Un passage du Col du Trift en 1867
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Un passage du Col du Trift en 1867

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Par le Dr Thomas.

Ce récit publié à Genève a pour auteur un ancien président de la Section genevoise du C.A.S., M. F. Thioly, brillant ascensionniste de l' époque.

Il y a, je le crois, quelque intérêt à comparer l' état des lieux à des époques différentes.

Accompagné de trois amis, Thioly se rendit à Vissoye; à défaut d' une auberge, c' est à la cure qu' ils purent loger.

.'II est curieux de constater que nos alpinistes entendirent le curé se plaindre de ce que la mine de cobalt et de nickel, longtemps exploitée au lieu dit Kaltenberg près du Col de la Forcletta, attirait les gens du pays qui abandonnaient ainsi leurs propriétés. Aujourd'hui, l' usine de l' alumi est quelquefois l' objet des mêmes reproches.

Le lendemain les voyageurs se rendent à Ayer où ils engagent un guide connaissant le col, nommé J. Vianin ou Viannin. Je ne sais si cet homme appartient à la même famille que le fidèle gardien de la cabane du Mountet. Ils arrivent à Zinal. Au milieu du hameau existe encore une simple auberge en bois avec soubassement en pierre; elle avait été construite en 1857 et feu notre collègue W. Kündig me raconta y avoir logé.

Mais Thioly fut reçu dans un bâtiment encore en construction qui, après de nombreuses transformations, est devenu l' Hotel Durand.

Il portait alors l' inscription suivante: Hotel Durand à Zinal. Bâti par M. Baptiste Epiney l' an 1867 et Madame Julienne Antillie.

La véritable orthographe de ce nom est: Antille. Madame Epiney dirigea longtemps l' hôtel avec sa famille et le vendit ensuite à la Société des Hôtels.

Le départ a lieu le matin suivant à 3 heures. La description de Thioly devient intéressante en montrant les modifications qui se sont produites depuis 72 ans et qui proviennent surtout du fait que le Glacier Durand a beaucoup diminué aussi bien en longueur qu' en épaisseur.

Il arrive au pâturage de la Lex et écrit: Nous traversons la moraine latérale ( gauche, s' entend ). Aujourd'hui, en admettant qu' on suive le même itinéraire, il faudrait descendre une pente très raide.

La moraine s' est beaucoup développée et, actuellement, pour gagner le niveau du glacier, il faut opérer une descente d' au moins 60 m.

Thioly mentionne plus tard une pente de glace dure. Il est très probable qu' il s' agit de cette partie appelée Grépon aujourd'hui, formée de blocs plus ou moins délités, et qui ( à droite en montant ) est bordée par la chute des séracs.

Nous arrivons à la base des rochers du col proprement dit. Afin d' éviter un dangereux couloir et pour franchir les premières parois, on avait placé une corde et une échelle en bois dont j' ai vu les débris encore au début du siècle. La fréquence des chutes de pierres est mentionnée par Thioly; elle est encore très réelle, ce qui fait que le passage du col est presque totalement abandonné aujourd'hui, bien qu' il soit la voie la plus courte de Zinal à Zermatt.

Avant d' arriver du col on trouvait une chaîne fixée à une dalle. Décidément, nos prédécesseurs étaient ou peureux ou maladroits, car le passage ne présente aucune difficulté.

La description de la descente sur Zermatt offre un seul point intéressant.

Actuellement, depuis l' hôtel du Trift, on suit un bon sentier arrivant à un pont pour traverser sur la rive droite.

Il me paraît probable que ce n' était pas alors le passage; Thioly raconte, en effet, qu' il dut sauter sur un bloc de rocher, le pont ayant été emporté; ce ne serait pas possible aujourd'hui.

La terrasse où est situé actuellement le restaurant Edelweiss, est très reconnaissable dans le récit de Thioly. De là on arrive facilement à Zermatt.

Thioly estimait à douze heures la durée du passage de Zinal à Zermatt, il admet que si l'on compte quatre heures de Vissoye à Zinal, ce qui est exact, on pourrait faire la traversée en un jour.

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