Montagne
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Montagne

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Une chaîne de montagnes volcaniques barre le haut plateau mexicain, et les trois sommets principaux culminent à plus de 5000 mètres. Et ce sont justement ces trois volcans couverts de glace qui exercent une grande fascination sur les alpinistes et font battre leur cœur plus vite. Leurs noms: 1' Ixtaccihuatl ( 5286 m ), le Popocatepetl ( 5452 m ) et le Pico de Orizaba ( 5700 m ) nommé aussi Citlaltepetl.

Nous sommes d' emblée confrontés à un problème: où se trouve la voiture ( louée en Europe ) qui devrait nous conduire au pied des géants volcaniques? Comme c' est dimanche et que les Mexicains sont à l' église, personne ne peut nous renseigner. Nous n' allons pas rester sans rien faire, et nous nous dirigeons donc en bus vers quelques sites de culture toltèque et aztèque dont le pays abonde. J' ai de la peine à m' y retrouver dans les noms propres et les diverses époques. L' histoire montre que lors de la conquista, les Indiens n' é pas des tribus à demi sauvages galopant sur des chevaux - puisque ceux-ci n' ont été introduits dans le Nouveau Monde que par les conquérants - mais qu' ils possédaient un royaume d' un haut niveau culturel et politique.

30 décembre. Après un petit déjeuner copieux, nous chargeons notre matériel de montagne dans la voiture enfin retrouvée, et bientôt nous roulons vers le sud, sur la route Ignazio Zaragossa. Le Mexique a un bon réseau routier, ses autoroutes ont souvent trois pistes, des croisements à plusieurs niveaux et des sorties spacieuses: on ne manque pas de place, ici. Bref, on pourrait qualifier le réseau routier d' idéal... si seulement la signalisation était plus précise! Même les localités importantes ne sont pas indiquées, ou alors seulement quelques mètres avant la sortie. Après un long détour à travers un marché grouillant ( nous avons manqué une bifurcation !), nous atteignons l' autoroute du sud et prenons la direction de Puebla. Cette route f38í est à péage. On paie son obole sans recevoir de quittance. On peut se demander si ces taxes non enregistrées aident les employés à arrondir leur pécule!

Nous apercevons soudain, dans le lointain, la silhouette de l' Ixtaccihuatl ( la Dame blanche ). C' est le moins haut des trois cinq mille et le premier but de notre expédition. Couvert de glace, le volcan se présente devant nous dans toute sa largeur. La légende raconte qu' Ixtaccihuatl était une belle jeune fille et que le Popocatepetl, un guerrier fameux, était son soupirant. Alors que ce dernier était sur les sentiers de la guerre, un rival fit courir le bruit de sa mort. Profondément bouleversée, Ixta tomba dans un évanouissement dont elle ne se réveilla jamais. Lorsque Popò revint et la trouva dans cet état, il la prit dans ses bras, la coucha sur la cime d' une haute montagne, la couvrit soigneusement et s' assit à ses pieds où il attend qu' elle se réveille, aujourd'hui encore, tout en fumant sa pipe. On peut effectivement reconnaître la forme d' une femme couchée, couverte d' un drap blanc. On distingue les différentes parties de son anatomie: Ammculeatl ( pieds ), Rodillas ( genoux ), Espinellas ( jambes ), El Pecho ( poitrine ), Cuello ( cou ), Cabeza ( tête ). Les quatre sommets vont des Rodillas à El Pecho I et II. La tête repose plus en arrière et ne compte pas pour un sommet.

Mais quant à nous, nous n' en sommes pas encore là. Nous quittons l' autoroute avant Chialco et suivons une bonne route menant à Amecameca où un marche haut en couleur nous retient. Des poteries artisanales émaillées, de petites figurines nommées idolo attirent notre attention. Ce sont les Indiens qui achètent sur ce marche, les alpinistes européens ou américains ne s' égarent que rarement si loin des étapes touristiques.

Peu après Amecameca, nous prenons sur la gauche une route plus étroite mais encore bonne, en direction du Parc national. Cette magnifique forêt sauvage pourrait aussi se trouver en Europe! De splendides vieux conifères prospèrent jusqu' à une altitude de 3500 mètres. Leurs racines s' agrip au sol de lave qui, parsemé de rochers, s' est forme loin autour des montagnes volcaniques. Nous atteignons le Passo de Cortez qui sépare Y Ixta de son guerrier fumant, le Popò! Nous nous engageons sur un chemin carrossable que nous suivons jusqu' au bout, où se situe la localité de La Joya ( 3890 m ) où on doit obligatoirement laisser la voiture.

Nous marchons maintenant sur des versants herbeux, puis de plus en plus sablonneux et glissants. La montée est rude et un vent glacial nous surprend bientôt. Bien que nous accélérions le pas, il fait frais, même froid. Mais avant d' avoir pu enfiler la veste de duvet, nous arrivons déjà au bivouac Iglu, minuscule cabane située à 4760 mètres. C' est une construction circulaire en aluminium qui ressemble davantage à une capsule pour astronautes qu' à une cabane de montagne. Elle offre place à 12 personnes. A cent mètres environ se trouve une autre cabane ( 4750 m ) qui porte le nom de Republica de Chile. Nous décidons de rester à la première, car elle nous fait meilleure impression et le soir tombe rapidement. La montée depuis La Joya nous a pris 2 h 45. Pour préparer le souper, nous devons partager le minuscule espace qui sert de cuisine avec trois Mexicains, deux hommes et une femme. Nous nous couchons tôt, car nous sommes conscients que le jour suivant risque de nous coûter bien des efforts, à une pareille altitude. A peine suis-je bien au chaud dans mon sac de couchage que mon estomac se rebelle. Est-ce la faute des tortillas fourrées ou le manque d' acclimatation? Tous les deux, peut- être! Quoi qu' il en soit, je ne jouirai d' aucun repos cette nuit-là, devant constamment quitter mon lit douillet pour sortir dans la nuit et le vent. Je me sens très mal, et même le beau ciel étoile et les lumières des villages à mes pieds ne peuvent me consoler.

Le matin de la St-Sylvestre, à 8 h 15, nous quittons la cabane. Mon estomac ne s' est pas calmé, si bien que je prie mes camarades de partir sans moi. J' essaierai d' atteindre quand même le premier sommet. J' ai les jambes tremblantes et je n' ai pas le moral. Drôles de conditions pour attaquer un cinq mille!

Je grimpe seule, lentement, et atteins la troisième cabane, située sur l' arête. C' est la Esperanza Lopez Maieos ( 4860 m ), elle offre place à 12 personnes. Le vent souffle de nouveau en tempête. Je cherche souvent un endroit abrité derrière des blocs pour me reposer, mais je ne prolonge pas trop ces haltes à cause du froid. Le ciel est magnifiquement bleu. La voie est simple, la varappe facile. Je croise quelques personnes qui redescendent, transies, ayant abandonné leur tentative. Devrais-je aussi faire demi-tour? Ce serait le plus sage. Mais soudain j' aperçois la croix du premier sommet juste au-dessus d' un glacier. Je rassemble toutes mes forces, et à 11 heures je suis sur les Rodillas, à 5050 mètres, et admire la vue étendue sur la plaine à mes pieds. Pas trace de mes compagnons. Ils vont certainement atteindre bientôt le point culminant. Loin au sud, à peine visible dans la brume, se dresse majestueusement le Pico de Orizaba, le plus haut sommet du Mexique. A l' ouest, non loin de « ma » montagne, les pentes blanches du Popocatepetl brillent au soleil. J' espère être plus en forme pour en faire l' ascension! C' est étrange de voir ces trois sommets solitaires surgir de Y Altipiano.

2 janvier. Mon estomac est guéri, et une journée passée dans les fouilles de Tula, capitale des Toltè-ques, m' a complètement rétablie.

Nous reprenons la route du sud. Cette fois, notre but est le Popocatepetl. Je connais ce nom depuis l' école. Je croyais à tort que c' était le plus haut sommet du Mexique et j' avais eu de la peine à retenir ce nom compliqué. Maintenant je suis curieuse de le voir de près.

Nous nous arrêtons à Chialco où nous admirons une église sobre de style Renaissance espagnole avec un portail de fer forgé joliment ouvragé et aussi un marche coloré et appétissant. On y trouve un grand choix de fruits, de légumes, de viande rôtie et même de poissons frais. Je me décide pour la viande de bœuf grillée au charbon de bois avec de la sauce du Chili et des tortillas. Pour le dessert, nous choisissons quelques fruits dans l' impression étalage du marché.

Nous allons de nouveau traverser le Parc national jusqu' au Passo de Cortez, mais nous suivrons cette fois la route du sud jusqu' au bout, soit qu' à la grande cabane de Tlamacas ( 3882 m ). Nous voici au pied du Popò, côté ouest. On voit bien d' ici les deux possibilités d' ascension: à gauche c' est la trace de la cabane Tre Croces, d' où part la voie normale pour le bord du cratère; on atteint ce dernier à 5197 mètres, près du Labio Inferior. Puis la voie suit le bord du cratère jusqu' à son point culminant. Droit devant nous, en ligne directe du sommet principal, une trace grimpe qu' au rocher de Nexpantla ( 4930 m ) derrière lequel la voie du Ventirillo, rarement empruntée, remonte par la pente de glace au sommet, le Pico Mayor. Nous nous décidons pour cette deuxième voie.

Nous partons à 13 h 15. La couche de cendres grise qui s' est déposée tout autour du volcan nous arrive aux chevilles et gêne notre marche. Nous grimpons en silence sous le soleil brûlant. Chacun est perdu dans ses pensées. Au bout d' une heure, nous atteignons la zone des pots cassés: on dirait que quelqu'un a déversé là des tonnes de vaisselle cassée. Le seul appui dans ce sol mouvant est fourni par les bâtons de ski que nous avons empruntés et qui se révèlent très utiles ( comme dans l' Hindou Kouch où nous avons gravi deux 7000 ). La sueur nous coule sur le visage et le dos, tandis que nous devons nous tirer sur les bras, tant les pieds glissent. Enfin nous arrivons à la roche solide de l' arête Mexpantla. Quel paradis! Nous varappons pour franchir quelques ressauts et arrivons à une petite croix, telle qu' on en trouve souvent dans ces montagnes. Tout à coup, nous apercevons une petite cabane peinte en jaune canari et en forme de toit pointu. Située à 4630 mètres, elle contient 8 places. Un coup d' œil vers le bas nous apprend qu' il y a encore un autre refuge entre le Tre Croces et celui-ci. Il est situé sur un éperon rocheux à 4500 mètres.

Le lendemain matin à 7 heures, nous préparons le déjeuner. Nous mangeons sans grand appétit du fromage, du pain, des biscuits et buvons du café. A 8 h 15, c' est le départ. Il fait froid, mais aucun souffle de vent ne ralentit notre marche. Après une traversée de deux cents mètres sur des éboulis et des rochers couverts de glace, nous atteignons un couloir de glace raide. Nous fixons les crampons et avançons rapidement sur la neige gelée. Au haut du couloir, à 4930 mètres, nous trouvons le bivouac de Teopixcalco dont nous avions mis en doute l' existence. Cette petite cabane de tôle compte 8 places; elle est parfaitement propre et en ordre. Elle est collée au rocher du Pico de Ventirillo, la seule dent rocheuse qui se dresse sur le cône du volcan couvert de glace. Après avoir bu une gorgée de notre thermos, nous reprenons notre montée sur la pente de glace assez régulière de 35-400.

Nous contournons quelques crevasses par le nord, sinon nous nous élevons toujours droit en haut. La glace est dure et la montée sur les 12 pointes ne pose pas de problème. Soudain une odeur désagréable nous chatouille les narines, en provenance des vapeurs sulfureuses du volcan. Le sommet n' est donc plus très loin! Nous continuons à grimper en droite ligne en intercalant quelques pauses pour respirer. A 12 h 15, nous sommes sur le point culminant de la montagne, le Pico Mayor ( 5452 m ). Un coup d' œil dans le cratère nous montre que la pipe du fumeur n' est pas encore éteinte. Des traînées de gaz montent des pierres verdâtres, couvertes de soufre dans les profondeurs du cratère. Quel spectacle étrange! C' est la première fois que je le contemple et il me fait penser à d' anciens sanctuaires indiens, par exemple à celui de Guicuilco près de Mexico City, la plus ancienne colonie humaine du continent américain, dont la pyramide a été recouverte par 6 m de lave en fusion. Nous suivons le bord du cratèrejusqu' à son point le plus bas. De là, nous descendons par la voie normale en passant par la cabane Tre Croces.

Nous arrivons à 15 h 30 à Tlamacas où nous attend la « R 12 » rouge. Nous sommes fatigués certes, mais très heureux.

Pour la troisième fois nous suivons l' autoroute du sud. Nous désirons gagner le pied du Pico de Orizaba ( le mont des étoiles ) qui culmine à 5747 mètres. Nous laissons les deux autres volcans à notre droite. La route traverse une splendide forêt qui grimpe jusqu' à 3200 mètres. Après Puebla, baptisée la Rome du Mexique en raison de ses nombreuses églises, nous veillons à ne pas manquer la sortie de l' autoroute pour Acazinga. C' est dimanche et les gamins jouent au football sur la grand-place devant l' église. Celle-ci est de style Renaissance espagnole, mais un peu douceâtre avec ses ornements en stuc blanc et rose qui rappellent une tourte de mariage. La coupole est d' un beau pourpre, tandis que, entre les deux tours, des ampoules de couleur inscrivent Ave Maria. L' atmosphère de ce village me fascine, et il faut un appel énergique de mes compagnons pour me décider à poursuivre la route.

Au bout de 25 kilomètres, nous arrivons, via San Salvador El Seco, à la dernière localité pourvue d' une colonne d' essence du côté ouest du Pico de Orizaba. Ce village se nomme Tlachichuca. D' ici nous devons suivre un mauvais chemin qui n' est bientôt plus qu' une piste. Nous troquons donc notre voiture contre une jeep qui nous est proposée avec un chauffeur pour 300 pesos. Dans le magasin qui fait face à la colonne d' essence se trouve le livre de courses où nous sommes priés de nous inscrire. On veut savoir ( avec raison ) qui se hasarde dans la montagne, car il y a trop souvent des accidents. En ce moment même, un Américain est porté manquant.

A 14 h 30, nous louons donc une vieille jeep avec un chauffeur qui nous dit devoir « vite » régler quelque chose avant de partir. Une heure après, il vient nous chercher mais nous apprend qu' il doit encore « vite » faire le plein. A 16 h 30, nous commençons à nous impatienter. Enfin à 17 h 30, tout est prêt, et c' est le départ pour un voyage cahotant de deux heures et demie. Nous traver- sons deux hameaux perdus: Zoapam et Hidalgo. La piste est de plus en plus mauvaise, évitant des sillons volcaniques, serpentant entre les arbres et disparaissant parfois dans du sable fin. Nous arrivons de nuit à Piedra Grand ( 4260 m ). La cabane est plongée dans l' obscurité, mais les faisceaux de trois lampes de poche balaient la jeep, puis nous-mêmes, enfin la porte de la cabane. Ce sont trois aimables Mexicains qui nous accueillent chaleureusement et nous offrent de l' eau chaude pour le thé. Nous sommes contents de pas être de corvée d' eau. Le lendemain matin, on nous montre la source qui jaillit à proximité de la cabane ( c' est d' ailleurs la seule source que nous ayons vue dans les montagnes mexicaines ).

La cabane, en pierre, est de construction récente. Une cinquantaine de personnes peuvent y loger. Il n' y a aucun équipement pour faire la cuisine, et les couchettes sont des bat-flanc.

En compagnie de deux alpinistes mexicains, nous partons le lendemain àio heures. Nous emportons tente, réchaud, vivres, sacs de couchage et vestes en duvet. On dit que la montée est très longue et que bien des grimpeurs renoncent avant le sommet. C' est pour cela que nous prévoyons un bivouac sous tente. Nous grimpons à gauche du sentier sablonneux, sur du bon rocher, et, au bout d' une heure, nous atteignons la glace à 4680 mètres. De nouveau, nous fixons les crampons aux chaussures. Nos lourdes charges nous font transpirer. Les Mexicains, eux, sont légers et montent facilement. Ils me font à plusieurs reprises des compliments: une si petite femme, porter un sac si gros!

Dans une cuvette au milieu du glacier, nous tombons sur deux Américains qui souffrent du mal de montagne. Ils ont des maux de tête et des malaises. Pourtant ils bivouaquent sur place depuis plusieurs jours. Nous leur donnons des médicaments et leur conseillons de descendre immédiatement à une altitude moins élevée où l' orga pourra se remettre. A droite, sur le versant nord-est, un ressaut rocheux pareil à un escalier de géant plonge dans l' abîme. Il porte le nom peu encourageant de sarcofago! Nous décidons de passer le nuit sur une de ses marches, sous un rocher légèrement surplombant. La montée de Piedra Grand jusqu' ici ( 5045 m ) nous a pris trois heures.

En un temps record, la plate-forme est égalisée, la tente en forme de tonneau est montée et le réchaud se met à ronronner, si bien que nous avons tout loisir de bavarder tranquillement.

Eric nous apprend que l' histoire de la conquête du Pico de Orizaba ( ou Citlaltepetl ) est assez extraordinaire. On dit que des Américains auraient atteint le sommet en 1846. Mais ce fait n' est pas attesté, si bien qu' on aurait toujours passé cette ascension sous silence. C' est celle de Raynalds et Maynards ( en 1848 ) qui est reconnue comme première. Le volcan passait pour le plus haut sommet gravi à l' époque. En 1851, Alex Doinon conquit la montagne par le versant ouest. De nouveau, on mit en doute cet exploit, ce qui incita ce Français aventureux à répéter l' ascension, cette fois par l' est. Il prit alors la précaution de planter au sommet un drapeau rouge qu' on put voir du village de San Andreas.

7janvier. Nous quittons notre place de bivouac en traversant une cinquantaine de mètres d' ébou, puis chaussons les crampons. Il est 8 heures. La cime nous domine et paraît étonnamment proche. Une grande crevasse et plusieurs autres, plus petites, rayent le versant de glace, si bien que nous nous encordons et grimpons sur la gauche en tentant de les éviter. Près de la grande crevasse, on a trouvé hier le piolet de l' Américain disparu, et il est probable qu' il y a trouvé la mort.

Cependant, le soleil commence à chauffer. J' enlève ma veste de duvet. Les crampons crissent régulièrement sur la glace dure de cette pente inclinée de 35-400. Nous sommes cette fois assez bien acclimatés pour avancer rapidement. Les estimations optimistes indiquaient plus de deux heures jusqu' au bord du cratère, aussi sommes-nous agréablement surpris de l' atteindre au bout de deux heures.

Des rochers en dents de scie tombent à pic vers le fond du cratère recouvert de neige. Aucune vapeur ni fumée ne permet de penser que ce volcan aussi a craché un jour des torrents de lave en fusion sur le pays et ses habitants, semant la mort et dévastant tout.

D' après Mario Fantin, un gendarme rocheux, le Faraglioni et une Aguja de hielo ( aiguille de glace ) devraient maintenant barrer notre route. A notre étonnement, nous trouvons un cheminement logique sans difficulté par les pentes de neige à droite du cratère.Vingt minutes plus tard, nous arrivons à la grande croix métallique qui marque le sommet — et le plus haut point du Mexique. Elle est tombée à terre; la tempête ou les masses de neige ont dû la renverser. Nous ne jouissons pas d' une vue étendue, car un brouillard épais stagne vers 5000 mètres et cache tout. Seules émergent deux cimes solitaires, au nord, telles des les sur la mer de nuages. Ce sont les montagnes que nous avons gravies: Ixta et Popò. Pour nous, un rêve d' alpi vient de se réaliser: la conquête de la trilogie volcanique du Mexique.

Trad. A. Rieo Ily a un siècle

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