Les variations périodiques des glaciers des Alpes, 26me rapport, 1906
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Les variations périodiques des glaciers des Alpes, 26me rapport, 1906

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Par

Dr F.A. Forel, professeur, à Morges,

Dr M. Lugeon, professeur, à Lausanne, E. Muret, inspecteur en chef des forêts, à Lausanne.

Vingt-septième rapport. 1906 l ).

XCII. L' étiage du glacier.

On appelle étiage d' une rivière l' état de minimum du débit de ses eaux; il se reconnaît par l' état de minimum de la hauteur de la nappe d' eau dans son profil transverse. En analogie, j' appellerai „ étiage du glacier " l' état de minimum du fleuve glacé. Le minimum de débit n' est pas constatable directement; le minimum de hauteur des profils transverses n' est pas facile à mesurer, en ce qu' il demande des nivellements délicats et onéreux; mais l' étiage peut se reconnaître au minimum de longueur du glacier: le maximum absolu de retraite du front, à la fin de la phase de décrue, caractérise l' étiage du glacier.

J' estime que l' étiage du glacier est un stade de grand intérêt scientifique et pratique et qu' il doit être étudié avec attention. Les considérations suivantes justifieront ce dire.

Le glacier est soumis à des variations périodiques de dimensions, variations de périodicité irrégulière dans leur durée, inégales dans leurVoir: Vingt-sixième rapport. Annuaire S.A.C. XLI, p. 268. Berne 1906.

Jahrbuch des Schweizer Alpenclub. 42. Jahrg.

18 grandeur absolue et relative. Quel est l' état normal, fondamental, essentiel d' un corps de dimensions variables? Ce peut être:

ou bien l' état moyen de sa grandeur, obtenu par la moyenne arithmétique de ses dimensions dans la série des temps; ou bien son état de grandeur maximale; ou bien son état de grandeur minimale.

Pour le glacier, c' est ce dernier stade, ce que j' appelle étiage, qui représente l' état normal. Pour le vérifier, analysons les trois solutions proposées.

La première solution dirait que la grandeur normale du glacier est sa dimension moyenne. Si les variations du glacier étaient, comme on l' admettait encore il y a trente ans, régies essentiellement ou uniquement par les faits météorologiques actuels, température de fete amenant une fusion plus ou moins forte de la langue terminale, humidité de l' air amenant des chutes de neige plus ou moins abondantes, protégeant plus ou moins l' extrémité inférieure, si l' ablation était seule le facteur déterminant de la grandeur du glacier, l' état normal devrait être cherché dans la moyenne de ses dimensions. L' ablation trop forte le réduirait au-dessous, l' ablation trop faible le ramènerait au-dessus de sa taille normale. Mais l' hypothèse que j' ai formulée dans mon premier rapport, 1880-1881, de l' importante prédominante du débit du glacier pour le phénomène des variations, hypothèse qui a reçu sa confirmation par l' observation générale et spéciale des faits dans les 26 dernières années des glaciers des Alpes, par les mesures précises du glacier de Vernagt dans la crue de 1898 à 1902 et enfin par la théorie mathématique de S. Finsterwalder, écarte définitivement cette notion que la grandeur normale du glacier serait dans ses dimensions moyennes.

Entre les deux autres solutions qui admettraient comme état normal ou bien la grandeur maximale, ou bien la grandeur minimale, qui place-raient le début initial d' une période de variation ou bien au stade de maximum, ou bien au stade de minimum, laquelle choisir?

Il semble à première vue que lorsqu' il s' agit d' une masse solide ou liquide qui varie dans sa quantité de production, et qui disparaît par changement moléculaire, liquéfaction ou evaporation, l' état normal est la grandeur minimale, les valeurs accidentelles sont les crues. Cependant nous trouverions facilement des exemples où les décrues doivent être considérées comme le phénomène accidentel. Par exemple, dans une fontaine ou source d' eau, les périodes de sécheresse causent des baisses ou des tarissements qui sont certainement des phénomènes anormaux; pour une fontaine le débit normal n' est pas l' étiage. De même des basses eaux du Léman en 1830; de même des basses eaux du Rhône du Valais en janvier 1907. Il ne va donc pas de soi que la grandeur minimale d' un corps de dimensions variables représente son état normal.

Comparons le glacier avec une rivière d' eau alimentée par un réservoir. Si le débit de sortie de ce réservoir est constant, la rivière a un débit uniforme qui est l' état normal de son transport; si le débit du réservoir est modifié temporairement, il peut l' être dans deux directions. Ou bien il serait diminué ou arrêté, et alors la rivière présenterait une baisse jusqu' à la reprise de l' état normal; ou bien il serait augmenté et la rivière montrerait une crue temporaire. Dans le premier cas l' accident serait la mise en étiage, dans le second cas la crue d' inondation.

Traduits en phénomènes glaciaires les deux éventualités se mani-festeraient dans les termes suivants:

Le cas de la décroissance, phénomène accidentel venant interrompre l' état normal en stade de maximum de dimensions, serait cause par un arrêt de l' écoulement du névé ensuite d' une insuffisance d' alimentation; une série d' années sèches auraient fourni une quantité trop petite de neiges; le névé n' exercerait plus la pression nécessaire pour l' écoulement normal du glacier; celui-ci présenterait un affaiblissement du débit, et la poussée en avant étant au-dessous de la valeur de l' ablation le glacier se mettrait en décrue; il ne reprendrait ses dimensions normales, en maximum, que lorsque le débit du névé se serait relevé.

Au contraire, le cas de la croissance, phénomène accidentel venant interrompre l' état normal en stade de minimum, serait cause par une exagération de la pression du névé, résultant d' une accumulation de neiges dans une série d' années trop humides, exagération du débit du glacier, prédominance de l' alimentation sur l' ablation, avance du front, crue d' abord, décrue ensuite.

Les deux possibilités sont admissibles. Laquelle des deux répond-elle aux faits de la nature? Je n' hésite pas à affirmer que, d' après nos observations de la seconde moitié du XIXe siècle, l' état normal du glacier c' est l' étiage, que le phénomène accidentel c' est la crue. Nous avons vu, dans tous nos glaciers des Alpes, la décrue continue réduire les dimensions et tendre vers un état stationnaire en stade de minimum. Nous avons vu, dans quelques cas rares, une vingtaine peut-être dans les Alpes suisses, sur les 780 glaciers catalogués par Siegfried, moins d' une centaine sur l' ensemble des Alpes de l' Europe centrale, cette décrue interrompue par une crue plus ou moins apparente, de durée plus ou moins longue; mais sitôt le phénomène intercurrent terminé, la décrue reprend son action dominante et le glacier recommence à se raccourcir. Je n' ai pas besoin d' insister sur la généralité et la constance de ce fait que nous avons signalé dans tous nos rapports précédents. Cette affir- mation, qui reconnaît à l' étiage la signification d' état normal du glacier, se base entr' autres sur trois constatations:

a. La durée de la phase de crue est courte; celle de la phase de décrue qui lui succède est longue, indéfiniment prolongée. Dans mon IXe rapport, 1888 — 1889 ( XXXIII ), j' ai donné un tableau de la durée relative des deux phases des périodes de variation et je suis arrivé aux chiffres de 10 années pour la moyenne de la crue de quelques glaciers observés par nos collaborateurs, et de 27 années pour la décrue de ces mêmes glaciers; depuis lors cette différence, déjà énorme, s' est confirmée et aggravée. Sur 15 glaciers dont j' ai donné les durées de période dans mon LXXIV, XXIIe rapport, 1901 — 1902, j' obtiens les moyennes de 29 ans pour la phase de décrue, et 8Y2 ans pour la phase de crue. D' après les chiffres actuellement en notre possession, la crue aurait une durée de moins d' un tiers de la décrue.

b. La phase de crue se termine le plus souvent brusquement; la décrue, au contraire, d' abord active et rapide s' atténue progressivement; le raccourcissement, considérable au début de la phase, diminue d' importance et finit par mourir pour aboutir à l' état stationnaire du stade de minimum.

c. L' état stationnaire, auquel tendent l' une et l' autre des phases de crue et de décrue, est relativement bref pour le stade de maximum, très long, indéfiniment prolongé pour le stade de minimum.

Tout cela nous montre dans la crue les allures d' un accident, d' un phénomène temporaire, exceptionnel. Si cela est, le fait actif est la phase d' accroissement, le fait passif la phase de décrue. Une période de glacier est donc, d' après nos faits d' observation, constituée par une poussée en avant, à laquelle succède un retour à l' état normal par une décrue, dont la durée se continue jusqu' à l' intervention d' une nouvelle crue. Ce serait, avec des allures beaucoup plus lentes, analogue à la chute d' une avalanche de neige qui desceni dans la vallée et fond sur place; l' état normal de ce dernier phénomène est le vallon dégagé de neige, l' accident est l' éboulement de la masse neigeuse qui s' était accumulée sur le haut sommet et qui a coulé dans une région basse où elle est rapidement liquéfiée par la chaleur.

Donc, l' état normal du glacier est l' état stationnaire en stade de minimum. L' état stationnaire d' un glacier présente-t-il un caractère spécial qui permette de le reconnaître? Je crois que oui et j' essaierai de le définir en ces termesx ): Non seulement le glacier stationnaire garde année après année les mêmes dimensions générales, mais en outre il montre une variabilité irrégulière, de sens alternatif. La position moyenne du front reste à peu près la même d' une année à l' autre, mais tantôt il avance de quelques mètres, tantôt il recule d' autant. Tandis qu' en phase de crue le glacier s' allonge constamment en présentant chaque année une variation de signe positif, tandis qu' en phase de décrue la variation est toujours de signe négatif, le débit dépassant de beaucoup dans le premier cas la valeur de l' ablation, ou étant de beaucoup dépassé par elle dans le second cas, quand le glacier est stationnaire, en stade de minimum comme en stade de maximum, les deux facteurs ayant à peu près la même importance, c' est tantôt l' un, tantôt l' autre qui prédomine. Dans ces circonstances le débit du glacier varie peu et ses allures, qui dépendent de faits de lointaine échéance, se modifient très lentement. Au contraire, l' ablation qui est régie par les faits météorologiques actuels, essentiellement variables, est d' importante dominante. Si l' été est long, chaud, ensoleillé, le front recule; si l' été est court, froid et humide l' ablation est faible et le front avance. Les observations successives de la longueur du glacier montrent alors une irrégularité déconcertante; on les accuserait volontiers d' inexactitude. Ces allures irrégulières du glacier nous apprennent qu' il est arrive à l' état stationnaire.

Je citerai comme exemple le glacier de Grindelwald supérieur, grand glacier de vallée, qui est dans des conditions faciles d' obser, qui est attentivement surveillé par les forestiers du district sous la direction de M. l' inspecteur Marti. Dans les treize dernières années il nous a donne les variations suivantes:

1894 1895 1896 1897 1898 10 m.

3 ni.

24 m.

0 m.

1901

1902

1903

+ 18

1904

— 12

1905 1 9 ni.

1906 1 3 ni.

1899 1900 + 12 m.

Je citerai encore comme étant probablement arrivés à l' état stationnaire de minimum les petits glaciers des Alpes vaudoises, et ceux du Tessin dont les variations présentent ce caractère d' irrégularité. En opposition à cela je donnerai comme exemple de glaciers à décrue continue le Rhône, Zigiorenove, le Trient, Hüfi, etc.

Je considérerai donc l' état stationnaire du glacier en stade d' étiage comme étant caractérisé par l' irrégularité des allures du glacier qui, alternativement, dans les années successives, s' allonge ou se raccourcit de quelques mètres. Il n' est pas besoin d' ajouter que le glacier en étiage est à l' extrême de réduction de sa longueur; cela le distingue ainsi de l' état stationnaire en stade de maximum qui présenterait les mêmes irrégularités, mais avec des dimensions extrêmes d' accroissement de sa grandeur.

Sans avoir à les justifier plus longuement je formulerai les conditions d' un glacier stationnaire en stade d' étiage en disant: Dans l' état climatique actuel le débit normal du glacier amène une quantité de glace équivalente à celle qui est fondue, année moyenne, à la cote d' altitude atteinte par le front du glacier en minimum de longueur. Il y a équilibre entre l' apport et le départ; il y a stabilité. Si dans le stade de minimum le glacier est à l' état d' équilibre normal, c' est dans ces dimensions qu' il doit être figure sur la carte géographique comme élément de la physique du pays. Je confirme ainsi les propositions que je faisais au LXVIII, rapport XX, 1899-1900, quand j' étudiais le „ dessin cartographique des glaciersje concluais à la convenance de figurer, sur les cartes, le glacier dans ses dimensions minimales et maximales; j' insiste aujourd'hui sur la nécessité de représenter l' état de minimum qui paraît le plus important, le plus essentielx ).

Si l'on m' objecte la difficulté de reconnaître cet état de minimum du glacier, qui n' est pas toujours atteint dans chaque décrue, je répondrai que l'on se trouverait ici dans le même ordre d' incertitude et d' em que pour la détermination de la cote d' étiage d' une rivière d' eau. Ce n' est que par des observations répétées, et renouvelées dans des baisses successives du fleuve liquide, que l'on arrive à constater le minimum de débit de la rivière; ce sera aussi par des observations répétées, de siècle en siècle, que l'on reconnaîtra les dimensions minimales absolues du glacier. La difficulté d' observation n' enlève pas au stade d' étiage d' une rivière d' eau sa signification capitale; il en sera de même pour le glacier.

Mais si le caractère que je viens de décrire, l' irrégularité d' allures dans l' état de minimum du glacier, est jugé valable, les difficultés de reconnaissance de l' étiage du glacier seront en partie surmontées, ou du moins surmontables. Si le stade de minimum du glacier représente l' état actuel des conditions météorologiques du pays, il suit de là que nous avons, dans la position du front du glacier en étiage, un témoin de précieuse valeur pour l' étude des variations climatiques. Que celles-ci se modifient, les dimensions du glacier à l' état de minimum changeront; si le climat se réchauffe ou se dessèche, le glacier se raccourcira, et son front en équilibre de minimum se retirera à une altitude plus élevée: si le climat se refroidit ou s' humidifie, le glacier s' allongera et sa position d' étiage descendra à une altitude plus basse. La signification climatique de la situation du front du glacier serait ainsi précisée: ce n' est qu' à l' étiage que la longueur du glacier représente l' état d' équilibre des conditions climatiques actuelles.

C' est dans ces termes que l'on doit, si nos déductions sont exactes, transformer le vieux dicton qui fait du glacier un appareil enregistreur des circonstances climatiques de la contrée. Le glacier représente bien par ses dimensions l' état relatif du climat; mais ce n' est nullement par ses dimensions quand il est en crue ou en décrue, ou encore en stade de maximum comme on l' a admis jusqu' à présent, mais uniquement dans ses dimensions à l' état d' étiage.

Que la crue soit un phénomène accidentel dans la vie du glacier, c' est ce qui nous apparaît de mieux en mieux à mesure que nous avançons dans nos études. Quand, il y a 27 ans de cela, je commençais cette série de rapports qui devaient fixer dans des termes plus précis les observations, indécises et flottantes jusqu' alors, consacrées aux variations périodiques des glaciers des Alpes, je partageais l' impression générale, encore aujourd'hui en faveur dans le grand public, que le stade de maximum est le phénomène important. Oui, il est important au point de vue de la physique et de l' hydrodynamique; il est intéressant d' étudier cette vague de crue qui descend du haut névé et vient pousser en avant le front du glacier, après en avoir traverse toute la longueur. Il est important au point de vue du pittoresque; la transformation qui s' opère dans les vallons supérieurs, quand ils sont envahis par une inondation glaciaire, raccourcit d' hectomètres ou de kilomètres le territoire de moraine profonde qui avait été reconquis par la végétation herbacée depuis la crue précédente. Il est encore important au point de vue économique en ce que les crues des glaciers, qui prennent les proportions néfastes de 1600 ou de 1820, envahissent les pâturages, détruisent les chaussées et sentiers, aggravent les difficultés de la lutte contre la nature qu' ont à combattre nos vaillantes populations haut-alpines. Il est en même temps important au point de vue climatique; car, sans préjuger la cause essentielle et primitive de la crue, il est incontestable que ses effets secondaires se répercutent sur le climat actuel de la montagne. Une crue du glacier produit un abaissement temporaire de la ligne des neiges; ces longs rubans glacés, qui remplissent à leur origine les grandes vallées des Alpes, sont des excroissances extérieures du manteau des neiges permanentes des sommets; ils contribuent pour leur part à établir la moyenne d' altitude de l' isotherme zéro: quand ils exagèrent leurs dimensions cette ligne est, de leur fait, abaissée, et le climat des hautes Alpes est détérioré.

Il serait donc abusif et puéril de nier l' importance de la crue du glacier et son grand intérêt scientifique et économique. Mais je crois avoir montré que dans les relations internes de cause à effet entre la climatique générale et les dimensions du glacier, le phénomène élémentaire primitif, essentiel est l' état stationnaire du glacier à l' étiage. C' est lui qui doit être noté et précisé avec le plus de soin, celui dont la position doit être le plus scrupuleusement établie.

Les crues sont des accidents qui altèrent temporairement la ligne normale, la ligne de base de la courbe qui représente la longueur du glacier. Que l'on considère la figure 2 du dernier mémoire de H. Hess :) sur les „ Problèmes de la glaciologie " dans laquelle il dessine la vitesse d' écoulement du glacier de Vernagt pendant le cours du XIX9 siècle, vitesse d' où résulte la longueur même du glacier, on reconnaîtra la justesse de cette affirmation.

De cette manière, la signification climatique du glacier est précisée et assurée. Elle est certaine si l'on considère le glacier à l' étiage; elle est de peu de valeur si l'on s' adresse à lui en toute autre position dans ses variations périodiques. Que l'on constate en effet que deux maximums du glacier ont des dimensions différentes, que celui de l' an 1820, par exemple, a dépassé dans son allongement celui de 1600, cela veut dire simplement que l' accident qui a poussé en avant la grande crue du XIX " siècle a été plus grave que celui du XVIIe siècle; il y a là reconnaissance d' un fait fortuit, sans grande valeur météorologique peut être. Mais si l'on pouvait prouver que l' étiage du glacier en 1900 est plus reculé dans la vallée, plus élevé en altitude que tous ceux qui l' ont précédé dans les siècles antérieurs, on aurait la démonstration certaine d' une modification du climat qui serait devenu plus chaud ou plus sec; on aurait par des mesures précises la preuve, qu' on chercherait plus difficilement dans l' étude du relèvement de la ligne des neiges, d' un changement profond des facteurs météorologiques — que ce relèvement soit dû à une diminution des précipitations aqueuses ou à une augmentation de la chaleur estivale.

Notons donc avec attention la position du glacier en étiage de telle sorte que nous fournissions à nos successeurs les éléments d' une comparaison, qui malheureusement nous manque encore aujourd'hui, avec les faits antérieurs à nous. Nous préparerons ainsi à nos descendants des données précieuses et nous aurons accompli notre devoir de naturalistes.

Zeitschrift für Gletscherkunde L, 247. Berlin 1907.

Pour cela il ne suffit pas d' inscrire l' état relatif de la position du front du glacier, d' une année à l' autre, le signe ou la grandeur de ses variations; il est nécessaire de rapporter cette position à des repères permanents qui ne soient pas écrasés par les prochaines crues du glacier, à des repères qui puissent être retrouvés et reconnus dans quelques siècles d' ici. Le mieux est évidemment de dessiner l' état d' étiage sur des monuments cartographiques soigneusement établis.

Je soumets cette question à l' attention de nos confrères en glaciologie et en météorologie.F.A. F.

XCIII. L' enneigement en 1906.

Les observations sur l' enneigement en 1906 indiquent, sans exception, un recul extraordinaire de la ligne des neiges, comparativement aux années antérieures.

Déjà à la fin de juillet, on pouvait prévoir une régression considérable. Des glaciers des Alpes berno-valaisannes étaient dégarnis de neige jusque vers l' altitude de 2800 à 2900 mètres ( Zanfleuron, Wildhorn ), phénomène exceptionnel qui ne pouvait être attribué, en ce moment de l' année, qu' à une accumulation de neige hivernale insuffisante.

Massif du Mont Blanc. Le nivomètre du glacier d' Orny ( massif du Mont Blanc ) nous renseigne d' une manière précise. Il fut construit en 1902, année à enneigement légèrement progressif. Les chiffres, peints en rouge sur la paroi, distants les uns les autres de cinquante centimètres, numérotés de haut en bas, à partir de 35, s' arrêtaient à 10, au niveau de la neige. Nous avions pensé que les cinq mètres ( de 10 à 0 ) qui restent au bas de la colonne ne seraient jamais dégarnis de neige. Et cependant, l' année 1906 a été si désastreuse pour l' économie de nos glaciers, que la numérotation a été insuffisante. Nous avons dû inscrire un premier chiffre négatif.

Nous indiquons dans le tableau ci-dessous la marche du niveau de la neige de 1903 à 1906.

Nivomètre d' Orny ( 3119 mètres ).

Dates 1908 19 II 20 29 III — 29 V — 20 VI — 26 VIi VII190419051906 17 17 16 13 F.A. Forél, M. Lugeon et E. Muret.

Baies1903 190419051906 7 VII1511VII14.512VII1613VII1412 14VII1415VIIil 17VII1411.518VII1326VII14 11.528 VII931 VII114 Vili7 6Vili6 7 Vili108Vili810 Vili913Vili1314 Vili817 Vili1319Vili4.5 28 Vili1230 Vili3 5IX76IX1010 IX612 IX0 20IX1021IX61 24 IX5.627IX93 X3 28XII17L' examen de ces chiffres nous montre une régression très grande de la neige en 1906. A la fin de la saison froide, il manque en 1906, comparativement à 1903 et 1904, l.s à 2 mètres de neige.

Dans l' ensemble, la fonte que l'on peut constater a été en 19035.05 mètres 19045.05 „ 19056.25 „ 19069 Les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses.

Ces chiffres ne sont pas rigoureusement exacts, car, pour 1904, il nous manque un chiffre d' arrière ( fin septembre ) et en 1905 une observation d' hiver ou de premier printemps. En admettant que les deux chiffres absents soient égaux à la moyenne des deux années qui encadrent celle où les données nous manquent, nous aurions:

1903 fonte de... 5.os mètres 1904... 7.40 „ 1905... 6.75 „ 1906... 9 En moyenne, de 1903 à 1906, on peut dire que l' enneigement régressif va en s' accentuant à Orny. Comme l' économie d' un glacier ne se ressent pas exclusivement des neiges d' hiver, il est également intéressant de connaître la variation saisonnière des chutes de neige. Nous trouvons, à ce propos, d' excellents matériaux de comparaison dans les observations pluviométriques faites en Valais que publie, chaque mois, l' Observatoire de Genève dans les „ Archives des sciences physiques et naturelles ". Nous en extrayons la hauteur, en centimètres, des chutes de neige, et nous donnons cette hauteur pour les quatre saisons météorologiques de l' année 1906, commençant au 1er décembre 1905, en les comparant aux moyennes des quatre dernières années:

Martigny Orsieres Bourg St-Pierre Gd St-Bernard Altitude 475 m.

900 m.

1630 m.

2475 m.

1906 1906 1906 1906 Hiver..

64 -

f 29

80

4- 8

148 -

f 30

327 -

f 10

Printemps 14 -

20 f 4 132 -

f 25

318 -

\- 10

Eté..

0 0 0 0 01 14 -

- 10

Automne.

04 017 635 16170 Année 78 - 1-32 1005 343 - 4-49 82060 Au St-Bernard, station qui nous intéresse particulièrement, à cause de son altitude, la chute d' hiver a été à peu près égale à celle de la moyenne. Dès l' été le déficit s' accuse pour se prononcer fortement en automne. Pour l' année météorologique entière il y a également déficit. Si le nivometro d' Orny avait été chaque année observé au premier printemps et à la fin de septembre, nous pourrions également connaître l' épaisseur de neige d' hiver, il est vrai à l' état tassé, qui s' accumule au pied de la paroi où sont peints les degrés. Nous pouvons estimer approximativement l' épaisseur de neige tassée de l' hiver 1903 — 1904 à 6 mètres, celle de 1905—1906 à un peu moins.

C' est donc l' été surtout, l' été mémorablement chaud et sec de 1906, s' exerçant sur des épaisseurs de neige hivernale probablement moins considérable que d' habitude, qui a été la cause de l' affaissement si prodigieux des neiges dans nos montagnes.

M. Auguste Wagnon nous communique quelques précieuses observations sur les régions avoisinant le massif du Mont Blanc.

Ainsi le névé du Col d' Emaney, bien connu des clubistes par les belles glissades que l'on pouvait y faire en descendant sur Salanfe, névé qui avait déjà considérablement diminué en 1904, a presque entièrement disparu en 1906. Il n' en reste plus qu' une petite tache de quelques mètres près du col, puis quelques flaques minuscules à 200 mètres plus bas.

Le petit glacier de Feniva ( ou Finive ) sur Barberine a diminué à tel point qu' il est comme séparé par le milieu en deux parties; les rochers sont à nu dans le centre. Il reste toutefois de la neige entre les deux sommets du Beloiseau ( 2638 mle petit lac situé au fond du cirque subsiste sur son lit de glace.

Dans le massif du Buet, de grandes étendues de névé ont disparu. A la base de l' Aiguille de Salanton, le grand névé a fondu, ne laissant qu' un noyau de glace où il est nécessaire de tailler des marches pour le traverser, ce qui ne s' est jamais vu.

Enfin, le haut de la Combe d' Arpettaz ( région du lac Champex ) était méconnaissable en 1906. Les habitués de ces parages pensent qu' il y avait quatre à cinq mètres de neige de moins qu' à l' ordinaire; au pied de la montée terminale des cols des Ecandies et de la Fenêtre d' Arpettaz de gros blocs de roches étaient visibles là où dans les années antérieures s' étendaient de grands champs de neige.

Conclusion. L' année 1906 aura été une année funeste pour les glaciers suisses. Depuis 1899, première année de nos observations, nous n' avons jamais enregistré un semblable recul de la ligne des neiges. Certainement, la régression déjà si extraordinaire de 1900 a été dépassée. En 1902, l' enneigement était redevenu normal; dès lors nous n' avons plus constaté qu' un enneigement régressif.

Nivomètre de l' Eiger. Une échelle nivométrique du même type que celle d' Orny a été établie le 3 octobre 1906 par l' un de nous ( M. Mercanton ) au Grindelwalderfiescherfirn, à 3100 mètres d' altitude, au débouché de la galerie qui, de la station Eismeer de la Jungfraubahn, conduit au glacier. Peinte non sans difficulté dans une paroi calcaire presque verticale, cette échelle a quelque 20 mètres de haut. Elle sera observée régulièrement, hiver comme été, par le personnel de la station Les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses.

Eismeer. Nous saisissons cette occasion pour remercier chaleureusement la Compagnie du chemin de fer de la Jungfrau et son chef d' exploi, M. Liechti, pour leur concours dévoué à nos investigations.

En terminant nous nous permettons de réclamer de nos collègues du Club alpin, et spécialement de nos collègues des cantons du centre et de l' est de la Suisse, une collaboration à nos études, par l' envoi de toutes les observations qu' ils pourraient réunir sur l' état d' enneigement des Alpes.M. L. et Paul Mercanton.

XCIY. Chronique des glaciers suisses en 1906.

Nous avons reçu de l' Inspection fédérale des forêts, à Berne, les observations de 63 glaciers mesurés en 1906 par les agents forestiers suisses; nous y joignons les mensurations faites par deux autres collaborateurs et quelques observations isolées. Aux uns et aux autres nous exprimons notre reconnaissance.

Les glaciers du Tessin, dont les variations sont actuellement minimes et qui sont difficilement accessibles, ne seront dorénavant mesurés que tous les deux ans.

Nous avons le grand regret d' annoncer la mort de M. Antoine de Torrente de Sion, inspecteur cantonal des forêts du Valais. Ce fidèle collaborateur s' était intéressé à nos recherches dès leur début; il avait organisé soigneusement la mensuration des principaux glaciers du Valais, le plus riche en glaciers des cantons de notre Suisse, et chaque année il nous envoyait des observations précieuses. Nous lui garderons un fidèle souvenir. Son œuvre sera poursuivie par ses successeurs, que nous remercions d' avance.

I. Bassin du Rhône.

A. Alpes valaisannes.

Modification nì totale dans le sens Glacwr- de la longueur Valeur de la variation en 1904 1905 1906.

Années de crue.

i iès 1892 à 1906.

Rhône8 — 22 — Fiesch — 973 — 0.6 — 3 Aletsch — 17220 — 25 — 12 Latschen — 1810 p — 27 1893—1896; 1900 Zanfleuron — 455132 — 18 — 10 1900; 1902 Kaltwasser — 23 - 2 — 11 — 8 1898; 1901 — 1903 Allalin — 441 — l — 31 1892—1894 Bies?

— 20 F.A. For el, M. Lugeon et E. Muret.

Glacier.

Modification totale dans le sens Valeur de la variation en Années de crue.

de la longueur 1904 dès 1892 à 1906.

1905 1906.

m m m m Gorner — 118 — 5 — 5 — 7 Turimann — 99 — 10 y — 38 1894 Durand(Zina1451 - 15 — 10 — 15 Ferpècle — 43 — 3 — 3 — 0 1893; 1894 Zigiorenove — 77 — 21 — 47 — 27 1892—1896 Grand Désert — 189 — 15 — 40 — 15 Valsorey — 40 — 3 1.5 — 5 1892; 1899 Saleinas — 83 — 8 — 6 — 7 1892; 1893 Trient — 101 — 18 — 24 — 18 1878—1896.

La diminution d' épaisseur signalée déjà antérieurement pour le glacier de Durand persiste. Elle est de 3 m. en 1906.

Pour le glacier du Rhône nous extrayons des rapports de la Commission des glaciers publiés dans les Actes de la Société helvétique des sciences naturelles les valeurs principales de la décrue, mesurées par M. l' ingénieur H. Wild, du Bureau topographique fédéral.

1902/1903 1903J19041904/1905 Décrue moyenne 11.5 m.8 m.21.9 m.

Décrue maximale 22.o m.25 m.57.o m.

Superfice mise à nu par la décrue 4900 m2 3200 m2 8200 m2 Pour le glacier du Trient, nous avons les mesures du professeur J. Guex, de Vevey, de 1905 à 1906:

dans l' axe central— 18 m.

sur les bords, parties latérales du front — 10 m.

La langue glaciaire est de moins en moins effilée à son extrémité terminale; la diminution générale du volume est toujours plus apparente B. Alpes vaudoises. Modification GiMter- ZiaïoZgZeZr 1904 1905 1906.

Années de crue.

dès 1892 à 1906.

Paneyrossaz — 42 - 8 — 6 — 8 1902 Martinets6 -

f 1 (?

) o2 — 0.5 1902; 1904GrandPlan-Névé— 51 - 4 0 — 8 1902 Petit Plan-Névé — 80 0 — 3 1902 Le Dard?

f 24 (?

-4- 5 1899; 1901; Ml»MUK Scex Bouge?

- 17 y -f- 5 1899; 1901-198 ?; 1906.

Prapios?

- 20 y

1902; 1903; 1906.

La diminution en épaisseur des glaciers de Paneyrossaz et du Grand Plan-Névé est très sensible. Le glacier des Martinets est à considérer comme stationnaire.H. Golay. ) A l' allongement du Prapioz correspond un rétrécissement du glacier.

( Grenier. ) II. Bassin de l' Aar.

Modification Glacier.

otale dans le sens de la longueur Valeur 1904 de la variation en 1905 1906.

Années de crue.

dès 1895 à 1906.

Stein — 54 - 13 — 0.5 — 15 Unteraar — 163 - 6 — 8 — 3 Ob.Grindelwald 0 - 12 — 32 — 13 1891; 1895; 18«; 1898; 19(1-1911 Uni.311 0 — 60 — 30 Eiger

0?

+ 34

1906 Blümlisalp — 33 4 - 2?

— 12

1912; 19 » ?; 19«; 1916.

Kanderfirn — 111 — 1

+ 28

1906 Gamchi — 53. 2 — 12 — 7 Wildhorn — 118 - 3 — 24 1902 Gelten — 613 — 16 1894: 1897: 1899.

Le recul constaté sur le glacier inférieur de Grindelwald est considérable et semble vouloir persister. Il est dû en partie au fait que le front du glacier est encaissé dans une gorge de 10 à 30 mètres de large seulement, en sorte que toutes les variations du glacier sont amplifiées à cet endroit. En 13 ans le recul s' est élevé au total à 293 m ., soit à 22 m. environ par an.

Le glacier de l' Eiger qui n' avait eu que des variations insignifiantes entre 1893 et 1905, a fait cette année une crue sensible. Il est vrai que la couche de glace est très mince à l' extrémité du glacier, en sorte qu' une très légère manifestation de décrue ramènera le front au point où il était ces dernières années.Marti. ) La crue apparente du Kanderfirn ne persistera probablement pas, car la langue est séparée de la partie supérieure du glacier et pourra disparaître complètement en peu d' années. ) Le glacier de Zanfleuron s' est beaucoup affaissé dans les dernières années. La Tour S'-Martin était en 1907 complètement isolée du glacier; en 1905 on avait vu apparaître au nord de ce petit sommet un pointement rocheux; en 1906 on pouvait constater la présence de deux „ nunataks " à environ 500 m. au nord de la Tour. Au total, le bord sud du glacier, sur les lapiés de Zanfleuron, a reculé de 200 à 300 m. depuis 1878.M. Lugeon. ) F.A. Forel, M. Lugeon et E. Muret.

Glacier.

III. Bassin de la Heuss.

Modification totale dans le sens Valeur de la variation en Années de crue.

de la longueur 1904 dès 1895 à 1906.

1905 1906.

m mm m Kartigel — 74 Wattenbühl — 36 KeMefirn?

Erstfeld — 65 Hüfi — 123 Brunni — 140 A. Canton d' Uri.

1131721151815961141332120.'1902 B. Canton d' Obwalden.

F Griessen100 — 9 — 4 — 10 — 7 — 32

+ 5 + 21

1898; 1903; 1906.

IV. Bassin de la Linth.

Les deux glaciers du canton de Glaris, le Biferten- et le Claridengletscher, n' avaient pas été mesurés depuis 1901.

Cette année-là on avait constaté sur le premier un recul de 13 m. en trois ans; sur le second un recul de 36 m. en trois ans.

De 1901 à 1906, le Biferten s' est retiré de 7.5 m. et le Clariden de 32 m. en moyenne, en sorte que la décrue annuelle peut être fixée à 2.5 m. pour le premier et à 11 m. pour le second de ces glaciers.

Glacier.

V. Bassin du Rhin.

Modification totale dans le sens Valeur de la variation en Années de crue.

de la longueur 1904 dès 1897 à 1906.

1905 1906.

A, Canton des Grisons.

Zapport — 68 — 10 V — 40 1903 Paradies — 1099 9 V — 68 1903 Tambo — 35 — 7 59 1903 Segnes — 163

— 62 Lenta — 115

— 21 Ponteglias — 80 8 - 8 — 4 Glacier.

Modification totale dans le sens Valeur de la variation en Années de la longueur 1904 dès 1897 à 1906.

1905 1906.

Lavaz

Porchabella79 Jori

Scaletta

— 42 p — 32g — 12 — 7?

p — 25 — 8 p -10 1898; 1903 B. Canton de St-Gall.

Piz Sol Sardona -f 0.2 + 0.2 1905; 1906j- 0.4 + 0-3 1905; 1906.

VI. Bassin de l' Inn.

Schwar zhorn117 Bosegg1531021 Morteratsch976O.i Picuog1102173 Lischanna72910 7 1898; 1903 6 1895; 1897; 1898 3 1899 4 1903; 1905'.t 1898.

VII. Bassin de l' Adda.

Forno132 — 11 — 13 — 12 Palü107 — 15 — 18 — 1 1895.

Muccia VIII. Bassin du Tessin.

A. Canton du Tessin.

2057 B. Canton du Valais.

1903 Hossboden 13 — 10 — 6 8 1893; 1894.

Résumé.

Nombre 1 de glaciers:

Canton En crue Station- En décrue Observes certaine douteuse naires douteuse certain Valais 15 0 0 0 0 15 Vaud 7 0 3 0 i 3 Berne 10 0 :; 0 o 7 Uri t.

0 0 0 0 6 Obwalden 2 0 l 0 0 1 ti des Schweizer A Inflneluh. 42. .Tahrf lit Bassin Rhône Aar F.A. Forel M. Lugeon et E. Muret.

Bassin Canton Observés Nombre de glaciers:

En crue Station-certaine douteuse naires En douteus décrue e certaine Linth Glaris 2 0 0 0 0 2 -r,,. ( Grisons Mm ist-Gall 10 0 0 0 2 0 0 0 0 10 0 Inn Grisons 5 0 0 0 0 5 Adda Grisons 2 0 0 0 0 2 lessiti Tessin Valais 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 Total 1906 63 0 9 0 1 53 1905 49 0 :\ 3 2 41 1904 73 0 5 4 20 44 1903 58 3 \2 6 i ". ) L' ensemble des glaciers des Alpes suisses est donc toujours dans une phase de décrue générale. Les quelques glaciers signalés comme étant en crue en 1906, n' ont avancé, la plupart, que de minimes quantités, ou bien ont subi en même temps une diminution de leur largeur ou de l' épaisseur de la couche de glace, qui semble être l' indice de changements de formes du front du glacier plutôt que d' un avancement général de l' ensemble. Ce sont:

Bassin du Rhône, Vaud: Dard, Scex Rouge, Prapioz. Aar, Berne: Eiger, Blümlisalp, Kanderfirn. Heuss, Obwald: Firnälpeli. Rhin, St-Gall: Piz Sol, Sardona.

Les deux derniers, le Piz Sol et le Sardona étaient déjà indiqués comme étant en crue l' année dernière, ils seraient donc en crue probable; nous attendons l' observation de l' année prochaine pour décider définitivement si la crue se confirme.

Pour les sept autres, la crue actuelle est signalée pour la première fois, cette année. Us restent donc dans notre catégorie des crues douteuses.E. M. et F.A. F.

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