Crampons et Piolets
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Crampons et Piolets

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2 et 3. Crampons ( système Eckenstein ) pointes en baspointes en haut.

Crampons et Piolets

( Illustration: 22 vues vérascopiques, prises par l' auteur, voir aussi les deux plans lithographiques aux annexes. ) Lorsqu' en 1901 je fis la connaissance de M. Oscar Eckenstein, de Londres, une des premières questions qu' il me posa fut celle-ci:

— Vous servez-vous de crampons, à la montagne?

Sur ma réponse affirmative, nous en vînmes à discuter d' abord les circonstances dans lesquelles nous les utilisions mutuellement, puis les conditions dans lesquelles il n' était plus possible de s' en servir.

Je fus frappé, dès l' abord, des affirmations quasi paradoxales de mon interlocuteur et surtout de la hardiesse en même temps que de la maîtrise avec laquelle il utilisait cet adjuvant si moderne de l' alpinisme.

Les essais qu' il fit, sous mes yeux, sur des pentes de glace très inclinées, suffirent à me convaincre que, jusqu' alors, je ne m' étais servi des crampons qu' en parfait ignorant et que notamment leur technique m' était entièrement inconnue.

Rentrés chez nous, nous reprîmes en détail la comparaison de ses crampons avec les miens qui passaient alors pour les meilleurs du genre et qui avaient été forgés à Munich, d' après les données les plus récentes. Ils s' adaptaient assez parfaitement à mes souliers, à ce que je croyais, du moins. Eckenstein eût tôt fait de me démontrer leurs nombreuses imperfections et certains défauts, insignifiants à mon avis, mais qui, à ses yeux, constituaient des vices rédhibitoires indiscutables.

Comme nous nous apprêtions à partir ensemble pour l' Himalaya, Eckenstein qui préparait cette expédition avec toute la compétence voulue et qui ne voulait laisser au hasard que le minimum possible, m' engagea à lui remettre une des paires de souliers de montagne que je devais emporter, afin de faire confectionner à Londres, une paire au moins de crampons selon ses principes, et cela afin d' éviter de me trouver en état d' infériorité, vis-à-vis des autres membres de l' expédition.

Crampons et piolets.

Le temps limité dont nous disposions, en vue des préparatifs, ne lui avait pas permis de m' exposer en détail les nombreuses conditions qu' il exigeait d' une paire de crampons, et je due m' en remettre, sur parole, à ses affirmations. Bien m' en prit, du reste; et dès lors j' ai eu, à maintes reprises, la confirmation que les qualités requises avaient toutes, sans exception, leur raison d' être.

J' ai eu beau, dès lors, chercher à m' enquérir, de différents côtés, des raisons qui poussaient les forgerons à exécuter telle ou telle forme de crampons plutôt que telle autre, je n' ai jamais réussi à obtenir des réponses péremptoires, appuyées sur des expériences indiscutables.

Seul, jusqu' à maintenant, Eckenstein me paraît avoir résumé, et à mon avis, posé les principes à peu près définitifs qui doivent être à la base de la confection des crampons, et les exigences auxquelles, une fois terminés, ils doivent répondre, sous peine d' être déclarés impropres au service, et même dangereux à l' extrême.

Ces principes ont été magistralement exposés et condensés dans deux articles de l'„Öster-reich. Alpenzeitung " 1 ) qui ont valu à Eckenstein, avec quelques critiques de détails insignifiants, prouvant, en quelque 5. 32 " en descendant.

sorte, l' incompétence de 4. 32° en montant leurs auteurs, une quantité telle de demandes de renseignements complémentaires, qu' il s' est vu dans l' impossibilité de répondre à tout le monde.

Ayant eu l' occasion, en juin dernier, d' aller à Courmayeur, refaire avec Eckenstein une série d' expériences qui ont été répétées, après mon départ, par plusieurs alpinistes de tout premier rang, j' ai eu l' idée de résumer ces expériences, et avec l' aide des deux articles ci-dessus mentionnés, d' en tirer pour ainsi dire la quintessence, à l' usage des lecteurs du Jahrbuch, avec la conviction que ce travail qui n' avait pas encore été fait, en Suisse, devait enfin être mis en pleine lumière.

Sans vouloir préjuger en rien des résultats qu' on est en droit d' attendre de cet article, il serait à souhaiter que, d' une manière générale, l' usage des crampons devînt non seulement plus commun, mais encore que leur technique dont j' espère esquisser la base, dans les lignes suivantes, soit le point de départ de l' étude sérieuse et approfondie d' un facteur appelé, tôt ou tard, à transformer, à révolutionner même, la plupart des grandes ascensions où la glace est la règle. Au lieu d' être un obstacle, cette glace, grâce aux crampons, deviendra désormais un facteur essentiel de réussite.

Dr. J. Jaeot Guillarmod.

I. De la technique des crampons.

Et d' abord, qu' est qu' un bon technicien de la glace?

Un bon technicien de la glace doit connaître la glace; il doit pouvoir, dans une glace donnée, trouver le meilleur chemin; il doit être un bon grimpeur de glace, comme il y a de bons grimpeurs de rochers; c'est-à-dire qu' il doit, dans un passage de glace, s' en tirer avec le moins possible de travail, avec la plus grande sécurité, dans n' importe quelle direction, que ce soit en montant, en descendant, ou en traversant horizontalement ou obliquement.

Quant à la technique elle-même, elle consiste dans l' usage presque absolu des crampons, à l' exclusion à peu près complète du piolet ou d' instruments analogues.

Le grimpeur qui peut affronter n' importe quelle glace, dans ces conditions, doit être un bon technicien des crampons.

Que peut faire un bon technicien de la glace, armé de bons crampons, sans tailler de marches?

Si la glace n' est pas trop friable ( pourrie ), il peut aller, venir et se retourner, en toute sécurité, sur des pentes de 60° en montant, en descendant et en travers, sans l' aide des mains ni du piolet. Je dis: „ Quand la glace n' est pas trop pourrie ", sinon le morceau de glace dans lequel les pointes sont accrochées peut se rompre. Une telle glace se rencontre rarement en Europe, et elle n' est jamais d' une grande épaisseur ( cinq centimètres au plus ). Un fort pas, deux au plus, suffisent en général à atteindre une glace dure et à obtenir un pas assuré.

Par contre, sous les tropiques, au Mexique, notamment, Eckenstein a rencontré une glace pourrie de plus de 30 centimètres d' épaisseur. Là, pour atteindre la bonne glace, quelques légers coups de piolet étaient nécessaires, qui faisaient alors sauter des blocs de la grosseur de la tête. Dans les Alpes, il est tout au plus nécessaire d' enlever parfois une couche de neige. Sur des pentes de 60° ( v. fig. 17 ), on doit pouvoir, en se tenant sur un seul pied, soutenir un homme d' un poids ordinaire, et cela à l' aide d' une seule main. La glace, il est vrai, doit être de la meilleure qualité, très dure, sinon les pointes risquent de déraper.

Enfin, à condition de n' être pas trop gros, on peut, quand la glace est très bonne, se tenir en équilibre sur un seul pied, sans l' aide de la main ni du piolet, sur des pentes de 80°.

Il est à remarquer que ces inclinaisons ne doivent pas être estimées à vue d' œil, mais mesurées, à plusieurs reprises, à l' aide du clinomètre, non divisé selon le système décimal, mais selon la vieille méthode ( l' angle droit = 90° ).

Les faits ci-dessus ne sont pas des raretés accomplies grâce à un don du génie. A la connaissance d' Eckenstein, il existe actuellement une demi-douzaine de bons techniciens de la glace; il doit y en avoir davantage, parmi eux deux sont même très bons. Quant à ce qu' ils peuvent accomplir, ce qu' on en sait est vraiment surprenant, mais il est assez probable qu' on n' est pas encore arrivé à la limite de la perfection.

Quelle est, d' autre part, la base d' une mauvaise technique de la glace? Elle réside dans les mauvais crampons.

A l' exception de quelques exemplaires qu' Eckenstein a forgés lui-même, ou fait forger sous ses yeux, il n' en a jamais trouvé qui ne fussent marqués d' une ou deux fautes radicales. Il y en a par contre, qui ne sont pas loin de présenter le maximum de défauts possibles. Et avec de mauvais crampons, le meilleur technicien ne peut accomplir que bien peu dé chose. Eckenstein en a essayé un grand nombre et en a forgé beaucoup avant d' arriver à la forme qui, à son avis, lui paraît enfin normale ( v. fig. 2 et 3 ).

Passons maintenant aux qualités requises par de vraiment bons crampons. Je transcris ci-dessous les règles posées par Eckenstein qui, jusqu' à preuve du contraire ou plus ample informé, paraissent résumer l' état actuel de la question:

1° Le matériel doit être très résistant à la flexion; un morceau d' acier, plié à froid, ne doit présenter aucune fissure.

2° II doit avoir la plus grande résistance possible à la traction.

3° II ne doit présenter aucune fragilité, même par les plus basses températures.

4° La dureté a l' avantage de diminuer l' usure; malheureusement il n' existe pas encore d' acier vraiment dur qui ne soit en même temps cassant, spécialement aux basses températures. Peut-être obtiendrat-on une fois un matériel qui présente les propriétés requises et qui ne rouille pas. Ce serait l' idéal.

5° L' acier doit, dans les circonstances actuelles, renfermer une certaine proportion de carbone. Oonséquemment, en le forgeant, on doit veiller avec le plus grand soin à ne pas le sur- « SBilM&i^—.S.JW-w« chauffer, crainte de l' abimer irrémédiablement. 9. 37° pour résister à un choc.

Dr. J. Jacot Guillarmod.

Il ne doit pas être trempé, sinon il devient cassant; le mieux est de le recuire.

6° II serait avantageux que les crampons soient légers; cependant ils doivent être assez résistants pour qu' on puisse, à un moment donne, se tenir, en toute sécurité, sur une seule pointe.

Un des crampons du dernier modèle d' Eckenstein pèse 550 grammes. Ils ont été confectionnés pour un homme du poids de 85 kilos, équipé en montagnard, avec des souliers de 325 mm. de longueur sur 115 mm. dans leur plus grande largeur. Ce poids variera, il va sans dire, avec l' usure des pointes ( voir n° 17 ). Un homme plus petit, plus léger, se servira naturellement de crampons plus petits et plus légers, et vice-versa.

7° Chacune des pièces du crampon doit être découpée et forgée d' un seul morceau d' acier. Il ne peut être question, en aucun cas, de rivets, de brasure ni de soudure.

Ceci peut paraître un conseil inutile; mais si incroyable que*la chose puisse paraître à un homme du métier, il n' est pas rare de ren- io. 43° en montant directement, pieds parallèles 11. 43° en descendant directement, pieds parallèles 12. 43° en traversant.

contrer des crampons dont les pointes ont été rivées, soudées ou même simplement brasées!

8° Le sommet d' un angle, qu' il soit extérieur ou intérieur, ne doit jamais être vif, mais au contraire soigneusement arrondi; un angle vif est toujours un lieu de moindre résistance.

&° Les pointes ne doivent jamais être rapprochées. Si deux pointes sont trop près l' une de l' autre, il est très probable qu' en les enfonçant dans la glace, elles en fassent sauter un éclat, au lieu de s' y fixer. Il est donc préférable qu' elles soient écartées.

10° Il résulte du précédent que c' est un défaut d' avoir un trop grand nombre de pointes. Après de nombreux essais, Eckenstein s' est arrêté au nombre de 10 par crampon, pour un homme de son poids et de même grandeur de pied ( v. 6 ). Pour un homme plus léger et de pied plus petit, il pense que huit pointes suffisent.

11° Le crampon doit s' adapter exactement au soulier et y être fixé solidement. Au moindre ébat, il devient inutile et même dangereux.

12° Il en résulte qu' un crampon en trois pièces doit être rejeté, attendu que la pièce du milieu est toujours vacillante. Peut-il exister une forme théoriquement utile, où la pièce du milieu ne soit pas branlante? C' est possible. Mais à supposer qu' elle existe, des crampons à trois corps doivent être déconseillés, en vertu du principe élémentaire de mécanique: „ pas de complications inutilesEt des crampons normaux, en deux pièces, ne laissent rien à désirer.

13° Les pointes doivent avoir la forme d' une pyramide à quatre pans, réellement aiguë et non celle d' une pyramide obtuse ou tronquée et surmontée d' une pyramide dont l' angle du sommet soit supérieur à 90une forme trop 13- 43° P°sition soMe P°ur,, ,vtirer a soi, en montant.

commune des crampons actuels ) ou encore tronquée et plus ou moins arrondie ( une forme encore plus commune ). Les pointes doivent être aiguës.

14° Les pointes doivent correspondre exactemeut au rebord de la semelle du soulier. La perpendiculaire abaissée du sommet de la pyramide doit former exactement un angle droit avec la semelle. Ces deux conditions sont de la plus grande importance. Il n' existe pas encore, dans le commerce, un crampon qui ne pèche par l' une ou l' autre de ces exigences.

15° Les deux pointes postérieures doivent être aussi en arrière que possible, les deux antérieures, aussi en avant que possible. Elles doivent cependant répondre aux exigences des 9 et 14.

16° II résulte des 15 et 9 que les pointes doivent être, le plus possible, à la même distance, de chaque côté.

17°. Longueur des pointes. De courtes pointes suffisent pour de la glace très dure; la glace pourrie en exige de plus longues. Les crampons aux pointes trop longues sont inutilement trop lourds; ils forcent à soulever le pied plus que de raison. Ils ont par contre l' avan de pouvoir être aiguisés, à la lime, à la meule, ou mieux encore, d' être reforgés; on perd moins de matériel et les pointes ne se raccourcissent et ne s' affaiblissent pas trop vite. C' est donc par économie qu' on fait, au début, les pointes un peu longues. Neuves, elles auront de 38 à 40 mm. Une fois usées à 25 mm. on ne peut plus les utiliser pour un travail sérieux. Lorsque la hauteur de la pyramide, par rapport à la base, devient trop petite, c'est-à-dire, lorsque la pointe n' est plus d' un angle assez aigu, elle ne pénètre plus assez dans la glace dure. Et la base ne doit pas être trop petite, sinon la pointe n' est plus assez forte. Les bases des pyramides de nos nouveaux crampons mesurent 6.S X 10 mm.

18° Les boucles, pour le passage des courroies, doivent être d' une seule pièce; elles ne seront ni brasées ni soudées. Chaque crampon en a six.

Dr. J. Jacot Guillarmod.

Il est préférable d' em deux courroies de chanvre par crampon; une passe à travers les deux boucles postérieures, l' autre à travers les quatre antérieures. Poids des courroies 35 g., longueur 50 à 60 cm.

14. 60° traversant en montant 15. 60 » traversant en descendant.Dans des conditions favorables ( position assise, commode, sans glace ni neige dure sous les semelles qu' il faut toujours enlever, sans gants ni doigts gelés, p. ex. dans une chambre ) on doit arriver à fixer ses deux crampons en 45 secondes et les enlever en 15. Jamais encore un de nos crampons ne s' est détaché du pied. Par contre, une fois les lanières mouillées, il est bon de les relâcher un peu, sinon leur pression sur le pied devient très désagréable. Les courroies de cuir ne sont pas recommandables; elles se distendent qu' elles sont mouillées et le crampon tombe.

Nous employons des lanières spéciales. Celles qu' on achète ont en général trop de défauts: les boucles sont fixées du mauvais côté; elles sont cousues au lieu d' être rivées. Ce dernier point est important: une lanière dont la boucle est rivée est plus sûre et plus durable; il n' est pas nécessaire d' une longue inspection pour se convaincre que tout est en ordre. La pointe de la boucle doit être très aiguë, sinon on a besoin de trop de force pour lui faire traverser la lanière.

Supposons maintenant que notre futur technicien de la glace ait vraiment de bons crampons. Que doit-il faire en premier lieu? Il doit, muni d' un clinomètre et de ses crampons, se rendre à un endroit où la glace présente les conditions les plus variées d' inclinaison et de consistance. Et pour cela, les séracs, spécialement les plus élevés, sont les meilleurs. On peut y trouver les passages de glace de toutes les inclinaisons. A la pointe du jour, en hiver, notamment, la glace est assez dure; si sa surface est exposée tout le jour au soleil, elle devient très friable, dans la soirée. Si ion peut s' adjoindre un camarade expérimenté, tout est alors pour le mieux.

Mais supposons que ce ne soit pas le cas. Le débutant choisira une pente de 30° à 35°, sans danger, en cas de chute ou de rupture de la glace ( v. fig. 4, 5, 6 et 7 ). Il s' exercera à monter, à descendre, à traverser et se retourner jusqu' à ce qu' il se sente sûr de lui-même et parfaitement à son aise. Il peut s' aider de la corde, s' il a un camarade expérimenté. Il arrivera alors rapidement à se convaincre qu' avec Crampons et piolets.

des crampons et sur cette pente de glace, il est plus fixe qu' avec des souliers de montagne, sur le terrain et en plaine.

Les mouvements insolites du pied le fatigueront bien un peu, au début. En effet, le pied doit être levé perpendiculairement ( le talon en même temps que la pointe ) jusqu' à ce que le crampon soit hors de la glace, puis reposé de la même manière. Ce point est d' une importance capitale. Lorsque le pied est de nouveau solide, on doit éviter le plus possible les mouvements de torsion ou d' inclinaison, ainsi que les changements dans la répartition de la pression, sur les différentes pointes.

Une fois ce premier point acquis, notre débutant recherchera une pente analogue mais un peu plus inclinée, 35° à 40° et recommencera, pour passer ensuite aux inclinaisons de plus en plus fortes. Si le talent naturel ne lui manque pas ( il y a, il est vrai, des individus qui ne peuvent jamais rien apprendre ), il arrivera, en peu de temps à être parfaitement à son aise sur des pentes de 50°. Les mouvements et les positions extraordinaires du pied le tourmenteront et le fatigueront passablement, les premiers jours; ses articulations le feront quelque peu souffrir. Mais quiconque utilise pour la première fois ses muscles à de nouvelles combinaisons doit inévitablement s' y attendre.

Le plus beau résultat qu' Eckenstein ait constaté est celui d' un individu qui a réussi à traverser, avec quelque insécurité, peut-être, une pente de 68° et cela l' après du premier jour où il chaussait des crampons. C' était un bon technicien de la glace en herbe, mais c' était probablement aussi une exception.

Les passages de glace de 60° sont déjà rares, mais ceux de 70° et au-dessus sont vraiment très rares. Dans des séracs compliqués, on peut rencontrer des passages impossibles à franchir. Certaines rimaies, spécialement dans les couloirs, ont parfois leurs parois fort inclinées, mais en général sur un très court espace. Les grands à pics sont très rares, dans les Alpes. Par contre, au Mexique, Eckenstein a vu une paroi absolument verticale de plus de 100 mètres ( partie supérieure de la face ouest du pic central de l' Iztaccihuatl, 5286 m ).

Encore une recom- mandation: Toutes les fois qu' on arrive dans les rochers ( et cela peut se présenter plus d' une douzaine de fois, au cours d' une ascension ) on ne doit jamais hésiter à enlever ses crampons. C' est le seul moyen de conserver ses pointes aiguisées. Si dans les rochers verglassés, ou 16. 60° position de repos sur un seul pied 17. 60° assis sur un pied tirant à soi, en montant.

Dr. J. Jacot Guillarmod.

dans les tourmentes de neige, il est parfois utile de garder ses crampons, les pointes auront beaucoup à souffrir. On doit alors les faire aiguiser au plus vite, car il est de toute importance d' avoir des crampons toujours en parfait état1 ).

II. Piolets.

Ainsi, un bon technicien de la glace aura rarement des marches à tailler. Eckenstein, dans ces 20 dernières années, n' en a pas eu 20! abstraction d' un jour, en 1896, où par erreur, il n' avait pas ses propres crampons et qui ne compte pas. Et cependant, il y a peu de monde qui, dans cet espace de temps, se soit trouvé aussi fréquemment que lui à la limite des neiges éternelles. Parmi les courses qu' il a faites, il y a une dizaine qui sont classées parmi les plus difficiles. Il lui 18. première 19. deuxième position des pieds en montant.

20. troisième est, par contre, souvent arrivé que, marchant le premier, on lui ai dit:

Ici, on doit tailler. "

Sa réponse invariable, quoique peu polie peut-être, était:

Que celui qui a besoin de marches, les taille lui-même. "

Si l'on doit s' y résoudre, c' est le plus souvent dans des circonstances où l'on n' a qu' une main de libre, l' autre devant servir à assurer sa stabilité. Il s' en suit que le piolet qui est ordinairement d' une longueur et d' un poids démesurés et le plus souvent d' une forme peu propice au but présent, fera regretter à l' alpiniste de n' avoir pas à sa disposition un instrument qu' on puisse manier commodément d' une seule main.

Les piolets que nous utilisons ont une longueur de 860 mm, la pointe en a 45 et a la forme d' une pyramide à 4 pans avec une base de 16 X 16 mm. Le manche en hickory ( Carya alba, Gary a amara ) a une section elliptique et est le plus large dans sa partie inférieure où il a une circonférence de 120 mm. Cette section est la même du haut en bas; la partie la plus mince est vers la tête et a une circonférence de 100 mm.

. ' ) On peut se procurer des crampons forgés dans les conditions ci-dessus chez M. Grivel, forgeron à Dollone, près Courmayeur ( Italie.

Crampons et piolets.

La longueur de la tête est de 180 mm.

Il pèse 1 kilo.

Les angles intérieurs sont soigneusement arrondis, comme pour les crampons ( v. 9 ). L' anneau, à la partie inférieure, a une section elliptique de 43X33 mm. et est fait d' un seul morceau d' acier. Cet anneau n' est ni brasé, ni soudé.

21. 70° montant directement 22. descendant directement pieds parallèles.

On fixe la tête au moyen d' un coin d' acier et de deux vis dans les bandes, mais non en face l' une de l' autre, ce qui permet d' employer des vis plus longues. Si la tête vient à s' ébranler on peut ainsi fortement l' assujettir à nouveau. Dans les Alpes, un coin de bois et des rivets suffisent pour une fixation ordinaire. Mais sous les tropiques, une tête emmanchée de la sorte aura bientôt de l' ébat et tombera rapidement.

La pelle et la pioche sont également aiguisées, et ont l' angle normal de taille ( en moyenne 35° ).

Les angles sont limités par des surfaces planes et non par des surfaces courbes ou irrégulières.

Si l'on partage l' angle de taille de la pelle par une surface plane, l' axe du manche est perpendiculaire à cette surface. L' axe de la pyramide à 4 pans qui termine la pioche est également perpendiculaire à celui du manche. La pelle est large de 32 mm.

Avec un tel piolet on peut, d' une main, exécuter le même travail qu' un guide avec son lourd piolet qu' il ne peut manier qu' avec les deux mains.

Nous recouvrons nos piolets d' un fourreau en cuir que nous n' en qu' en cas de besoin. Le tranchant de la pelle et de la pioche restent ainsi parfaitement aiguisés et dans les rochers, on ne risque pas de les ébrécher. On a aussi moins souvent l' occasion de se blesser; c' est plus commode et plus chaud pour les mains ' ).

Dr. J. Jacot Guillarmod ( section des Diablerets ).

. ' ) Les inclinaisons des deux dernières vues peuvent paraître inférieures à la réalité. Il n' en est rien; les mesures ont toutes été très soigneusement faites.

Jahrbuch des Schweizer Alpenclub. 45. Jahrg.

23 Bobert Liefmann.

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