Les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses. 56e rapport, 1935
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Les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses. 56e rapport, 1935

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Cinquante-sixième Rapport — 1935.

L' enneigement des Alpes suisses en 1935.

L' année nivométrique 1934J35 a eu les caractères suivants dans les hautes montagnes suisses: octobre 1934, a été plutôt normal, novembre, un peu trop chaud et beaucoup trop sec. Décembre, exceptionnellement chaud, a eu excès de nuages et de précipitations.

Janvier 1935 a été trop froid, trop sec et, dans l' est, trop sombre. Février a été un peu trop froid et partout la précipitation a été excessive, notamment dans le nord-est de la Suisse, avec grand défaut d' insolation. Mars a été normalement chaud, un peu trop sec et trop ensoleillé. Avril, un peu trop froid, a eu des précipitations excessives, en Valais surtout, avec trop peu de soleil. Mai, par sa seconde décade surtout, a été beaucoup trop froid, avec un défaut de précipitations. Juin, en revanche, s' est distingué par sa température exceptionnellement élevée ( 2 à 2,5° de trop ) amenant une fonte des neiges très rapide. Cet excès de chaleur, de soleil et de sécheresse s' est prolongé en juillet. En août, il y a eu trop de précipitations, dans le Haut-Valais surtout, avec une température un peu trop basse. Septembre, en revanche, a été un peu trop chaud et trop sec.

L' année nivométrique 1934/35 s' est donc fait remarquer surtout par la surabondance de ses précipitations hivernales et par sa période de juin-juillet exceptionnellement claire et chaude.

L' enneigement hivernal a atteint un peu partout, dans nos montagnes, en mars déjà, un maximum inusité, entravant considérablement le trafic ferroviaire et ensevelissant les chalets jusqu' à les faire disparaître. Au Pays d' En vaudois, au début de mars, on avait encore 1,5 m. de neige en rase campagne. Les ouvriers envoyés au chalet du Testuz-derrière pour en soulager la toiture ne purent le retrouver, il en fut ainsi de nombreuses constructions. A Arosa, de février à mai 1935, il tomba 6,8 m. de neige fraîche, soit le double de la norme.

De telles accumulations devaient engendrer un peu partout des avalanches puissantes et, hélas! trop souvent désastreuses. Le 6 janvier, après deux jours fortement neigeux, l' une d' elles descendit de la chaîne du Faulhorn vers Burglauenen, causant de grands dégâts et coupant les communications électriques avec le Grindelwald. Au début de février des masses de neige dévalèrent de toutes parts, en Suisse, coupant routes et voies ferrées et interrompant longuement le trafic. Ainsi, dans la Basse-Engadine, dans le Val Bevers, entre Coire et Arosa, dans le Prättigau, à Davos — qui fut pendant quelques jours séparé du monde, les touristes ne pouvant ni y arriver ni en repartir.

Dans le pays de Glaris, tant dans le Ferntal que dans le Sernftal, des avalanches d' une puissance inusitée se produisirent. Les amas terminaux du Meissen et du Kühlboden ont recouvert route et voie ferrée sur quelque 600 m. de longueur et le 10 octobre d' énormes restes de ces amas persistaient encore. Force édifices furent détruits ou endommagés et force bétail périt dans les écuries.

Dans le Val de Davos, l' avalanche du Schiatobel, déjouant les aménagements coûteux de sa correction, descendit, rasant la jeune forêt, jusqu' au sanatorium Etania, sans y causer heureusement trop de dégâts. Il venait de neiger pendant 120 heures et le terrain portait quelque 2,2 m. de neige — épaisseur que le tassement réduisit d' emblée à 1,4 m. en un jour. Mais le plus terrible désastre se produisit à St-Antönien du Prättigau: le 4 février, à 17 heures, une formidable coulée se détacha du Künihorn. Elle emporta d' abord une étable, y tuant trois personnes, puis vint écraser une maison, solidement construite mais malheureusement non abritée par un de ces massifs dont on protège usuellement les édifices dans ces parages menacés. Les quatre habitants de la maison périrent. Le lendemain, une autre avalanche pénétrait presque dans le village, détruisant deux écuries et y tuant du gros bétail.

Dans le pays d' Uri aussi, les 4 et 5 février furent des jours néfastes. Partout descendirent des avalanches, causant de grands dégâts. On consultera avec intérêt, à ce sujet, un rapport de l' inspecteur cantonal des forêts, M. le Dr Max Oechslin * ).

Les fortes chaleurs de juin et de juillet 1935 ne purent venir partout à bout de ces amas de neige. Ainsi dans les Twingi de Binn, libres toutes ces dernières années, on voyait de nouveau un reste d' avalanche en automne 1935. Sur la laisse glaciaire du Rhône, à fin septembre, on en trouvait encore sous le Längisgrad et dans le lit du Muttbach. En revanche, il ne restait rien « In den Lammen », en aval de Gletsch, de l' ordinaire avalanche de la Maienwang. Un grand névé persistait devant la Gratschlucht. La fonte des neiges fut très brutale en 1935 et dès la fin de juin les cours d' eau s' alimentant au réseau glaciaire devinrent un peu partout menaçants. Le niveau du Bodan monta considérablement, et le Rhône, passant aux actes, fit sauter ses digues en aval de Sion d' une part, d' Aigle d' autre part, noyant de grandes étendues de champs et de vergers. Ses eaux limoneuses s' engouffraient dans le Léman en une « Bataillère » impressionnante. On nous saura peut-être gré d' en donner ici l' image peu connue; on y voit les flots lourds du fleuve s' engloutir dans les eaux bleues du lac.Mercanton. ) Voici maintenant quelques données numériques:

Suisse orientale. A la cabane Parsenn ( 2280 m .), l' enneigement maximum a dépassé 3 m. ( 1934: 1,, m .); à la Weissfluh, il a atteint 4,3 m. le 19 avril.

La balise supérieure du Silvretta ( 3013 m .) a marqué 4,25 m. à fin mai; le résidu automnal d' enneigement a été de 3,25 m. La perche inférieure, malicieusement cassée en hiver, n' a plus reparu 2 ).

Au Säntis ( 2500 m .), l' enneigement maximum, 7,o m. le 8 mars, a dépassé de 4,6 m. celui de 1934.

Suisse centrale. Aux Clarides, du 19 septembre 1934 à mi-mars 1935, l' enneigement a été de 5,2 m. au minimum à la balise inférieure ( 2708 m. ). Tandis qu' à mi-septembre la perche supérieure mesurait un résidu de 2,7 m ., il y a eu déficit de 0,7 m. à la balise inférieure.Billwiller. ) Le nivomètre de VEiger ( 3100 m .), dont M. le directeur Dr Liechti et le personnel du chemin de fer de la Jungfrau continuent de prendre soin avec une ponctualité précieuse, a marqué un maximum de 58 degrés ( 34 en 1934)1 ). L' étiage a été atteint à mi-septembre par +4 degrés ( 1934: —6 ). Voici les bilans des trois dernières années:

AccumulationDissipationRésidu annuel HiverMètresEtéMètresAutomne Mètres 1932—1933181933141933 + 4 1933—1934101934201934 — 10 1934—1935321935271935 + 5 Suisse occidentale. L' équipement nivométrique des Diablerets a été surveillé toute l' année par M. E. Reber, guide, et son fils André. Le nivomètre ( 3030 m .), dégagé tardpf: le 23 juin ), a marqué l' étiage, 68 degrés, le 28 septembre; celui de 1934 avait été 63. Voici les bilans:

AccumulationDissipationRésidu annuel HiverMètresEtéMètresAutomneMètres 1932—19338,6 1933 > 9,5 1933 — 1 1933—1934 > 51934 > 9,5 1934 — 4,5 1934—1935 > 141935 > 111935 + 3 La balise plantée en 1934 à 0,5 m. au-dessus de l' étiage avait la même saillie à fin septembre 1935. Le névé n' a donc rien gagné de 1934 à 1935. Le totalisateur au pied de la Becca d' Audon et le pluviomètre qui lui correspond aux Diablerets-Village ont fourni les données ci-après:

Becca d' Audon EpoquesTsanfleuronDiablerets-Village ( 2870 m.1170 m. ) 1er x 1934—23 VI 1935 148,6 cm.92 cm.

23 VI 1935—29 IX 193535,B cm.33 cm.

1er x 1934—29 IX 1935 184 cm.125 cm.

soit 184 et 125 cm. en 365 jours.

Les jaugeages conjoints du liquide par le procédé cathétométrique et par détermination de la densité ont donné des chiffres concordants. Cet accord vérifie en même temps que le « mougin » est resté exempt de fuites, et le procédé se recommande pour résoudre une telle question ailleurs, d' autant plus qu' un jeu de petits aréomètres le rend applicable sur place.

Le totalisateur à' Orny a été visité par M. Rœsgen, de Genève, le 15 juillet, à l' occasion des intéressants essais de télécommunication par ondes courtes qu' il a faits, avec un plein succès, à la cabane du Trient.

Les opérations ordinaires, involontairement tardives, ont été considérablement gênées par les intempéries. M. A. Renaud a réussi à les effectuer le 27 octobre seulement, avec MM. Farquet et Tissières; de la glace recouvrait malheureusement le liquide, nuisant à la précision des jaugeages. Voici les résultats dans leur forme habituelle:

Col d' OrngOrsières *-P°1ues3150 m.980 m. ) 5 X 1934—15 VII 1935 327 cm.60 cm.

15 VII 1935—27 X 1935 13 cm.27 cm.

5 X 1934—27 X 1935 340 cm.87 cm.

soit 319 et 56 cm. en 365 jours.

La balise est demeurée introuvable, par enfouissement sans doute. A l' étiage de 1934 elle saillait de l,,m. Le 27 octobre 1935, il y avait 1 m. de neige fraîche; le résidu glaciaire, à l' étiage, a donc été d' au moins 0,6 m.

Quant au nivomètre, suspendu qu' il est toujours dans la paroi, bien au-dessus du glacier, il reste inutilisable.

Conclusion. En dépit de l' énergique fonte estivale, l' enneigement des Alpes suisses, énorme à la fin de l' hiver, a laissé en 1935 un résidu positif; il a été notablement progressif.

Chronique des glaciers suisses en 1935.

Les contrôles de 1935, en raison surtout des masses de neige qui masquaient, en fin de saison encore, le front et les repères de certains appareils, n' ont pu porter que sur 83 glaciers. Les données émanent en majeure partie de nos agents forestiers; le reste nous vient de clubistes, membres et collaborateurs de la Commission des Glaciers de la Société Helvétique des Sciences naturelles. Ce sont MM. Guex ( Trient ), Imhof ( Binn ), Campiche ( Rosenlaui ), Vogt et Hœnseler ( Bregaglia ), Streiff-Becker ( Clarides ), puis MM. Lütschg, Mercanton, Oechslin, de la dite Commission. La Compagnie des Forces motrices de l' Oberhasli a continué ses précieuses mensurations détaillées de l' Unteraar. Grâce à ces divers concours le chroniqueur peut donner, encore, un tableau suffisant des variations récentes de nos glaciers. Que tous en soient remerciés ici!

Voici, dans leur forme habituelle, les résultats de ces contrôles:

I. Bassin du Rhône.

Tableau I. Variations, en mitres, en Glaciers1933193i1935 Rhône92517 Gratschlucht3,s15,57 Tàlli ( Binn)14,513 Mittlenberg710Fiesch11302 Tableau I ( suite).Variations, en mètres, en Glaciers193319341935 Aletsch313 — 1 Kaltwasser9,57 Ofenta1135 Schwarzenberg1616,5 Thäliboden164,5 Kessjen4,5Allalin1020 Fee711,6 — 23>5 Gorner1113,5 — 17 ZmuttFindelen44,5 Turtmann2,527,619,s Lœlschen731,56 Duran ( Tsinal ) 44,55 Moming13012,5 Moiry22)515,540 Ferpècle4237,5 Arolla105,54 Tsigiorenove354419 Duran ( Seillon ) 4,542 Lendarrey83,61 Grand Désert20209 Mont Fort57,54,5 Valsorey76,514 Saleine92010 Trient162520 Martinets4 — 8 Paneyrosse46,s6 Grand Plan Névé 7,63,s — Petit Plan Névé 1 5 — Prapioz8 4Scex Rouge77 1 Le glacier du Rhône a encore reculé fortement. Son front est maintenant à une vingtaine de mètres en amont du profil bleu; dans un recul moyen de 17 m ., sur 160 m. de largeur, mesurés parallèlement à ce profil, il a abandonné encore quelque 2750 m2 de terrain. Son lobe gauche extrême n' est plus guère qu' un éboulis de glace souillée de débris morainiques, au bas de rochers toujours plus dénudés par des détachements de sérac continuels. C' est le lobe droit qui représente le véritable front cohérent; il est si tourmenté que lui appliquer le cryocinémètre eût été sans portée et n' a pas été fait cette année. Les deux vues confrontées ici montrent le glacier plus amaigri encore en 1935 qu' en 1912, à son dernier minimum relatif.

Àu Belvédère la glace était à 20,5 m. en face du repère; en 1934, elle en était à 23 m. Ce rapprochement du glacier est tout local: un amas de neige, en persistant ici tout l' été, a enrayé l' ablation glaciaire; les aménageurs de la grotte voisine s' accordent sur un fort retrait de l' ensemble du bord glaciaire. Ce n' est pas un signe favorable à une poussée en avant imminente du front.

( Mercanton. ) En 1931, une campagne de sondages séismométriques de l' épaisseur du glacier a été réalisée, en collaboration, par la Commission helvétique des Glaciers et l' Institut géophysique de Gœttingen. Les résultats glaciologiques en viennent de paraître, de la plume experte du Dr W. Jost 1 ). L' épaisseur du glacier dans sa partie axiale, entre la cataracte et le Grand Névé, a pu être déterminée à satisfaction; elle est de l' ordre de 200 m. et assez changeante entre un minimum d' environ 170 m. et un maximum de 240 m.; le lit apparaît donc passablement irrégulier. Un résultat fort intéressant est la constatation qu' il existe au milieu du glacier, entre les deux profils rouge et jaune, un ravin accentué sillonnant l' auge glaciaire. Est-il l' œuvre des eaux de fonte actuelles du glacier ou préexistait-il dans le vallon? On ne peut le dire encore. De nouveaux essais ( voir les illustrations ) ont été faits en 1935 par la Commission, avec M. le prof. A. Kreis, pour fixer la meilleure méthode de travail, en vue de telles recherches ultérieures dans nos glaciers; ils ont confirmé les profondeurs trouvées en 1931 sur le profil jaune.

Au glacier du Gorner, M. A. Renaud a mis un point final provisoire à sa longue étude des curieux entonnoirs qui ont exercé la sagacité de maints savants déjà, sans l' épuiser. Cette étude conclut ainsi: Les entonnoirs sont des formations itinérantes, participant étroitement du mouvement superficiel des glaces. Les eaux de fusion amassées dans des fonds de crevasses ou des moulins obstrués, élargissent ceux-ci en cuvettes quasi-cir, ulaires 2 ).

Tout en progressant de 19,5 m ., la langue du Tourtemagne a maigri. Le lagot au front du Moiry s' est rétréci. Le glacier de Trient finit sensiblement à la même place qu' en 1878, en 1912 et en 1916.Guex. ) IL Bassin de l' Aar.

Tableau I. Variations, en mètres, en Glaciers1933193419~3~5 Oberaar — 3125,513 Unleraar — 543 ). 67343 3 ) Rosenlaui — 121023 Grindelwald Supérieur.. 1268 Grindelwald Inférieur. .228 Eiger — 313 Tableau II ( suite).Variations, en mètres, en Glaciers1933193i1935 Stein91416 Blümlisalp6128 Schwarz2 100 Tsanfleuron13225 Gamchi — 533 Rätzli — 14161 Wildhorn — 3,590 En outre sont:

stationnaires: Schwarz, Wildhorn, en décrue: Trift, Gauli, Tschingel.

La décroissance du Rosenlaui s' affirme partout. Le lobe du front gauche a quasi disparu; celui du front droit, au pied du Gstellihorn, s' amincit sans cesse. Au milieu du front la décrue atteint un maximum de 23 m .; le sentier de la cabane Dossen, naguère encore en péril de chutes de glace, est devenu tout à fait sûr. La surface du Trift a baissé d' un mètre environ.

( Campiche. ) Voici, obligeamment communiquées par la Compagnie des Forces motrices de l' Oberhasli, les mensurations faites aux deux glaciers de l' Aar par son ingénieur géomètre, M. Flotron:

Le remplissage très rapide du lac lui fit atteindre le front le 4 juillet déjà. Les mensurations y avaient eu lieu heureusement le 1er juillet. Comme toujours depuis que les eaux ont commencé, en 1932, à ronger chaque année l' extrémité glaciaire de YUnteraar, le recul frontal a été énorme et comme toujours aussi il a favorisé la partie gauche où il a atteint 70 m. cette dernière année. Au centre du front, il a été assez régulièrement de 50 m. Sur les deux bords extrêmes du glacier il n' a pas dépassé 15 m. La falaise de glace a gagné partout de la hauteur; celle-ci est en moyenne de 35 m .; elle atteint 55 m. au milieu du front. Cet exhaussement tient à ce que le lac entaille une masse de glace à pente superficielle de 20 degrés. La surface même de l' extrémité frontale s' est affaissée d' environ 10 m. Ablation ou tassement? Il est difficile de se prononcer catégoriquement: l' ablation l' emporte sans doute ici. L' Aar sort du glacier 60 m. plus au nord qu' en 1934, au fond d' un ravin glaciaire toujours plus échancré.

Le bloc d' Hugi était, le 16 septembre 1935, à 83 m. en aval du profil Supérieur de Brandlamm. Son mouvement a été plus vif de 3,2 m. par an que celui même du glacier: le bloc dérape sans cesse, vers l' aval.

Le tableau III montre les changements des niveaux et des vitesses superficielles des profils.

Die Alpen — 1936 — Les Alpes.

16 Tableau ni.Glacier d' Unteraar.

Mensurations de la Compagnie des Forces motrices de l' Oberhasli.

Variations du niveauVitesses superficielles moyen, en m.janmoyennes, en m./an Altitude ,f,

des profils 1932/33 1933/34 1934/351932/33 1933/34 1934/35 Grunerhorn, Finsteraar: 2595 m.l,e5 —3,0 —1,544,55 41,95 — 39,0 Wildläger, Lauteraar: 2550 m.3)06 — 0,,31,M 29,68 Mieselen: 2415 m.1,56 —1,95 —1,0536,95 33,831,8 Pavillon Dollfus: 2280 m. 0,85 — 1,M — 0,8534,06 31,35 29,9 Brandlamm, Supérieur: 2125 m. 0,76 — 0,95 — 0,7517f116,,16,, Brandlamm, Inférieur: 2U05 m.1,3 — 2,2 — 1,g5,455,45,eB La cubature du volume perdu par l' Unteraar révèle, pour 1934/35, une dissipation notablement moindre que pour l' année précédente: Tableau IV.1933/341934/35 Du front de 1934 au front de 1935 1,122,000 m3848,000 m3 Du front de 1935 au profil Brandlamm In-férieur821,000 m3416,000 m3 Du Brandlamm Inférieur au Brandlamm Su-périeur1,748,000 m31,298,000 m3 Du Brandlamm Supérieur au Pavillon Dollfus3,156,000 m81,790;000 m3 Du Pavillon Dollfus au Mieselen5,854,000 m32,901,000 m3 Total 12,701,000 m3 7,253,000 m3 UOberaar a délaissé encore 5700 m2 de terrain dans un recul de 13 m. Ce chiffre n' est qu' une moyenne, car si le retrait a atteint 20 m. sur tout le milieu du front, le bord droit a fait une crue de 30 m ., franchissant la limite frontale de 1933.Forces motrices de l' Oberhasli. ) Durant ces deux dernières années, le glacier Supérieur de Grindelwald a reculé encore de 70 m. Côté Gleckstein on ne peut plus contrôler le front, retiré sur la tête rocheuse qui domine la laisse glaciaire. A gauche, la langue glaciaire qui descend encore jusqu' au replat s' est considérablement amaigrie; il a fallu y recreuser trois fois la grotte au cours de la belle saison. Le glacier Supérieur du Grindelwald a beaucoup perdu de son attrait pittoresque.

( Schwammberger. ) Au glacier In férieur, depuis 1933, la décrue s' est poursuivie fortement, surtout à gauche, sur le « Nollen ». C' est en son milieu, qui surplombe la gorge de la Lutschine, que le retrait s' est fait le moins sentir. Cependant la maigreur du talus des glaces éboulées au fond de la gorge est significative du peu d' activité glaciaire. Toute la langue terminale est encombrée de matériel morainique.

La langue du glacier de YEiger n' a plus qu' une épaisseur insignifiante, à son extrémité gauche surtout.Schwammberger. ) III. Bassin de la Reuss.

Tableau V. Variations, en mètres, en Glaciers1933 19341935 Firnälpli E3 — 24,5 Griess ( Unterschächen ) .9 — 54 Kartige1738 Wallenbühl ( Voralp ). .33 108 Kehle12,5 — 6,56 Schlossberg1 — 39 Hüfi 23 —197 Brunni — 3,525 Schiessbach — 3886 Damma — 94619 St-Anna — 743~~ Tiefen6235 Griessen ( Engelberg ).. .12,521 IV. Bassin de 1a Linth.

Sulz2,52,51,5 Clarides3 Biferten6,5247,5 Glärnisch9,5Les glaciers d' Uri ne semblent pas avoir réagi beaucoup à l' enneigement si fort de ce dernier hiver. Sauf le Karligel, entré en crue nette — peut-être n' a que suivi une tendance manifestée en 1934 déjà? —, tous les appareils sont restés en décrue, atténuée d' ailleurs un peu chez quelques-uns. Les longues périodes de fœhn de l' été semblent être la cause de ce peu de réaction. M. Oechslin, qui a contrôlé les glaciers d' Uri, donne à leur sujet les informations complémentaires suivantes:

Le Griess ( Unterschächen ) recule de partout, sous de la pierraille. L' ex du Schlossberg, au pied de l' assise rocheuse, a effectué sa séparation, attendue, d' avec les glaces d' amont; le pédoncule large de 20 m. qui les reliait en 1934 encore, est maintenant dissipé. La partie inférieure du Griess a pris figure d' un simple glacier « régénéré », dont le bord a reculé de 9 m.

Au milieu de l' Hüfi, les eaux ont creusé une fosse large de 15 m. qui s' ouvre jusque dans les profondeurs de la gorge.

Depuis 1933, le Brunni a découvert presque complètement la tête rocheuse sur sa droite.

La crue exceptionnelle du Kartigel semble en relation directe avec l' af accentué qu' on constate dans les hautes régions de ce glacier.

Le Schiessbach a perdu de sa largeur et s' est fort crevassé.

Au Wallenbühl, le retrait succédant à la crue notable de 1934 a encombré la laisse glaciaire d' une puissante nappe de cailloux.

Au Damma, le recul, énorme en 193446 m .), s' est atténué tout en restant notable ( —19 m. ). La moitié gauche de la langue, très crevassée, donne lieu à un véritable « vêlage ».

Le St-Anna a libéré totalement, sur sa droite, le talus rocheux qui y pointa en 1930 pour la première fois.

Au Tiefen, le verrou rocheux qui traverse le glacier commence à se montrer sur les deux flancs; le glacier ne pousse plus par-dessus lui qu' une étroite langue médiane. Le glacier, affaissé, n' envoie plus d' eau dans le Loch-tal; elle s' écoule, par-dessous la glace, dans le Tiefental.

M. Oechslin a trouvé dans les glaciers d' Uri la « limite du névé » moyenne, en fin de saison, à 2240 m ., dix mètres plus bas qu' en 1934. L' abaissement est faible mis en regard de l' abondance des neiges hivernales. Totalisées, celles-ci ont atteint, par exemple au fort de Baetz ( Gothard, 1840 m. ), 10,75 m ., soit 4,4 m. de plus que l' hiver précédent.Oechslin. ) Au Névé des Clarides, la continuité d' englaciation tend à se refaire, enrayant le compartimentage qui primait en 1934.

Au glacier de Sulz, 1a petite crue que l' énorme surcharge de neige apportée au collecteur faisait prévoir s' est produite en effet. Le glacier semble avoir augmenté partout de volume.Becker. ) Tableau vi.V. Bassin du Rhin.

Variations, en mètres, en Glaciers 193319341935 Sardona8,518,53 Piz Sol 2,559 8,s Punteglas581 Obersegnes4,5166,5 Vorab5,5245,B Lavaz215, B16 Tambo4106 Porchabclla101410 Paradies103024 Scaletta476>5 Verstankla44,5 — Lenta — 2,59,5 Tableau VI ( suite ).

Glaciers Morteralsch.. Roseg Lischanna.. Schwarzhorn. Picquogl... Tiatscha...

IV. Bassin de l' Inn.

Variations, en mètres, en 19334465,59 193415 1102015 08 19351411 055,5 ( 20 ?) Forno. Palü. Albigna Cantone VII. Bassin de l' Adda.

...40 ...39 ...12,5 122836,s VIII. Bassin du Tessin.

Rossboden Muccia. Bresciana Basodino.

— 32134314,541 - 26,5 Le tableau VII récapitule les observations suisses de 1935. Tableau VII.

Bassins Nombre de glaciers observés en crue stationnaires en décrue Rhône 29 15 13 4 0 1 0 2 0 25 13 12 Aar Reuss

Linth

3 2 0 1 Rhin

12 1 0 11 Inn

6 4 1 1 1 0 1 0 0 4 3 1 Adda

Tessin

Totaux

83 10 3 70 % en 1935

— 12 8 4 3 84 89 % en 1934

Différences en %

— 5 Donc, en 1935, de 100 glaciers des Alpes suisses, 12 étaient en crue, 4 étaient stationnaires et 84 étaient en décrue.P.L. Mercanton

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