéditions Ruttledge ( Everest 1933 ), Pallis ( Gangotri 1933 ), Merkl ( Nanga Parbat 1934 ), Dyhrenfurth ( Karakoram 1934 ), Shipton ( Nanda Devi et sources du Gange 1934 ), il nous reste à passer en revue quelques expéditions mineures qui se sont succédé entre 1932 et 1935.

Ces expéditions sont généralement entreprises par des fonctionnaires anglais qui ne disposent que de trois ou quatre semaines de congé et arrivent encore mal entraînés au pied de la montagne qu' ils se proposent de gravir. Aussi ces entreprises se réduisent-elles le plus souvent à des tentatives. Le Lhonak est le terrain de prédilection des membres de l' Himalayan Club habitant Calcutta. Ses glaciers alimentent la Tista, principale rivière du Sikkim. Il est adossé à la frontière tibétaine et jouit, en automne surtout, d' un climat privilégié.

I. Citons tout d' abord une tentative au Chomiomo ( 6835 m .) en octobre 1932, par G. A. R. Spence et John Haie, avec Lewa, Nima Dorje, un Kitar et deux autres Sherpas qui devaient se distinguer deux ans plus tard au Nanga Parbat: Angtsering et Gaylay ( ou Galay ). Le Chomiomo est le plus beau sommet sur la frontière septentrionale du Sikkim. Comme nous l' avons vu, il avait été conquis par Kellas en juillet 1911, par l' arête nord-ouest. Spence et Haie ne disent pas pourquoi ils se sont attaqués au versant nord-est. Le 27 octobre, leurs tigres taillèrent des marches jusqu' à 6400 m. sur ce versant et seraient très probablement parvenus au sommet, mais les sahibs, très mal entraînés et sans grande expérience, durent renoncer et battre en retraite malgré le temps très favorable ( H. J. V, 94—97 ).

Une nouvelle tentative semble avoir été faite par Gourlay et Eversden en 1933, sans que la date soit précisée, mais probablement en automne. Gourlay et Nima Dorje seraient parvenus à quelque deux cents mètres du sommet ( H. J. VI, 187 ).

II. A la même époque ( octobre 1932 ) les cousins Osmaston firent une tentative au Fluted Peak ( 6260 m .), une des plus jolies montagnes du Lhonak. Leur caravane réussit à atteindre un point de l' arête Est de 200 pieds seulement inférieur au sommet. Cette arête orientale présente de terribles corniches et ses flancs sont striés de cannelures qui ont valu au pic son nom. C' est une montagne plus basse, mais beaucoup plus difficile que le Chomiomo ( H. J. V, 108—109 ).

III. En juillet 1933, l' échec de l' Everest devait peser lourdement sur plusieurs membres de l' expédition. Aussi Eric Shipton et L. R. Wäger déci-.

dèrent de ne pas revenir complètement bredouilles avec le reste de la troupe, mais de rentrer au Sikkim par un nouveau col. Quittant le gros de l' expédition à Rongkong, le 13 juillet, ils entraînent après eux une douzaine de tigres et le sirdar Sonam Topgy. Via Phuru, Darà, Changmu, ils gagnent la plaine de Lashar au pied du grand glacier descendant du Jongsong Peak. Ce glacier est appelé Lashar Glacier sur ma carte du massif du Kangchendzönga, mais Wäger préfère réserver ce nom au glacier issu du Lashar ( ou Chabuk ) La ( 5682 m .), ce qui est parfaitement logique. J' ignorais en effet qu' un glacier existât sur le versant tibétain du Lashar La, alors que la carte au 1/i de pouce indique un sentier. Wäger prétend même que ce col n' a pas l' air facile.

A deux milles au sud-est du dok ( alpage ) de Lashar commence le glacier que Wäger propose de baptiser Kharglacier. Celui-ci mesure environ 6*4 km. et ressemble au glacier de Rongbuk oriental: une langue complètement couverte de moraines, puis des rangées de pénitents glacés et des vallonnements pareils à ceux qui séparent les vagues de la mer.

Ils remontent ce glacier et installent leur camp à 5640 m ., au confluent des deux branches principales: celle qui descend du Jongsong Peak et celle issue du Lhonak La ( 6075 m .) de ma carte. C' est par ce col que la caravane comptait pénétrer dans le Sikkim. En juin 1930, Ulrich Wieland et moi avions place une corde dans les rochers du versant est de ce col pour faciliter l' escalade aux coolies qui devaient monter notre camp le jour suivant. Malheureusement la mousson se déchaîna. Wieland parvint seul au col et, en septembre de la même année, Gourlay et Eversden gravissaient le Lhonak Peak ( 6480 m. ).

Levant leur camp le 19 juillet à 7 h. 15, ils arrivent sans peine au pied même du col à 9 h. y2. Shipton, toujours ingambe, monte avec un porteur au Lhonak Peak ( deuxième ascension ) tandis que Wäger va reconnaître la selle ouverte au nord-ouest de ce pic. Il y parvient à 13 h. et constate qu' elle s' abîme sur le glacier nord de Lhonak.

Les deux caravanes se rejoignent sur le Lhonak La ( 6075 m .) et y installent leur camp. Il neige abondamment jusqu' au lendemain à 5 h. Le 20 juillet, la descente se fit non sans peine et non sans danger par l' itinéraire Gourlay-Eversden ( voir photo H. J. IV, face à page 128 ). Deux jours plus tard, la vaillante caravane arrivait au rest-house de Tangu, sur la route de Lachen ( H. J. VI, 51-53.

IV. Malgré les explorations de Godwin Austen ( 1860/61 ), de Conway ( 1892 ) et des Bullock Workman ( 1899 et 1908 ), il reste entre les glaciers de Biafo et d' Hispar un bassin neigeux inexploré appelé Snow Lake sur la carte de Conway.

C' est ce bassin que se proposaient de visiter C. E. C. Gregory et J. B. Auden en juin et juillet 1933, dans l' espoir de trouver un col facile pour passer ensuite dans la vallée de Shaksgam. Quittant Srinagar le 6 juin 1933, ils arrivent à Askole le 21 en 16 jours de marche rapide. Grâce à la grande expérience de Gregory, un jour leur suffit pour engager des coolies à raison de 17 annas ( soit environ 1 fr. 35 ) par jour, plus la ration quotidienne d' ata ( un seer = 907,2 grammes)1 ).

Le 22 juin, ils montent d' Askole au premier camp du Biafo ( 3590 m ). Gregory est terrassé par un accès de malaria et se voit oblige de renoncer à l' expédition qu' il avait lui-même organisée. Il abandonne son ordonnance à Auden et engage celui-ci à poursuivre la marche en avant.

Auden est un jeune géologue du Service des Indes que j' ai eu le plaisir de rencontrer dans le Garhwal en 1932. Il m' a paru remarquablement doué et fera certainement parler de lui. Grâce à son sens critique et clairvoyant, il a su déceler bien des erreurs dans la région du Biafo. Ainsi ce glacier est probablement place trop à l' est sur les cartes. Il est orienté du NW au SE et non pas du NNW au SSE. Ceci proviendrait de la fausse position donnée par Conway à l' Ogre qu' il aurait confondu avec le P. 7285 ( 7836 m. Calciati ). L' Ogre ne serait qu' une aiguille inférieure. De même le Mango Gusor ( 6765 m .) serait déplace de plusieurs kilomètres.

Malheureusement le mauvais temps et la neige fraîche ne permirent pas à Auden d' atteindre le Snow Lake. Parvenu à 4480 m environ, il dut rebrousser chemin et rentrer à Askole, le 3 juillet. De là par le Skoro La ( 5073 m.; nouvelle cote ?) et le Deosai, il rentra à Srinagar le 15 juillet.

Auden croit pouvoir conclure de ses expériences que la meilleure époque pour explorer la région du Snow Lake serait le mois de juillet. Le temps est excessivement variable dans le Karakoram, comme dans la plupart des massifs montagneux, mais d' après les expériences faites jusqu' à présent, il semble bien que juin soit encore le mois le plus propice ( H. J. VI, 67—76 ).

V. En juin 1933, alors que des milliers de pics attendent encore leurs conquérants, n' est pas curieux d' enregistrer déjà la deuxième ascension du Trisul? Un bien joli nom et 7135 m. d' altitude, il n' en faut pas davantage pour attirer le lieutenant P. R. Oliver.

Son ami David Campbell était venu le rejoindre aux Indes avec l' inten de s' attaquer au Dunagiri ( 7065 m .) encore vierge. Rappelons qu' en 1883, ce dernier avait été tente par Graham et ses guides.

A Ranikhet, ils remettent tous les soucis du transport à une agence officielle. A Joshimath, ils engagent Kesar Singh dont la bravoure avait été fort appréciée lors de la conquête du Kämet en 1931.

Le 19 mai, ils quittent Joshimath et suivent la vallée du Dhaoli jusqu' à Suraintota, où débouche la Tolma Naia 2 ). Le 23, avec huit Bhotias et une vingtaine de coolies de l' agence, ils remontent cette gorge profondément creusée dans le versant ouest du Dunagiri. Le terrain devient de plus en plus compliqué, les bambous alternent avec des buissons d' épines qui rendent la marche très difficile. Les Bhotias se montrent naturellement très supérieurs aux coolies de l' agence et ceux-ci sont bientôt hors de combat. On les licencie dès l' installation du camp de base, le 25 mai.

Dès lors nos deux Anglais sont aux prises avec leur montagne elle-même. Par un long couloir, ils gagnent une sorte de plateau allongé sous l' arête sud-ouest du Dunagiri.

Sur ce plateau, encore complètement enneigé, on installe une base avancée à 4600 mètres environ. C' est de ce camp que les deux amis comptaient attaquer l' arête sud-ouest, mais leur expérience n' est décidément pas à la hauteur des difficultés. Du reste, Campbell, malade, est oblige de descendre en hâte pour se soigner et Oliver renonce au Dunagiri après une tentative à l' arête ouest. Cet échec semble confirmer notre diagnostic: c' est que la montagne devrait être tentée des environs du Baginipass, probablement par l' arête est.

Campbell doit rentrer en Angleterre, mais Oliver va profiter des vivres et des vingt jours qui lui restent pour gravir le Trisul qui se dresse en pilier symétrique, juste en face, sur l' autre versant du Rishi.

Le 10 juin, il se met en route avec une quinzaine de coolies sous les ordres d' un vieux shikari qui avait déjà accompagné Longstaff dans le Rishi, lors de la première ascension du Trisul, en 1907. Du reste, à vingt-six ans d' intervalle, les deux itinéraires se confondent presque complètement et nous ne nous attarderons pas sur cette seconde ascension. Le temps se gâtait progressivement. Le 19 juin fut la dernière journée vraiment belle. Le 20, au camp II ( 5790 m .), la neige tomba sans discontinuer. Le 21, comme les porteurs ne suivaient pas, l' ascension fut enlevée d' un coup, sans camp intermédiaire et sur la proposition de Kesar Singh lui-même ( ce qui prouve beaucoup en faveur de ce brave Bhotiaascension longue et fatiguante à cause de la mauvaise neige et terriblement monotone dans le brouillard qui bouchait complètement la vue. Il fallut toute l' énergie d' Oliver pour persévérer et ouvrir la trace qu' au sommet. Celui-ci fut finalement atteint à 14 h. 45 dans un brouillard complet. Le retour se fit par le même itinéraire.

L' ascension du Trisul ne présente pas de difficultés, mais l' accès à la base est terriblement long et compliqué. Il serait intéressant de trouver une route plus directe, évitant complètement les gorges du Rishi ( H. J. VI, 91—105 ).

VI. N. N. L. Watts et quelques autres officiers anglais ont passé quatre à cinq semaines en juin/juillet 1933 dans la vallée de Thajiwas ( ne serait-ce pas Tashiwas ?). Cette vallée, surnommée « vallée des glaciers », débouche à Sonamarg, une des plus charmantes villégiatures du Kashmir, sur la route du Zoji La. Elle est entourée d' une couronne de sommets rocheux intéressants, dont plusieurs furent gravis. Leur altitude moyenne est de 4600 m. Les rochers sont bons, le temps fut généralement beau, et cette région peut être recommandée aux amateurs de courtes ascensions. Juin est le meilleur mois ( H. J. VI, 127/128 ).

VII. Ceux qui ont franchi le Zoji La de Sonamarg à Dras se rappellent sans doute avoir aperçu une vallée désolée qui s' ouvre à main gauche, à mi-chemin entre le col et le rest-house de Mashoi. C' est la vallée de Bod Gumbar dont les sommets furent explorés et gravis par R. V. M. Garry et J. Harrison en juillet 1933 ( comme suite à l' exploration précédente ). Leur altitude moyenne est de 5200 m. Ces montagnes semblent terriblement monotones, aussi sommes-nous étonnés de lire qu' il est difficile de trouver un paysage plus beau dans tout le Kashmir... ( H. J. VI, 128-132; avec une bonne esquisse topographique ).

VIII. Le Bhutan reste hermétiquement fermé, sauf pour quelques privilégiés, tels que l' agent politique du Sikkim et ceux qu' il vent bien inviter à l' accompagner dans ses visites officielles au jeune Maharaja.

C' est ainsi que de juillet à octobre 1933, Frank Ludlow et G. Sheriff firent une très intéressante expédition entre Bumtang ( résidence estivale du monarque ) et Gyantse ( Tibet ). ( H. J. VI, 143—145 ).

Les mêmes ont poursuivi leur exploration du Bhutan durant fete de 1934. Partant de Gauhati ( Bramapoutre ) en juin, ils gagnèrent la région de Mago par Diwanagiri, Trashigong, Towang et Tsona. Ensuite par la vallée de Nyamjang à Dongkar ( près du Trigu Tso ). Retour par Trashigong ( H. J. VII, 148 ).

Ces deux expéditions avaient un caractère zoologique et botanique avant tout et nous ne les mentionnons pas dans notre liste chronologique.

IX. Une expédition qui m' avait complètement échappé et sur laquelle on trouve enfin quelques notes dans l' Himalayan Journal ( VII, 65-66 ) est celle de H. Sillem au Nun Kun, en 1903. Sillem est un alpiniste hollandais qui visita la plupart des chaînes montagneuses du globe, mais qui n' a presque rien publié et qui périt au Col du Géant en 1907. Il était l' oncle de J.A. Sillem, l' ornithologue qui accompagnait les Visser dans leur troisième expédition au Karakoram. Il fut un des premiers Européens à visiter le massif du Nun Kun. C' est dans ce massif que se dresse le sommet de 7000 mètres le plus rapproché de Srinagar.

Quittant Suru au milieu de juin ( 1903 ), il remonte tout naturellement la vallée, puis le glacier de Ganri et explore le haut bassin glaciaire entre Nun et Kun. Durant les trois semaines qu' il passa dans ce massif, il ne semble pas avoir réussi de véritable ascension, mais il s' éleva pourtant jusqu' à une altitude de 6400 m. Comme j' ai pu m' en assurer personnellement, il était accompagné d' Abdulla Bat, qui avait déjà participé à l' expédition d' Ecken ( Baltoro ) l' année précédente et qui fut un des shikaris les plus actifs de tout le Kashmir ( il faisait encore partie de notre expédition internationale en 1934 !).

Du Nun Kun, Sillem passa dans la vallée du Shayok 1 ), remonta celle de Hushi et chercha vainement un passage pour atteindre le Baltoro. Cet échec semble être dû exclusivement au mauvais temps du mois d' août.

X. Nous avons vu que le Nun Kun avait été exploré par Bruce ( 1898 ), Neve ( 1902, 1904 et 1910 ), Sillem ( 1903 ), Bullock Workman ( 1906 ) et qu' en 1913, Mario Piacenza en avait gravi le point culminant, le Nun ( 7077 m. ). Le Kun qui lui est inférieur d' une cinquantaine de mètres est encore vierge et c' est à sa conquête que partirent en mai 1934 deux jeunes officiers de l' armée britannique, J. B. Harrison et J. Waller x ).

Tous deux avaient déjà une certaine expérience des montagnes du Kashmir, mais en lisant leur relation, on a bien l' impression d' avoir à faire à deux amateurs qui manquent un peu de « cran »... Ils commettent l' erreur ( qui n' est du reste pas nouvelle ) qui consiste à vouloir chercher un raccourci via Pahlgam. Pahlgam est une des jolies villégiatures du Kashmir où une vingtaine de coolies les attendaient pour remonter la vallée orientale du Liddar. Mais le temps fut neigeux, les coolies se refusèrent à franchir le col et finalement il fallut revenir à Srinagar pour en repartir du pied droit, le 21 mai, avec une semaine de retard sur le programme. Quelques jours après l' expédition Dyhrenfurth, ils franchissaient le Zoji La avec de vaillants ponies du Ladak et, par Kargil, parvenaient le 30 mai à Suru. Ce village sert généralement de point de départ aux explorateurs du Nun Kun. Les indigènes semblent être beaucoup moins blasés que dans le Karakoram par exemple, puisqu' on y trouve encore des coolies à 8 annas par jour ( environ 65 centimes !).

Le 3 juin, avec une quinzaine de ces coolies, la caravane se met en route par la vallée de Ringdom, préférant cet itinéraire détourné à une attaque directe par le glacier de Ganri. Après s' être trompés de vallée ( ce que Harrison avoue plaisamment ) ils finissent par remonter celle de Shafat qui conduit au glacier du même nom. Sur la rive de ce glacier, à plus de 4600 m ., ils installent leur premier camp sur un pan de terrain découvert, à l' endroit où aurait dû être placé le camp de base.

Comme presque partout dans les montagnes du Kashmir, l' enneigement était énorme en ce printemps de 1934.

Deux jours plus tard, ils installaient leur camp supérieur ( III ) à 6065 m. et renvoyaient tous les coolies à la base, ne gardant avec eux qu' une ordonnance. De ce camp, plusieurs reconnaissances, faites partiellement à skis, les conduisent finalement à un sommet secondaire ( White Needle, 6700 m. environ ) qu' ils atteignent en plein brouillard.

D' après Harrison, la meilleure voie pour gravir le Kun serait de gagner le col ouvert entre celui-ci et leur « Aiguille Blanche », puis de suivre l' arête est. Cette arête présente un gendarme rocheux qui semble constituer la seule difficulté.

Dès le lendemain de cette ascension, le temps se mit au beau et l'on est étonné que les deux sahibs n' en aient pas profité pour s' attaquer plus sérieusement au Kun. Ils préfèrent descendre aux camps inférieurs et se rôtir au soleil devant leur tentes... Le 16 juin, ils rentraient à Suru. Le retour à Srinagar se fit par le Gulol Gali et la vallée de Warwan. Arrivée à Srinagar le 24 juin.

Cette expédition de six semaines leur coûta à peu près 1500 fr. suisses tout compris. C' est peu, mais on ne peut s' empêcher de trouver que nos deux explorateurs auraient pu mieux occuper leur temps.

Liste chronologique des expéditions dans l' Himalaya.

( Suite et compléments à celle parue dans Les Alpes, octobre 1933, 387—391. ) Date Chef d' expédition Région ou massif Principaux résultats obtenus Guides européens Sources originales 1856 1860 1898 1903 1932 1932 1933 1933 1933 1933 1933 1933 1933 1933 1934 1934 Adolf Schlagintweit Topographe inconnu Bullock Workman H. Sillem Spence et Haie Osmaston Ruttledge Marco Pallis Gregory et Auden Shipton et Wäger Gourlay et Eversden P. R. Oliver N. N. L. Watts Garry et Harrison fMerkl Dyhrenfurth Shipton et Tilman Harrison et Waller Gourlay et Auden fMaurice Wilson Karakoram Pan j ab Sikkim Nun Kun Sikkim Sikkim Chomolungma Garhwal Karakoram Sikkim Sikkim Garhwal Kashmir Kashmir Kashmir Karakoram 01d ( E ) Mustagh Pass ( 5500 caj; versant Baltoro Shilla ( 7025 )

Rudolf Taugwalder H. J. VI, 147 ( passim ) H. J. VII, 162 ( passim ) ( Führerbuch ) H. J. VII, 65-66 H. J. V, 94-97 H. J. V, 108-109 Everest IV H. J. VI, 106-126 H. J. VI, 67-76 H. J. VI, 51-53 H. J. VI, 187 H. J. VI, 91-105 H. J. VI, 127-128 H. J. VI, 128-132 H. J. VII, 27-52 Les Alpes, février et mars 1935 G. J. avril 1935 H. J. VII, 53-65 H. J. VII, 139-142 Les Alpes, novembre 1934 G. J., février 1936 A.J. XLVII, 282-287 H. J. Vili

I

Kabru ( 7316 ) —5000?

Exploration entre Nun et Kun —6400 ca

Tent. Chomiomo ( 6835 ), versant NE —6400... Tent. Fluted Peak ( 6260 ), arête E — 6200(1 )...

Mont Everest —8500

Central Salopanth ( 6720 ); Leo Forgiai ( 6770 ).. Glacier de Biafo, rectifications topographiques.. Lhonak La ( 6075 ); Lhonak Peak ( 6480; 2e asc. ).

Tent. Chomiomo ( 6835 ) —6600 ca

Tent. Dunagiri ( 7065 ); Trisul ( 7135, 2e asc. )...

Ascensions autour de Thajiwas

Ascensions autour du Bod Gumbar Nar

Tent. Nanga Parbat ( 8125 ) —7700; topographie du massif

Tent. HiddenPeak ( 8068 ); Golden Throne, sommet E ( 7250 ); Queen Mary Peak ( 7424 )

Nanda Devi via Rishi —6250; Maiktoli Peak ( 6803 ); Expl. sources du Gange

Tent. Kun ( 7085 ?) White Needie ( 6700 caj... Tent. Pauhunri ( 7065 ) Contrefort NE ( 6400 caj; expl.

Sebo Chu

Tent. solitaire Mont Everest —6500

O en g Z Ö Z v>

1934 1934 1934 1934 Garhwal Nun Kun Sikkim Chomolungma Shipton Visser Waller 1935 1935 1935 Chomolungma Karakoram Karakoram Deux douzaines de sommets de 6000 et 7000 m.. Tent. K36 ( 7742 ) —7470

1935 Cooke SikkimKabru ( 7316 ) ( Première authentique )

îê

Suru est un excellent centre pour explorer 1e Nun Kun et 1e Zaskar. Les coolies qu' on y trouve sont sobres, robustes et très modestes ( H. J. VII, 53—65 ).

XI. En octobre et novembre 1934, nous retrouvons G. B. Gourlay et J. B. Auden dans l' angle nord-est du Sikkim. Comme nous l' avons vu, c' est le coin préféré des fonctionnaires à courtes vacances ou des membres de l' Himalayan Club habitant Calcutta. Il semble que ce massif devrait être connu maintenant, mais il s' en faut encore de beaucoup I Au nord-est de Lachung, ils visitent tout d' abord la vallée arrosée par le Sebo Chu, vallée magnifique, mais dont le système glaciaire est tout à fait mal représenté sur la carte au 1/i de pouce. Il n' existe pas deux glaciers de Khönpuk, mais un seul glacier principal entouré par un immense amphithéâtre de cinq pics probablement tous supérieurs à 6100 m. La relation ne dit pas si le glacier et la vallée que figure la carte à l' est de Momi Samdong doivent être supprimés...

Le 14 octobre, une formidable chute de neige rabattit la caravane sur Lachung. Après une tentative infructueuse pour franchir le Donkia La, ils doivent descendre à Chuntang ( Tsuntang ) pour remonter la vallée de Lachen jusqu' à Kerang et planter leur camp sur les rives enchanteresses du Tso Lamo. Comme presque toujours après la forte chute de neige automnale, le temps devint très clair, mais excessivement froid.

Le 30 octobre ce froid et le vent terrible arrêtent leur tentative sur les faciles pentes neigeuses septentrionales du Pauhunri ( 7065 m. ). Ils se rabattent alors sur un contrefort au nord-est de ce dernier, simple bosse de la frontière tibétaine ( 6400 m .) d' où la vue était d' une netteté remarquable. Elle s' étendait jusqu' aux environs de Gyantse ( Tibet ) à l' est duquel se dresse un beau pic isolé, probablement le P. 23,790 ( 7250 m .) de la carte ( H. J. VII, 139—142 ).

Ces tentatives répétées et infructueuses aux sommets du Sikkim, conquis autrefois par Kellas, font mieux ressortir toute l' énergie dépensée par cet explorateur solitaire et relèvent encore la gloire de son nom.

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