Par-dessus le — et autour du — Weisshorn
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Par-dessus le — et autour du — Weisshorn

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Par L. Seylaz.

Si l'on fait abstraction des itinéraires de fantaisie que les explorateurs ont brodé, comme un réseau d' arabesques, sur les flancs puissants de cette cime, l' histoire du Weisshorn peut se résumer dans cette simple formule: trois arêtes, trois routes d' ascension. Toutes les autres combinaisons, dis-je, ne sont que fantaisies plus ou moins risquées. Non pas inutiles, ni condamnables pour autant. Les Alpes doivent offrir à toutes les énergies des possibilités de s' employer, à tous les juvéniles élans des portes d' évasion, à tous ceux que tenaille le besoin de s' élever au-dessus d' eux l' occasion de tenter parfois l' impossible. Mais quoi qu' en pensent et disent certains esprits exclusifs, que le seul alpinisme digne de ce nom serait celui qui se pratique hors des chemins battus, que d' autre part les problèmes alpins sont tous résolus, que les Alpes sont played out, qu' elles ont livré tous leurs mystères, que leur attrait est épuisé, elles gardent pour le grimpeur un charme, une beauté, une richesse qui dépasse de beaucoup ce que la plupart d' entre nous peuvent entreprendre et exécuter au cours de leur carrière.

Il faudrait pourtant s' entendre une bonne fois sur ce point. La mer est-elle moins belle pour avoir été sillonnée en tous sens depuis des millénaires, et la navigation à voile moins fascinante parce que des paquebots de cinquante mille tonnes sont indifférents aux lames? Les routes ouvertes par les premiers pionniers entre les séracs menaçants, sur les pentes de glace vertigineuses, le long des arêtes hostiles, hérissées de pals aigus, sont vite effacées par le jeu des saisons, et les cimes offrent souvent une intacte virginité aux jeunes enthousiastes qui, sans guide, viennent y faire l' épreuve de leurs forces. Foin des lauriers cueillis sur les pas d' un guide qui vous a taillé un chemin à grands coups de piolet! C' est pour son propre plaisir, c' est pour satisfaire à un impérieux et mystérieux besoin que le grimpeur s' attaque aux pics redoutables; mais son plaisir ne sera complet, et il ne se sentira réintégré dans sa valeur et sa dignité d' homme que s' il a fourni lui-même l' effort nécessaire. Pour ces grimpeurs-là, il y a autant de joie et de mérite à gravir les puissantes arêtes de Zmutt ou des Quatre Anes, à forcer le passage à travers les couloirs et les parois méridionales du Bietschhorn que s' il était le premier à surprendre leurs secrets.

Cette digression nous a entraîné bien loin des arêtes du Weisshorn. Celle du nord, qui profile sur le ciel à l' orient une silhouette si caractéristique, longue barre rocheuse presque rectiligne, ourlée de corniches et flanquée d' une haute tour connue sous le nom de Grand Gendarme, est peut-être la plus belle. Elle fut aussi la dernière à subir la loi du vainqueur. Conquise dès 1898 1 ), sa longueur, l' absence de refuge, la difficulté d' accès l' avaient fait négliger comme voie d' ascension; elle n' était suivie qu' à la descente et assez rarement. Pour obvier à ces inconvénients et faire du Weisshorn une sommité accessible de Zinal, les guides du Val d' Anniviers fixèrent en 1902, à grand coût d' argent et de labeur, tout un système de cordes et de pitons le long de la nervure qui descend du Grand Gendarme ( arête Young ). Le succès ne répondit guère aux espoirs anniviards, et cela pour maintes raisons, dont la principale était qu' à moins de quitter Zinal à minuit, il fallait bivouaquer au-dessus d' Arpittetta. C' est alors que surgit l' idée de faciliter l' accès de l' arête N. du Weisshorn par la construction d' un refuge au Col de Tracuit, à 3250 m. d' altitude. Disposant d' une base si favorable, les grimpeurs ne manqueraient pas d' affluer, et l' arête N. du Weisshorn connaîtrait la vogue qu' ont obtenues depuis quelques années l' arête de Zmutt et celle des Quatre Anes. Là générosité de M. J. Baumgartner hâta la réalisation de ce projet. Le refuge fut inauguré en septembre 1929, confortable et solide, mais il sert à tout autre chose. D' innombrables touristes s' y pressent durant la saison, mais c' est pour aller se promener à peu de frais sur le belvédère du Bieshorn ( 4161 m .), balade facile qui ne coûte aucune fatigue. Deux seules caravanes, depuis cette date de 1929, ont gravi le Weisshorn par cette voie 1 ).

Les projets des alpinistes — pour ne parler que de ceux-là — sont souvent condamnés à demeurer longtemps en gestation avant de pouvoir être exécutés. Pour une expédition comme celle-ci, il faut des conditions favorables; il faut surtout une équipe de compagnons sûrs, solides, entraînés, et — ce qui est souvent le plus difficile à trouver — disponibles au moment voulu. Une première tentative fut faite au cours du lamentable été 1931. Nous arrivâmes à Tracuit le 3 août. Une tempête de quarante-huit heures venait de couvrir les Alpes d' un manteau de neige fraîche qui descendait jusqu' aux pâturages. Au Col de Tracuit on en mesurait près de 30 centimètres. Pour laisser au soleil le temps de faire son œuvre, nous allâmes au Brunegghorn. D' ici, l' arête N. du Weisshorn s' offre dans toute sa gloire, une longue ligne sinueuse, hâchée et déchiquetée dans sa partie moyenne, une interminable succession de corniches flexueuses, de crêtes, de caps étincelants, de brèches, de ressauts dressant sur le bleu du ciel des proues de bronze doré. L' œil se fatigue à en scruter tous les détails, à en étudier les accidents, et se perd avant d' arriver au bout. Nous redescendîmes de là-haut pleins d' impatience et d' appréhension.

Le lendemain, nous partions à 2 heures. La piste du Bieshorn avait été rouverte la veille, et au petit jour nous étions sur la selle entre la Pointe Burnaby et le sommet principal. Le temps de nous geler les doigts en bouclant les crampons, et en route. Au sommet du Bieshorn, nous sommes assaillis par un vent terrible, chassant des tourbillons de poussière étincelante, qui forment sous les rayons du soleil brusquement apparu des arcs-en-ciel magnifiques et changeants, mais nous aveuglent et nous empêchent de respirer. Tandis que nous descendons vers le Weisshornjoch — c' est le nom donné à la plus basse dépression entre le Bieshorn et notre arête nord — nous sommes obligés à chaque instant de nous cramponner aux piolets pour ne pas être balayés par-dessus les corniches. Nous persévérons malgré tout pendant une heure environ, jusqu' au début de l' arête rocheuse. Halte sur les premiers blocs, sous prétexte de déjeuner, mais aussi pour tenir conseil, car nous sentons A l' arête N. du Weisshorn. Le Grand Gendarme et les quatre brèches.

( Dessin de P. Cottier d' après une photographie de Ch. Paris, prise du Bieshorn .) la partie mal engagée. Les rafales revenaient à intervalles de 3—4 minutes. Elles s' annonçaient par une sorte de grondement, de hurlement plutôt, puis elles nous plaquaient brutalement contre la pente, nous crachant leur poudrin au visage. Il était évident en outre que nous avions surestimé l' œuvre du soleil au-dessus de 4000 mètres: l' arête, qui nous montrait d' ici sa superbe enfilade de tours, de brèches et de bastions couronnés par la formidable silhouette du Grand Gendarme, était toute crépie de blanc. Nous passâmes là une heure, partagés entre le désir de voir plus loin et la raison qui conseillait la prudence, puis nous rentrâmes tout penauds à la cabane.

Mais les projets longtemps caressés sont tenaces; seule la réalisation peut vous délivrer de leur hantise. Le 27 juillet 1933 je rejoignais au refuge de Tracuit mes amis E. Rivier et G. de Rham. Le temps est superbe; chacun de nous est bien entraîné et, malgré le retard extraordinaire de cette saison, malgré les arêtes encore encombrées par les neiges que le mois de juin y a accumulées, nous avons bon espoir.

Le lendemain matin, nous atteignons le sommet du Bieshorn au moment où les premiers rayons du soleil viennent le frapper. Sans nous y arrêter, nous suivons la route parcourue il y a deux ans jusqu' à la partie rocheuse de l' arête. La perspective fait paraître celle-ci si courte et le sommet si proche, que nous espérons y parvenir avant 10 heures. En effet, rien de plus facile que les premiers pas sur la crête, jusqu' au moment où elle est brusquement interrompue par une profonde entaille, formant un à-pic d' une vingtaine de mètres. La descente de cette falaise s' avère plus facile qu' elle ne le paraissait; le roc est solide, les prises nombreuses, et nous voilà remontant la paroi opposée pour regagner la crête. Une seconde brèche se présente, toute semblable à la précédente, au fond de laquelle nous descendons sans faire le rappel de corde que suggère un anneau de chanvre fixé au sommet. Nous contournons sur le versant est la troisième dent, piton isolé de roc gris-pâle. Le quatrième bastion bombe une épaule bossue, infranchissable, au-dessus d' une cravate de neige. De Rham, qui a pris la tête de la cordée, tourne l' obstacle par la gauche, en rampant entre le rocher et la collerette neigeuse.

Le fond de ces entailles est parfois d' une sauvagerie impressionnante, mais nous sommes trop occupés pour en admirer l' architecture. La crête est ici amenuisée à l' extrême, effilochée et ajourée comme un buisson de corail. Il faut ramper, s' accrocher, se glisser et se faufiler entre ces épis de granit. Ce qui frappe surtout, c' est le contraste entre les deux versants: celui de l' est, tout inondé de soleil, drapé de neiges éblouissantes, et la grande paroi ouest, sombre et décharnée, encore noyée dans une ombre glaciale.

Voici bientôt deux heures que nous travaillons sur les créneaux de l' arête rocheuse. Nous approchons du morceau principal, le Grand Gendarme ( 4334 m. ). A vrai dire, celui-ci n' est pas constitué uniquement par la tour qui flanque au nord la pyramide sommitale du Weisshorn et donne à cette cime sa silhouette caractéristique, mais c' est toute une section de l' arête rocheuse, la plus haute et la plus vertigineuse. Nous en sommes séparés par une dernière profonde brèche. De l' autre côté, la muraille redresse un profil aigu, haut et mince comme la Tour de Sienne, se terminant par un beau surplomb en bec de cigogne; tout cela taillé dans une roche magnifique, dont la couleur chaude, ocrée, tranche vivement sur le bleu du ciel. La voie habituelle traverse en écharpe le flanc est de la paroi jusqu' au col séparant le Grand Gendarme du sommet principal, où l'on retrouve les corniches. Mais cette route est d' hui impraticable: les grandes dalles grises et lisses sont à moitié recouvertes de plaques de neige et de glace. De Rham cherche la solution en essayant de forcer un passage direct jusqu' au sommet du rempart, très près de la brèche.

Les vingt premiers mètres se laissent gravir sans trop de peine, mais le haut de la muraille se redresse, devient vertical et surplombant. Une méchante cheminée tordue, garnie de blocs instables, marque le point d' attaque. Une première fois notre camarade essaye de franchir le surplomb, mais son sac le gêne. Il réussit à s' en débarrasser et à le loger dans une fente, où le dernier de la cordée le repêchera. Ainsi délesté, il parvient à se rétablir, et nous l' enten peu après lancer une joyeuse nouvelle: ça y est! il est sur la crête. Même avec l' aide de la corde, ce passage me parut fort malcommode. C' est le seul pas vraiment difficile que nous ayons rencontré au cours de la journée. Aussi bien est-ce ici la clef de toute l' ascension. Un piton à boucle, un anneau de corde indiquent que c' est le chemin suivi à la descente, au moyen de la corde de rappel. Quelques mètres plus loin, un énorme bloc posé en chapeau sur le fil de l' arête est également cravaté de chanvre: on est descendu aussi par là.

Nous suivons la crête jusque près du sommet du Grand Gendarme, d' où l'on descend facilement à la selle qui le sépare du pic terminal. A notre droite, la première des cordes de l' arête Young barre d' un filet blanc la sombre paroi ouest.

La traversée du Grand Gendarme a absorbé nos esprits à tel point que nous avons perdu conscience de la fuite du temps; nous n' en pouvons croire nos montres qui marquent 11 heures. Le reste de l' ascension est sans histoire. L' arête, entièrement neigeuse à l' exception d' un minuscule îlot de rocher, monte vers le sommet en gracieuses ondulations. Il n' y a plus qu' à suivre sans broncher le fil de cette lame de neige, que le chef de cordée écrête au passage. Mais nous nous rendons compte maintenant que l' arête nord du Weisshorn est une noix assez dure à craquer et qu' elle exige un effort d' autant plus rude qu' il doit être soutenu durant de longues heures à une altitude supérieure à 4200 mètres. La fatigue se fait sentir; il nous faudra une heure et demie pour gravir les quelque deux cents mètres qui nous séparent, en altitude, du point culminant où nous arrivons à 12 h. 40.

La descente par l' arête E., encore très enneigée, fut facilitée par les traces d' une caravane qui avait effectué, le jour même, la première ascension du Weisshorn en cette saison. Toutefois, le passage des corniches, entre les gendarmes, fut un travail assez délicat. A partir de la place du déjeuner, ce fut une pataugée exaspérante dans une neige lourde comme de la pâte où nous enfoncions jusqu' aux hanches. Il était 18 h. lorsque nous poussâmes la porte de la cabane du Weisshorn.

Nous avions laissé à Tracuit les bagages et provisions qui ne nous étaient pas indispensables pour la traversée. Il s' agissait d' aller reprendre ces impédi-menta. L' itinéraire le plus direct est celui que j' appellerai des Quatre Cols, dont un seul, le Biesjoch ( 3549 m .), porte un nom sur la carte. Cette route, par un large demi-cercle, coutourne à l' est les vastes flancs du Weisshorn et du Bieshorn, en passant par le Fluhgletscher ( bras oriental du glacier de Schalliberg ), la selle neigeuse située à l' ouest du P. 3365, le palier supérieur du glacier de Bies, le Biesjoch et enfin le petit col P. 3596, ouvert sur l' arête N.

du Bieshorn. A l' exception du point de départ, la cabane du Weisshorn ( 2934 m .), cet itinéraire se maintient constamment entre les cotes 3200 et 3600 m. Il offre des spectacles grandioses sur les versants orientaux du Weisshorn et du Bieshorn, avec leurs arêtes déchiquetées encadrant des parois de glace où s' accrochent d' énormes séracs suspendus.

Rivier, obligé de rentrer par le plus court, va descendre à Randa. Nous serons deux pour cette traversée glaciaire, et il s' agira d' ouvrir l' œil. Il est 6 h. lorsque nous nous mettons en route. La nuit a été chaude. Ce matin, un ciel de fœhn éclaire d' une lumière blafarde les sommets des Mischabels, tandis que des paquets de ouate traînent sur les cols de la chaîne frontière. A cent mètres de la cabane, la première plaque de neige nous renseigne sur ce qui nous attend: les effets du gel nocturne sont presque nuls; quelques millimètres de croûte recouvrent une épaisseur de pâte molle dans laquelle nous enfonçons trois pas sur cinq. Dans ces conditions, notre traversée sera une lente, longue et fastidieuse affaire. Remontant le Fluhgletscher jusqu' à son origine, nous atteignons en 1 h. 45 le premier de nos quatre cols, soit la selle neigeuse à l' ouest du P. 3365.

L' arête E. du Weisshorn se divise à son extrémité, formant, à partir du P. 3781, une fourche bien marquée. Les deux bras de la fourche enserrent un petit glacier anonyme qui, vu du Brunegghorn, paraît d' une raideur impressionnante. C' est la tête de ce petit glacier qu' il s' agit de traverser, le plus haut possible, pour gagner une large vire dans les rochers de l' arête NE. et, par cette vire, une selle d' où l'on accède de plain-pied sur le palier du glacier de Bies. C' est le seul passage critique de la course; on y est exposé à la fois aux avalanches et aux pierres qui, sans répit, dégringolent du P. 3781 1 ). Sur cette pente rapide exposée aux premiers feux du soleil, la neige est déjà très ramollie; il n' y a pas une minute à perdre. Retenant notre souffle et toute parole superflue, comme si notre silence pouvait conjurer l' avalanche et suspendre l' effet des lois statiques, nous coupons la pente obliquement, inscrivant sur la belle courbe brillante, avec chacun de nos pas, une ligne de points qui pourraient bien devenir des points de rupture, car nous enfonçons jusqu' à la cuisse. La pente s' accentue, plus vite! plus vite! Encore cinquante mètres et nous sommes « bons ». Nous sautons la rimaie à peine esquissée et atteignons les premières cannelures. Ça y est! La zone avalancheuse est passée, mais nous sommes maintenant dans le secteur exposé à la mitraille. Le névé criblé de cailloux et les gorges des cannelures noires de gravier nous disent assez de nous hâter encore. Mais jusqu' à présent nous n' avons pas vu de gros projectile, et la caillasse qui tombe s' amortit dans la neige molle sans rebondir. Nous arrivons enfin à l' entrée du couloir de schistes pulvérisés, bordé de rochers d' un ocre vif, qui permet de sortir de ce cirque dantesque. Nous le gravissons en quelques minutes et nous nous laissons tomber tout pantelants sur les éboulis de la selle, pour un repos bien gagné. Et de deux!

Notre troisième étape, le Biesjoch, s' ouvre en face de nous de l' autre côté du glacier de Bies. Nous traversons celui-ci à pas feutrés, usant de toutes sortes de ruses pour enfoncer le moins possible. Le col, où nous arrivons à 11 h., nous réserve une surprise désagréable: son versant nord n' est qu' une longue paroi de glace bleue. Je commence à tailler des marches en direction de la rimaie, mais au bout de dix minutes, la voix tentatrice de la loi du moindre effort me suggère un moyen d' économiser cette corvée. Nous rebroussons vers le col et, remontant à l' est vers le P. 3724, nous pouvons bientôt gagner une sorte de combe pleine de neige qui nous amène en quelques minutes au glacier de Brunegg.

Notre dernier col, le P. 3596 de l' arête N. du Bieshorn, nous évitera de devoir redescendre jusqu' au palier moyen du glacier de Tourtemagne, et nous amènera sur la piste bien battue du Bieshorn. Je le connaissais pour l' avoir traversé deux ans auparavant au retour du Brunegghorn. Il semble bien qu' il constitue le plus court chemin pour aller de la cabane Topali à celle de Tracuit. Sur le versant oriental ( Brunegg ) on y accède en gravissant une côte rocheuse ( 400 m. environ ), marquée à mi-hauteur par une large veine de rochers blancs et flanquée à gauche d' une ravine. Le bas de la paroi est assez pénible; il faut grimper en se tenant le plus près possible de la nervure. Arrivé en haut sur l' arête, on est à quelques minutes de la grande route du Bieshorn. De Rham, impatient d' en finir, mène d' un train d' enfer, et à 15 h. nous dénouons devant le refuge de Tracuit la corde qui nous lie depuis ce matin. Quelques instants après, le ciel menaçant ouvrait ses bondes.

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